L'Alpha caché

Chapitre 12 - Traque et danger (1/2)

La nuit était encore jeune, mais la tranquillité de notre refuge ne devait pas durer. Après notre fuite précipitée du laboratoire, nous avions trouvé ce petit appartement abandonné dans un quartier périphérique de la ville, un lieu que le temps avait oublié. Les murs étaient maculés de taches d'humidité, et une fine couche de poussière recouvrait chaque surface. Pourtant, cet endroit délabré offrait exactement ce dont nous avions besoin : un abri temporaire, loin des regards indiscrets.

À l'intérieur, la pénombre régnait en maître, seulement troublée par le faisceau vacillant d'une lampe de poche posée sur une table bancale. Les documents que nous avions arrachés aux griffes du laboratoire étaient éparpillés devant nous, des feuilles froissées et tachées, mais pleines d'informations cruciales. Aiden et moi étions penchés sur ce trésor empoisonné, scrutant chaque mot, chaque chiffre, à la recherche des preuves les plus accablantes, celles qui pourraient démanteler tout un réseau de corruption.

La tension dans la pièce était palpable, presque aussi épaisse que la poussière qui flottait dans l'air. Aiden, concentré, passait en revue des pages marquées par l'horreur des révélations qu'elles contenaient, tandis que je tentais de relier les pièces du puzzle, mon esprit en ébullition cherchant désespérément une échappatoire à ce cauchemar.

Soudain, un bruit sourd retentit dans le silence de la nuit. La porte d'entrée s'ouvrit brutalement, heurtant le mur avec fracas. Le cœur battant, je levai les yeux, mon souffle se coupant instantanément. Le son résonnait dans mes oreilles, comme un écho funeste d'une menace imminente. Le temps se figea, chaque seconde s'étirant dans une angoisse insupportable.

Aiden et moi échangeâmes un regard chargé de tension et de compréhension. L'irréparable venait de se produire. Nos poursuivants avaient retrouvé notre trace, et il ne restait que quelques instants pour réagir avant que tout ne bascule. Le danger, que nous avions espéré retarder encore un peu, était à notre porte, littéralement.

D'un geste rapide, j'éteignis la lampe, plongeant la pièce dans une obscurité totale. Nos respirations se firent silencieuses, chaque mouvement mesuré. Aiden se glissa jusqu'à l'une des fenêtres, vérifiant l'extérieur, tandis que je m'emparai d'un sac déjà préparé, y fourrant en hâte les documents les plus essentiels.

Les pas se rapprochaient, lourds, impitoyables. Nous n'avions plus le choix, il fallait fuir une fois de plus, mais cette fois, avec une menace bien plus tangible et immédiate que celle de simples papiers compromettants. Aiden me fit un signe de la tête, indiquant une sortie possible à l'arrière de l'appartement.

Le bruit des intrus devenait plus distinct, chaque craquement de plancher faisant écho à la panique qui s'emparait de moi. Mais il fallait rester calme, rationnel. Nous nous glissâmes jusqu'à la porte arrière, nos cœurs battant à l'unisson, chaque pulsation résonnant comme un avertissement dans le silence.

Enfin, nous franchîmes la porte, laissant derrière nous le chaos de notre abri temporaire. La rue, plongée dans l'obscurité, nous offrait un répit bienvenu, une promesse de fuite. Nous nous fondîmes dans les ombres, nos pas rapides et silencieux, poursuivant cette course effrénée pour échapper à ceux qui nous traquaient.

La liberté était à nouveau à portée de main, mais à quel prix ? Derrière nous, les cris des intrus s'élevaient, leur frustration évidente face à notre disparition soudaine. Pourtant, nous continuâmes à courir, emportant avec nous non seulement les preuves de l'horreur, mais aussi l'espoir fragile d'une justice qui était de plus en plus incertaine.

Cette nuit marquait un tournant. Ce qui avait commencé comme une fuite désespérée se transformait peu à peu en une guerre de nerfs, où chaque pas, chaque décision, pouvait nous rapprocher un peu plus de la vérité, ou au contraire, sceller notre destin. Mais désormais, nous étions plus que jamais déterminés à ne pas laisser ces horreurs impunies, à faire éclater la vérité, quel qu'en soit le coût.