Chapitre 1 - Introduction d'Aiden

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Je me réveillai en sursaut, le bruit sec du métal sur métal résonnant dans mes oreilles comme un coup de tonnerre dans un ciel orageux. Les murs de ma cellule étaient blancs et aseptisés, dénués de tout confort, tout comme mon esprit. La seule chose qui me gardait encore ancré à la réalité était le claquement de mes griffes contre le sol froid en béton.

— Encore une autre nuit, Aiden ? Murmurai-je dans le silence oppressant.

Ma voix, rauque et brisée, résonnait dans l'air comme un murmure désincarné, perdue dans cet endroit où l'inhumanité régnait en maître.

Le laboratoire où j'étais détenu était un lieu impitoyable, conçu non pas pour les vivants, mais pour les ombres de la science dévoyée. Il ressemblait davantage à une morgue modernisée pour des expériences scientifiques qu'à un environnement où la vie était respectée, même celle d'un métamorphe. Les néons fluorescents, froids et implacables, diffusaient une lumière crue qui accentuait les ombres sinistres, projetant des formes menaçantes qui dansaient et se déformaient au rythme de ma terreur intérieure.

Une fois de plus, le cliquetis des chaînes de métal résonna autour de mes poignets, ces menottes en fer lourd fixées à des boulons encastrés dans les murs de ma cage de verre. J'étais enchaîné dans cette prison de transparence et de froideur, prisonnier de cruautés scientifiques qui défiaient l'imagination. Les médecins de cette société secrète n'étaient pas seulement des expérimentateurs des limites physiques ; ils se lançaient dans une entreprise plus sinistre encore : la destruction systématique de mon esprit.

Un bruit de pas se fit entendre, résonnant comme un présage funeste dans le silence oppressant du laboratoire. La porte de ma cellule s'ouvrit avec un grincement lugubre, un son qui résonnait comme une condamnation. Dans l'encadrement de la porte se dessina une silhouette familière, une présence austère et menaçante.

C'était elle, la figure d'autorité dans ce théâtre de souffrance : le docteur Sinclair. Vêtue de sa blouse blanche immaculée, elle incarnait le visage impitoyable et distant de l'expérimentation macabre. Sa présence, toujours aussi froide et calculatrice, apportait avec elle le poids d'une nouvelle série d'épreuves. Son regard perçant et intransigeant, était un gage de l'indifférence glaciale avec laquelle elle traitait ses sujets.

— Bonjour, Aiden. Comment se passe la nuit ? Demanda-t-elle d'une voix professionnelle, comme si elle parlait d'une simple formalité.

Je levai les yeux vers elle, un regard plein de défi et de fatigue.

— Comme d'habitude. Enfermé et épié comme une bête en cage. Quoi de neuf ?

— Nous avons quelques nouveaux tests pour toi aujourd'hui.

Sa réponse était aussi glaciale que le sol en béton sous mes pieds.

Elle fit un geste et deux assistants entrèrent avec des instruments que je connaissais trop bien : seringues, électrodes, et une machine que je redoutais plus que tout.

— Je parie que vous aimez cette partie de votre travail, non ? Lançai-je avec une ironie mordante. Vous aimez voir combien de douleur un métamorphe peut endurer avant de céder.

Le docteur Sinclair ne daigna pas répondre. Son silence était aussi glacé que le laboratoire dans lequel elle évoluait. Elle n'était pas ici pour engager des discussions philosophiques sur la nature de la souffrance ou de la survie. Son but était de me soumettre à des tests impitoyables, encore et encore, avec une précision méthodique. Ce qu'elle et ses collègues ignoraient peut-être, c'était que chaque douleur infligée ne faisait qu'intensifier ma détermination à survivre. Chaque épreuve, aussi cruelle soit-elle, me rapprochait de la vérité que je m'étais juré de révéler.

Les tests commencèrent immédiatement, d'une manière routinière et déshumanisante. Les électrodes, froides et métalliques, furent fixées à ma peau, provoquant une douleur lancinante et persistante. Chaque impulsion électrique, brutale et dévastatrice, traversait mon  corps comme un éclair, me secouant et me contraignant à serrer les dents pour étouffer les cris qui menaçaient de s'échapper. Mon esprit, en proie à l'agonie, errait dans un tourbillon de souvenirs, cherchant désespérément un refuge dans un passé révolu, loin de cette prison infernale.

