KAÏS
Je roulais aussi vite que je pouvais, Ambre était en pleurs à l'arrière de la voiture essayant en vain de joindre Mélanie par téléphone. J'étais en colère, en colère contre moi-même d'avoir laissé faire, de ne pas avoir fait le nécessaire le jour où un de ces fils de pute était venu la menacer. J'aurais dû m'en occuper, j'aurais dû la protéger. Nous arrivions devant sa maison, je stoppais la voiture à l'arrache sur le trottoir, nous pouvions apercevoir la porte d'entrée grande ouverte et la lumière du couloir allumée. Je descendais de la voiture en catastrophe, Naïm et Ambre me suivaient de près, je montais les marches trois par trois et entrais dans le hall en criant :
— Mélanie ! Mel répond !
Je m'avançais lentement dans le couloir appréhendant une macabre découverte, j'entrais au salon quand mon coeur s'arrêtait, elle était là, allongée au sol non loin du canapé, inerte, des traces de sang répandu sur le carrelage blanc. Ambre qui se mettait à crier de douleur à la vue de son amie et mon frère qui la ceinturait pour l'empêcher de s'approcher.
— Nan ! Hurlait-elle. Mélanie... Pas ça... Kaïs ! Dis-moi qu'elle n'est pas morte.
Je m'approchais d'elle gardant mon sang-froid, son visage et ses jambes étaient maculés de sang et de plaies diverses. Je m'agenouillais, posais mes doigts sur sa carotide « mon Dieu fait qu'elle soit en vie » Je libérais alors un soupir de soulagement, je sentais son pouls faible, elle était vivante, il était urgent de la prendre en charge.
— Naïm ! Appelle les secours ! Criais-je. Dépêche-toi !
Il lâchait Ambre qui se précipitait vers Mélanie pour la prendre dans ses bras, je la stoppais immédiatement.
— Ne la touche pas. Lui ordonnais-je d'un ton sec. On pourrait aggraver son état.
Elle s'asseyait alors à côté d'elle lui chuchotant la voix remplie de larmes.
— Mélanie... Lui caressant délicatement le front. Mélanie, tu m'entends ? Me lâche pas ma belle, je t'en supplie reste avec moi.
Je pouvais ressentir toute la souffrance qu'elle endurait, toute la peine qu'elle ressentait, Naïm revenait dans la pièce et s'exclamait :
— Les secours arrivent ! J'ai appelé papa pour le prévenir, j'vais attendre les secours à l'extérieur.
Il était tout aussi bouleversé que nous à ce moment-là. Nous restions Ambre et moi à côté d'elle. Elle, continuant à caresser ses cheveux collés par le sang et moi, serrant sa main sans vitalité aucune. Inconsciemment nous espérions sûrement un signe quelconque de sa part un signe qui nous redonnerait espoir. Quelques minutes plus tard nous entendions au loin les sirènes des secours raisonnées, puis de plus en plus près jusqu'à entrevoir les lumières des gyrophares par la fenêtre du salon. Je me redressais doucement aidant Ambre à se relever également nous laissions la place aux pompiers et au SMUR. Ambre allait se réfugier dans les bras de mon frère tandis que j'allais m'asseoir complètement abattu sur une chaise de la salle.
— Mademoiselle vous m'entendez ? Mademoiselle ? Répétait un des urgentistes.
Je me laissais imaginer qu'à ce moment-là, elle pourrait ouvrir les yeux et lui répondre « oui, je vous entends je vais bien », mais la triste réalité était tout autre, il n'y avait aucun retour, aucun signe, je les regardais s'agiter autour d'elle lui prodiguant les premiers soins vitaux. C'était long, trop long, je ne saurais dire exactement combien de temps s'était écoulé, mais enfin il la sortait d'ici allonger sur un brancard un masque à oxygène sur le visage et recouverte d'une couverture de survie.
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Le Cercle
Romance« Tu sais ce que représente un cercle Mélanie ? » Un cercle familial, un cercle d'amis, un cercle vicieux...Le cercle symbolique de l'unité, de la renaissance, de l'infini, sans commencement ni fin... Pour Mélanie, la vie c'est compliqué. Orpheline...