Chapitre 16

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                                            KAÏS



La sonnerie retentissait et je ne voulais plus la lâcher, je voulais prolonger ce baiser jusqu'à l'infini si j'en avais eu la possibilité. Je l'avais imaginé ce moment, à vrai dire j'avais imaginé tellement plus encore. Mes lèvres sur les siennes mes mains la serrant contre moi pour qu'elle ne puisse plus m'échapper. Elle avait ébranlé la tour que je m'étais construite, elle avait fait tomber les derniers remparts qui m'empêchaient de l'atteindre elle m'appartenait enfin. J'entendais alors mon frère et les autres nous siffler dans la cohue des élèves qui se rendaient en cours, « bande d'enfoirés » je riais, elle riait à son tour, je déposais alors un baiser dans son cou signalant la fin notre élan amoureux. Ensuite les garçons venaient nous chambrer, enfin surtout moi.

— Regardez-le, le soi-disant bonhomme. Disait Matéo.

— Aller en cours, c'est pas l'hôtel ici ! S'exclamait mon frère me collant une claque derrière la tête.

— Bah voilà, elle l'a sa motivation ma princesse. Ajoutait Amir.

« Ma princesse », je sentais presque une pointe d'énervement lorsqu'il l'appelait comme ça, « je suis jaloux ? » Et Ambre fidèle à elle-même qui venait nous enlacer tout en sautillant, « là c'est gênant ».

— Je suis tellement contente pour vous. Couinait-elle.

Je m'écartais de Mélanie pour lui prendre la main comme le feraient des adolescents, elle me semblait encore embarrassée, esquivant mon regard, ses joues rougis sous l'effet de notre échauffement mutuel la rendaient tellement mignonne. Je gardais ses doigts entrelacés avec les miens jusqu'à la salle de cours, j'investissais la place se trouvant à côté d'elle envoyant Ambre près de mon frère ce qui concrètement ne la dérangeait pas le moins du monde.

J'étendais mon bras derrière son dossier de chaise je pouvais ainsi lui effleurer la nuque, puis le dos, déclenchant chez elle des petits frémissements causés par les frissons que lui provoquait le passage de mes doigts.

Les heures passaient et je ne pensais qu'à une chose l'avoir près de moi sans aucune tenue. Enfin la pause de la matinée, nous nous dirigions dans la salle commune comme à l'accoutumer, les garçons étaient déjà là, à notre table habituelle où nous les rejoignons. Pour une fois je m'asseyais sur la banquette  tirant Mélanie pour qu'elle atterrisse sur mes genoux, je l'embrassais alors s'en aucune demi-mesure, elle posait ses mains sur mes joues se laissant entraîner.

— Nan, mais sérieusement. Disait Matéo. Ça va plus être possible de traîner avec vous, un peu de tenue.

— Laisse-les. Enchérissait Ambre. Ils sont amoureux.

Elle détachait alors ses lèvres des miennes, « mais nan, reste », puis retournait s'asseoir correctement, elle avait encore une fois ses pommettes rougies, je passais alors mon bras autour de ses épaules pour la garder fièrement à mes côtés.

— Tu peux pas fermer ta gueule le portugais ! Rétorquais-je à Matéo.

— Je dis juste qu'un peu de bienséance ça fait pas de mal. Ajoutait-il avec une voix bourgeoise.

— Bienséance, tu connais ce mot toi ? Balançait Amir.

— C'est l'effet haute couture ça. Enchérissait Ambre. Il rentre dans la haute maintenant.

Mon regard s'arrêtait sur eux deux.

— Tiens c'est vrai ça, vous les avez volés où ces vestes ? C'est pas des vrais, elles viennent du bled avouez.

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