CHAPITRE 2

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Raya

Je vais finir par devenir complètement folle, comment lui faire comprendre que je ne veux pas de se mariage, qu'il ne doit pas s'attendre à grand chose de moi je ne peux rien lui offrir je ne veux rien lui offrir.

Je le suis des yeux tandis qu'il avance dans les couloirs du centre commercial, se dirigeant vers le parking. Le silence entre nous est presque palpable, un poids lourd qui s'accumule à chaque pas. Sa décision de rester silencieux est, pour une fois, une bénédiction. Cette tranquillité apparente est le seul répit que je peux espérer.

Je me sens en proie à une anxiété sourde, car je ne peux pas répondre à sa question. Le simple fait qu'il découvre la vérité sur ma situation me terrifie. Si jamais il comprend que je suis à sa merci, il pourrait transformer chaque moment de ma vie en un véritable cauchemar, me plongeant dans une angoisse constante. Ce silence devient ainsi un espace fragile de sécurité, un refuge précaire contre la menace sous-jacente que je redoute tant.

Depuis ce matin, il ne m'a pas épargné, et je suis à bout de nerfs. Je ne peux plus maintenir mon calme plus longtemps ; la pression devient insupportable et chaque minute semble m'éprouver davantage.

Nous arrivons au parking, où il m'ouvre la portière. Je me glisse sur le siège passager tandis qu'il monte à son tour et démarre la voiture. La route semble s'étirer à l'infini, et pour éviter toute conversation, je mets la radio en marche. Je fais défiler les chaînes jusqu'à tomber sur "Flowers" de Miley Cyrus. Je commence à murmurer les paroles, cherchant à me distraire. Djallal, rythmant ses mains sur le volant au tempo de la musique, semble se laisser emporter. Sentant l'atmosphère se détendre, j'augmente le volume et me mets à chanter à voix haute, laissant la musique couvrir le silence pesant et emporter un peu de la tension qui m'oppresse.


"I can buy myself flowers

Write my name in the sand

Talk to myself for hours

Say things you don't understand

I can take myself dancing

And I can hold my own hand

Yeah, I can love me better than you can"

Djallal me rejoint en changeant quelques paroles, il commence à chanter "If you talk to me just one hour, I'm sure i will understand..."

Je ne peux m'empêcher de sourire en le voyant déformer les paroles pour tenter de communiquer avec moi. Malgré cette tentative de rapprochement, la réalité demeure inchangée : je suis toujours contrainte de l'épouser et je ne peux rien lui dire. Alors, je laisse mon sourire s'effacer, éteins la radio, et me tourne vers la fenêtre. Je compte éviter tout contact pendant le reste du trajet, espérant que nous arriverons bientôt à destination.

"j'y croi pas tu es vraiment bipolaire"

C'est à moi qu' il dit ça? Calme toi raya calme toi ignore le

"je croi que ce mariage est une mauvaise idée" ajoute-t'il 

Oui enfin oui c'est ce que j' attendais, mais ça doit venir de lui

"annule si tu veux , mais compte pas sur moi pour le faire"

"Pourquoi?"

"Comment ça pourquoi, c'est toi qui vient de dire que c'est une mauvaise idée"

"MAIS MERDE par ce que tu a l'air de ne pas le vouloir"

Je suis complètement désemparée, incapable de trouver les mots justes. Je ne peux pas lui avouer que je ne veux pas de ce mariage, car si mon père l'apprend, il pourrait rendre ma vie insupportable ou pire, me donner à un drogué qui ne ferait que me maltraiter nuit et jour. Djallal me semble être ma seule échappatoire, l'unique personne qui pourrait, peut-être, me laisser divorcer et me permettre de mener une vie décente, loin de tout ce tourbillon.

Les mots que je n'ai pas ditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant