UAI ☾ Le Loup de Paris

16 : Maxime kiss of death

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Entre temps, il s'était mit à pleuvoir. Grosse averse. Des torrents, même. Le temps que Maxime arrive à l'arrière retrouver Loïc il était complètement trempé.

Loïc l'était aussi quand il le retrouva. Il restait debout, immobile, en plein dans la plaine. C'était comme si il l'attendait, finalement.

"Loïc."

Il se retourna, tirant une latte sur son cigare. Comme un animal voulant marquer son territoire Maxime fuma sa vape aussi.

"T'es un homme mort, Loïc, j'déconne même pas."

Mais il l'ignora, royalement.

Il reprit le pas, doucement, pour partir. Voyant ça, Maxime le chopa par les épaules pour le retourner violemment et l'empêcher de partir. Dans un acte d'agressivité inouïe, il lui chourra un cig dans sa poche, son cig de rechange, et l'alluma de plein fouet. Il l'inhala, et toussa profusément.

"TU NIQUE TOUJOURS TOUT LOÏC, TU NIQUE TOUJOURS TOUUT, ÇA T'AVAIS PAS SUFFI DE TUER LÉO FALLAIT AUSSI QUE TU GÂCHE MA VIE HEIN ?!

-Calme toi, Biaggi. Tu l'as cherché. C'est toi qui m'emmerde à la base."

Maxime ouvrit grand la bouche, abasourdi et vexé jusqu'au cul.

"Que ?! Beuh que ?! QUOI ?!" On aurait cru Donald Duck.

Il prit une grande inspiration, et dit ;

"-J'ai jamais d'mandé rien à personne mon pote ! Hé oublie pas hein, j'suis un bonhomme, moi quand j'vais au centre commercial j'te dis j'péta, j'péta et j'demande rien à personne. Maintenant j'vais t'dire un truc Loïc, tu crois qu't'es l'plus fort, tu crois qu't'es l'plus beau, t'aide ton gang de vampire.. À c'pays d'racistes là ? Tu lui fais monter son drapeau comme une star. Aujourd'hui si y'a tout ça là c'est grâce à des mecs comme toi qui bossent pour l'Etat.

J'bosse pas, ouais j'touche le RSA, mais en plus c'est toi qui va payer mon pote pour moi ! J'te baise, de A, à Z. Moi l'alphabet j'le connais ptet pas mais le A et le Z, j'm'en rappellerais à vie. J'vais t'dire un truc moi Loïc, j'parle plus avec des clochards qu'avec des milliardaires. Ouais certes si tu parle avec des milliardaires et qu'tu traines qu'avec des mecs qui ont d'l'oseille et qui sont côtés à la fuss, c'est bien pour toi ; moi, j'm'en bats les couilles. J'préfère : avoir des potes clochards, ouais, que des potes milliardaires d'accord ? Moi j'suis un mec pas aisé CERTES, mais j'vis bien et j'suis fier, d'accord ? Et moi, j'donne pas mes fesses moi, aux racistes de merde...

Alors j'vais t'dire un truc Loïc, apprends déjà, et après on parle avec moi, d'accord ? Moi j'suis un mec de la pauvreté, mon arrière-grand-père il est mort pour c'drapeau, et ma grand mère et ma mère elles ont rien eu d'accord, pas leur part d'gâteau d'accord ? Aujourd'hui toi tu m'ose dire "va travailler" ? Moi mon père il a travaillé toute sa vie il est devenu un loup garou à 50 ans, et aujourd'hui j'gagne quoi, mon père il a construit la France, et nous on est des locataires, d'accord ?

Alors moi c'pays j'le BAISE, comme Scarface. Même si j'crois pas à lui, et f... maintenant, j'm'en BATS LES COUILLES d'accord. Et moi j'te dis, j'ai jamais d'mandé à personne quoi que ce soit, et c'est pas aujourd'hui qu'j'vais baisser mon froc. J'suis un bonhomme, et j'suis un loup garou, et j'suis fier de l'être. Alors me fais pas la morale steuplait d'accord ? Moi les keufs, ils m'ont baisé, ils m'ont mit en prison pour rien et c'est pas d'ma faute que toi t'as été en prison d'accord ? C'est d'la faute à l'Etat, donc j'le baise moi l'Etat et tu m'dis pas "non baise pas l'Etat", est-ce que c'est clair ? Met le toi bien ça dans ton p'tit crâne. Ok ?

T'as plus rien à dire hein ? Ah j'ai gagné, j'ai gagné ! T'as plus rien à dire là ? T'as plus d'mots hein ? Blablablabla, Maxime t'es un clochard..."

Loïc ne faisait que de le fixer, le regard noir mais impassible.

"... Fais attention à toi." Fini-t-il par dire, tirant un dernier coup sur son cigare avant de s'en aller, lentement.

Maxime n'avait plus rien à dire. Il inhala aussi. Les larmes coulaient. C'était la honte et la colère, mais il pouvait toujours dire que c'était la pluie.

Fumant de rage sous les gouttelettes, il retourna au concert.

À SUIVRE...