Tous les dix ans, l'académie Cigam ouvre ses portes. Pendant les trois années de leur cursus, les étudiants doivent prouver qu'ils sont dignes d'être à la tête de leur famille. Mais cette fois, les tensions sont plus fortes que jamais. Les Lympyres...
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Malgré la panique la gagnant, Lauren s'efforça d'énumérer tout ce qu'elle pouvait faire. Elle ne pouvait sortir du mauvais rêve avec ses pouvoirs, elle était donc obligée de retrouver Lys pour la forcer à se réveiller. La Marcheuse se tenait au milieu du ponton, ce qui lui laissait deux choix : rejoindre la terre ferme ou plonger à nouveau dans le lac.
D'un mouvement de la main, la jeune fille fit appel à son pouvoir pour créer un pistolet. Un Sig Sauer P365XL, avec lequel elle s'entrainait depuis des années. Au moins, cette partie-là de son don marchait correctement, se réjouit-elle faiblement. Le poids de l'arme dans sa main la rassurait.
La faible luminosité des lieux et les trombes d'eau restreignaient sa vision. En quelques gestes, elle matérialisa un bouclier imperméable autour d'elle et fit flotter une boule lumineuse quelques pas devant elle, au raz du sol : Lauren n'allait tout de même pas la mettre au-dessus de sa tête comme un panneau indiquant aux alentours « attaquez-moi » ! Elle ignorait ce qui pouvait se dissimuler dans l'obscurité.
À pas mesurés, elle s'avança vers la silhouette tout en la tenant en joue. Elle ne voulait pas se l'avouer, mais elle avait peur.
Lauren craignait de mourir.
Les Marcheurs pouvaient arpenter les songes et, une fois un certain niveau de maitrise atteint, piéger leur cible en l'empêchant de se réveiller. En plus de cela, ils étaient capables de fusionner rêves et réalité, permettant aux blessures oniriques de tuer leur cible.
Et il semblait qu'un Marcheur de haut niveau avait enfermé Lauren dans le cauchemar de Lys. Qui ? Pourquoi ? Dans quel but ? Autant de questions dont elle n'avait pas les réponses. La seule chose qui comptait, pour le moment, était sa capacité à survivre.
Lorsque la jeune fille ne fut plus qu'à quelques pas de la forme humaine prostrée, elle constata qu'elle ressemblait énormément à l'Achron. Pourtant, un mauvais pressentiment lui dictait qu'il s'agissait d'un monstre. Elle décida tout de même de lancer d'une voix un peu hésitante :
— Lys ? C'est toi ?
La silhouette leva la tête avant de se tourner vers Lauren. Il s'agissait bien de Lys, mais pas de la vraie. Cette Lys-là était bien plus jeune, plus petite et plus terrifiante. Son œil gauche, dépourvu de sa mydriase habituelle, était d'un rouge sanglant. Cinq immenses cicatrices semblables à une griffure barraient son visage. Elle pleurait sans s'arrêter en répétant une litanie de mots :
— Je suis un monstre... Je suis un monstre... Je suis un monstre...
