Chapitre 2

116 11 11
                                    

Je ne sais pas depuis combien de temps je le regarde, mais je ne cesse de le faire. Je n'arrive pas à le quitter du regard, c'est dingue.

Patron: ...Ouais, ok. Tu veux lui parler ?
T: L-lui parler ?
Patron: Eh bien, oui. T'en meurs d'envie
T: Oh non... Je n'oserais pas
Patron: Mais tu vas le faire
T: Quoi-
Patron: Eh ! Mikey ! Mon chou ! Viens un peu par-là !

À cet appel, le jeune homme se retourne, visiblement agacé. Il fait signe à l'autre homme de le suivre, ce doit être son manager. Et le voilà qu'il s'avance à nous, j'ai l'impression que mon cœur va sortir de ma cage thoracique, tellement qu'il bat vite. Une fois proche, je peux sentir son parfum et c'est encore mieux que ce que je pouvais imaginer. Un parfum fort et doux à la fois, entre musc et fruit, j'ai même l'impression de sentir une pointe de rose. ... Si l'élégance porte un nom et une odeur, c'est bien lui.

Patron: Mikey, je te présente Hanagaki Takemichi, c'est un jeune scénariste

Il repose ses deux perles noires qui lui servent d'yeux, sur moi, et un léger sourire de politesse se forme à ses lèvres, et pas que, il l'air même, heureux.

M: Enchanté, Takemichou
T: Euhm... C'est Takemichi
M: Mais j'ai envie de t'appeler Takemichou
T: ... Alors, appelez-moi ainsi, il n'y a pas de problème
M: Ricane Tant mieux, j'aime mieux ça

Puis, il me tend sa main, que je fixe, sans donner réponse, de quoi le faire ricaner.

M: Tu ne veux pas me serrer la main ?
T: Hein ? Ah ! Si si ! Bien sûr ! Excusez-moi

Je lui prends la main, mais pris de panique, je la secoue à grande vitesse. Au lieu de me juger ou de s'énerver, il ricane à nouveau.

M: Si tu faisais partie de la bande à Mickey, tu serais Dingo, pour sûr
T: Oh...
M: Il n'y a rien de méchant

Dit-il d'un ton rassurant. Quand on y pense, Dingo est le personnage le plus gaffeur, mais le plus attachant, c'est aussi un très bon père. Alors, je ne le prends pas mal.

À cet échange, monsieur Yokosawa s'éclaircit la gorge, attirant notre attention.

Patron: Pardon si je dérange. Mais je tiens à dire, Mikey, tu lui as tapé dans l'œil
M: Ah oui ?
T: Monsieur Yokosawa !
Patron: Ah oui oui, il voulait aussitôt te parler. Décidément, tu es aimé de tous
M: Faut croire, ça fait partie de mon charme naturel, il parait
Patron: T'as sortie un nouvel album il me semble, non ?
M: Effectivement, c'est le cas. Je dirais même que l'album marche très bien niveau vente
T: Et de quoi parle l'album ? Je suis curieux de savoir
M: Achète-le et tu verras par toi-même

Conclu-t-il avec un clin d'œil. Ce geste suffit pour faire battre mon coeur a une vitesse folle, je peux sentir mon visage devenir rouge. Mais ce fut de courte durée, puisqu'il est appelé au shooting.

M: Je vais devoir y aller. Ravie d'avoir pu faire ta connaissance, Takemichou. J'espère que l'on se reverra, tu es assez marrant
T: ... Et pourquoi pas autour d'un dîner ?

C'est sorti naturellement. ... Je ne veux juste pas le laisser filer entre mes doigts, je veux le revoir. Il me regarde surpris avant de sourire.

M: Au eat me dear ?
T: ... Oui, oui par exemple
M: Bien, alors à ce soir, 19h

Il me relance un clin d'œil et s'éloigne avec son manager.

T: Ouais... À ce soir...

Woah... Si peu de conversation, mais déjà si intense en sensation, pourtant, il n'y avait rien de pervers ou de sous-entendu, non, ni même sa façon de parler. Il n'y a aucune séduction à ses gestes, peut-être à la limite le clin d'œil, mais ce n'est que de l'espièglerie. Il n'a besoin de rien faite pour envouter les gens, juste en étant lui. ... Peut-être que, envouter est un très grand mot, ça sonne négatif.

Le museOù les histoires vivent. Découvrez maintenant