Je me replongeai dans les souvenirs d'une vie d'avant, de l'époque où la liberté était encore une réalité. Je pensais à la forêt, à l'émerveillement de courir parmi les arbres, à l'odeur apaisante de la terre humide après la pluie. Ces images, empreintes de sérénités et de beauté, étaient un contraste cruel avec l'environnement clinique et froid du laboratoire. Mais parmi ces souvenirs, il y avait une pensée persistante : lui.

L'image d'Elliot émergeait lentement dans mon esprit, comme une lumière douce dans l'obscurité de ma douleur. Sa présence avait été une surprise inattendue, un éclat d'humanité dans un monde devenu déshumanisé. Je me rappelais de ses yeux, chargés d'une compassion sincère et d'une curiosité profonde. Dans ce bref instant où nos chemins s'étaient croisés, il y avait eu une connexion subtile mais puissante, un fil fragile mais persistant qui cherchait à relier nos vies séparées. Sa présence avait laissé une empreinte indélébile, un symbole d'espoir qui se dressait contre la froideur clinique de ma situation actuelle.

Un jour, il m'avait dit :

— Tu es plus ce qu'ils veulent te faire croire. Plus que juste un sujet de test.

Son visage restait un phare d'espoir dans l'océan de ténèbres qui enveloppait mon existence, un souvenir réconfortant qui illuminait mes moments les plus sombres, même au cœur de ma détresse actuelle.

Les expériences se poursuivaient, implacables et cruelles. Chaque douleur infligée était une piqûre de rappel, me ramenant brutalement à la réalité de ma situation. Cependant, au milieu de cette nuit interminable, une pensée persistante m'animait : l'idée de me libérer, d'échapper à cette torture incessante et de mettre un terme à cette obscurité suffocante, me gardait en vie. Des rumeurs circulaient parmi les autres captifs - des murmures discrets mais déterminés de rébellion, de fuite, qui promettaient une lueur de délivrance. Peut-être existait-il un plan caché, une échappatoire secrète, un chemin vers la liberté qui nous permettrait de briser nos chaînes.

Je m'accrochais désespérément à cette lueur d'espoir, aussi lointaine et insaisissable soit-elle. Même si, en cet instant, le seul réconfort que je trouvais était dans les souvenirs réconfortants des paroles d'Elliot, je m'accrochais à l'idée d'un avenir où je pourrais enfin échapper à cette prison. L'image de sa compassion et de sa curiosité demeurait un phare, guidant mes pensées vers un avenir meilleur. Chaque souvenir de ses paroles était une étincelle dans l'obscurité, une promesse fragile mais précieuse que je garderais en moi jusqu'au moment où je pourrais revendiquer ma liberté et briser ces chaînes une fois pour toutes.

— Vous devez vous reposer maintenant, Aiden.

La voix du docteur Sinclair résonnait comme un glaçon jeté dans l'eau, sèche et dénuée de la moindre trace de compassion. Son ton, empreint d'une froideur clinique, était le reflet parfait de l'indifférence glaciale qui caractérisait ses expériences.

Elle et ses assistants quittèrent la cellule avec une rigueur méthodique, leurs pas résonnant contre les murs de béton, puisant le silence dans l'air oppressant qui envahissait la pièce. Le grincement de la porte qui se refermait fut le dernier bruit qui brisa le calme lourd et menaçant, promettant une autre nuit d'angoisse et de douleur.

Je m'assis dans l'ombre, les chaînes de métal glacées mordant ma peau, comme des serpents d'acier qui s'emmêlaient autour de mes poignets. J'essayai de détourner mon esprit de la douleur lancinante en me concentrant sur la lueur d'espoir que j'avais trouvée dans les yeux d'un homme qui, peut-être, pourrait un jour m'aider à sortir de cette cage de verre. Cette pensée, aussi fragile qu'un rayon de lumière filtrant à travers une fissure, était la seule source de réconfort dans cet univers de désespoir.

La nuit s'étirait à l'infini, chaque minute passant comme une éternité, chaque ombre dansant sur les murs comme un spectre menaçant. Mais au fond de cette prison, malgré l'oppression et l'obscurité, un feu brûlait encore. Ce feu était celui de la résistance, un éclat d'espoir tenace qui refusait de s'éteindre. C'était la promesse d'une liberté que je sentais, quelque part au-delà des murs de ma cellule, attendant patiemment que je trouve le moyen de la saisir.

L'Alpha cachéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant