Chapitre 7

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Trois jours c'étaient écoulés depuis notre soirée, c'était déjà 17h et Amir ne m'avait toujours pas donné de nouvelles. Je ne l'avais pas rappelé depuis mardi soir, ce n'était pourtant pas l'envie qui me manquait mais je ne voulais pas insister. J'avais sondé Matéo chaque soir pour qu'il me fasse un résumé de la situation, s'il avait pu aborder le sujet ou non, s'il avait ne serait-ce qu'un minuscule espoir pour qu'il me rappelle. D'après ce qu'il avait pu me rapporter, c'était compliqué, soit il détournait la conversation, soit il refusait tout simplement d'aborder le sujet. J'étais toute seule aujourd'hui, Ambre profitait de sa dernière journée avec son gars avant qu'il parte et Matéo était sûrement avec sa copine, alors que moi j'étais en déprime totale. J'essayais pourtant de me distraire comme je pouvais, lecture, série, réseaux sociaux, même une bonne séance de sport ni avait rien fait. Tout me ramenait à lui, une vidéo sur laquelle on avait rie tous ensembles, une musique, un trend, bref c'était compliqué.

La nuit était tombée depuis un petit moment et je déprimais de plus en plus, j'allais alors au meuble bar, prenais une bouteille d'alcool au hasard et me servais un verre, puis deux « moi qui voulais lever pieds », ça m'avait attiré pas mal de déboires dans le passé, mais ce soir-là, je n'avais pas pu m'en empêcher.

Sous l'effet de l'alcool, je commençais à me faire des films. Ce n'était plus un sentiment de tristesse que je ressentais, mais de la colère, mon esprit commençait à dérailler je savais que cette sensation d'échauffement ne partirait pas t'en que je n'aurais pas clairement exprimé mon ressenti. « J'vais aller en bas de chez lui », « il m'a prise pour qui pour me faire du chantage » « j'vais l'appeler, j'vais l'insulter et je coupe les ponts ». C'était un va et viens de penser toutes plus agressives les unes que les autres. Dans tous les cas je devais tenter quelque chose, je décidais de lui envoyer un message, c'était ce que disait le dicton « les paroles s'envolent, les écrits restent », je me mettais donc à écrire :

—    Amir oublie moi c'est mieux...

Nan ça n'allait pas.

—     je t'écris ce message et ce sera le dernier...

J'avais du mal à transcrire ce que je ressentais et comme j'étais dans le tumulte de mes pensées, c'était encore plus compliqué, il fallait que je me calme un peu, je respirais puis expirais « allez Mélanie essaie de te concentrer ».

—    Amir, je t'écris ce message pour te dire à quel point tu me manques. Je connais...

Tout en écrivant le message, voilà les larmes qui commençaient à couler sur mes joues pour finir par s'écraser sur l'écran de téléphone, ma colère c'était évaporée, elle laissait place à toute ma peine. Le côté positif c'était que je n'écrirais rien que je pourrais regretter.

—    ... pour laquelle tu refuses que je côtoie Kaïs, mais même si elles sont légitimes, tu dois comprendre de ton côté que je dois apprendre à avancer avec mes choix, mes erreurs et peut-être sans toi si tu ne l'acceptes pas. Sache que même si tout doit s'arrêter aujourd'hui, tu resteras à vie mon protecteur, mon frère, mon meilleur ami.

J'envoyais le message immédiatement, de toute façon ça ne serait pas pire que la situation actuelle. Je posais mon téléphone sur la table de salon, j'avais le cerveau embrumé, je m'allongeais alors dans le canapé, je pensais à la journée qui nous attendait demain, mes paupières se faisaient lourde, je finissais par m'endormir.



—    Mélanie...Mel tu t'lèves ?

J'ouvrais les yeux péniblement, Ambre se trouvait à côté de moi.

Le CercleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant