Chapitre 3

128 11 8
                                    

Le trajet fut de courte durée, mais j'ai comme l'impression que la route a duré des heures durant. C'est-à-dire que, l'ambiance était réellement étrange, silencieuse, pesante, je ne savais pas du tout où me mettre. Je ne savais pas quoi dire, je ne savais même pas si je pouvais parler, cet homme s'est contenté de regarder la fenêtre de la voiture, à contempler le paysage de la ville qui move de gauche à droite à grande vitesse, que dis-je, je ne suis pas un malade de la route, alors à moyenne vitesse.

J'avais comme l'impression qu'il n'avait pas envie de parler, c'est pas qu'il a peur, mais en même temps... Je sais pas. Mais je pouvais le sentir définitivement sur ses gardes. Comme si, si je tentais de poser une main sur son épaule, il pourrait instantanément la gifler. C'est ce que je ressentais, après, je peux tout aussi bien me tromper et j'espère que je me trompe.

Après, je peux comprendre qu'il soit mal à l'aise, je l'ai rencontré il y a quelques heures le temps de quelques secondes, et ben me voilà à l'inviter pour un dîner, puis vu que ça n'a pas marché pour le restaurant, je l'invite chez moi. C'est idiot, moi le premier je ne serais pas rassuré, je n'aurais même pas accepté, après tout, on ne se connaît pas. Mais j'ai tellement l'impression de le connaître. Je voulais juste le voir encore un peu, rien qu'un tout petit peu. J'avais l'impression que si je ne l'invitais pas, je n'allais jamais le revoir et ça m'est impossible.

Nous arrivons chez moi, fort heureusement, mon appartement est propre, merci au personnel du ménage qui passe chaque matin quand je travaille, car clairement, je n'ai jamais le temps que de, ne serait-ce dépoussiérer.

Dû à mon éducation faite de galanterie, je laisse son manteau atteindre mes mains, pour que je puisse accrocher à mon porte manteau. Il retire ses chaussures, masque et casquette et regarde les alentours.

M: Hm, c'est plus petit que chez moi
T: Ah oui ? Vous habitez également dans un appartement ?
M: Non, une maison, comme ça, je n'ai pas de voisin au-dessus et en-dessous
T: J'imagine qu'elle est hautement sécurisée
M: En effet, je n'ai pas envie d'avoir des surprises lorsque je dors
T: C'est tout à fait compréhensible. Quand on est un artiste comme vous, on se doit de se protéger
M: Ouais

Je retire à mon tour mes chaussures, et le voilà à déambuler dans mon salon, ça peut sembler sans gêne, mais ça me fait sourire, il me donne l'impression d'être comme chez lui, il s'imprègne de son environnement, il l'étudie, l'observe, l'analyse. Il me semble, à l'aise, alors ça me va.

Je relève mes manches et me dirige à ma cuisine, qui est une pièce ouverte au salon, on appelle ça, une cuisine américaine. Je me lave les mains et réfléchis à ce que je peux préparer pour mon nouvel invité. Je m'essuie les mains et fouille placard et frigo quand je remarque un saladier. Tiens ? ... Ah mais oui ! J'avais laissé mariner viande et oignon avec un mélange de sauce. ... Oh, y a beaucoup de viande, ouais, j'ai dû mettre tout ce que j'avais par peur de gaspiller. Génial ! Il faut juste que je prépare le riz et que je cuise tout ça.

Je me retourne avec joie pour retrouver Manjiro assit sur l'un des tabourets du comptoir. Il me regarde de son visage neutre, son menton soutenu par le dos de ses mains. Il me fixe mais mon sourire ne se descend pas.

T: Vous n'aurez pas à attendre longtemps, j'avais déjà préparer en amont
M: Hm

Je pose le saladier sur le plan de travail et retire mes lunettes de vue pour les poser sur le comptoir, près de Manjiro. Maintenant que j'y pense, je sors 2 verres ainsi qu'une bouteille d'eau fraiche et y verse le contenue, il manquerait plus que je le laisse se déshydrater. Je retourne à mon occupation de cuisine, et verse une quantité de riz dans un autre saladier, que je lave avec de l'eau, 3 fois, pour retirer le plus d'amidon possible avant de tout mettre dans le cuiseur à riz, que j'allume une fois finis. Je sors un wok et allume la cuisinière, en attendant que la sorte de poêle chauffe, je rajoute de l'huile d'arachide et vérifie si ma marinade a bon goût. ... Ça manque de sucre. Alors, j'en rajoute. ... Mieux, non, parfait. Je suspends le saladier au-dessus du wok quand...

Le museOù les histoires vivent. Découvrez maintenant