4.4 | Lauren (TW)

3 1 0
                                    

Noir

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

Noir.

Le sifflement de l'air.

Tomber à toute vitesse.

L'appel de la gravité.

Le choc de l'atterrissage sur de l'eau aussi dure que du béton, vidant aussi bien ses poumons que son esprit.

La Marcheuse ne pouvait plus respirer. Les flots obscurs l'enveloppaient, l'envahissaient, la broyaient sous la pression, l'entraînaient dans les profondeurs. Ils se jouaient d'elle, comme si elle n'était qu'une poupée qu'ils ballottaient à leur gré.

Elle voulait remonter, mais où était l'issue ? Tout oxygène avait déserté ses poumons lors du choc. Impossible de s'orienter.

Lauren manquait d'air. Elle devait respirer, maintenant ! Au lieu de la bouffée de dioxygène tant espérée, ce fut de l'eau qui s'engouffra dans ses poumons.

Elle suffoquait ! Elle allait mourir !

Une nouvelle inspiration désespérée, suivie d'une douleur intense. L'eau salée s'infiltrait dans tous les recoins de ses poumons et commençait à se mélanger à son sang.

Elle ne voulait pas mourir ! Pas comme ça !

Ses forces l'abandonnaient, quittant son corps en train de sombrer comme des rats quittent un navire.

Son esprit brouillé peinait à formuler des pensées cohérentes. Alors, c'était comme ça qu'elle allait mourir. Noyée en entrant dans un rêve.

Un rêve ?... mais oui ! Faisant appel à son pouvoir, elle matérialisa une bulle d'air autour de sa tête et inspira goulûment.

Lauren prit quelques minutes pour se calmer.

Désormais, elle avait honte. Dans sa panique, elle avait oublié que rien de tout cela n'était réel.

Jamais, avant de vivre cette pseudo-noyade, elle n'aurait cru pouvoir tant apprécier la sensation de l'air entrant et sortant dans ses poumons.

Une fois remise de ses émotions, la Marcheuse réfléchit à ce qu'elle devait faire. Trouver la propriétaire du rêve – Lys.

D'abord, elle devait repousser cette obscurité poisseuse. D'un claquement de doigts, elle créa de la lumière et observa les alentours.

Ce qu'elle vit lui glaça le sang.

Elle était pratiquement au fond. Autour d'elle s'étalait une forêt morbide où des corps lestés faisaient office d'arbres. De certains, il ne restait que les os, tandis que d'autres étaient encore en décomposition. Le corps le plus proche de Lauren semblait la surveiller – un œil dénué de paupière la fixait.

Les mâchoires de tous les morts s'ouvrirent brusquement pour laisser passer quelques mots :

— C'est ta faute... C'est ta faute !

Soudainement, une main agrippa le bras de Lauren.

Jusqu'à ce que le Soleil meureOù les histoires vivent. Découvrez maintenant