CHAPITRE 17

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Raya:

Je le regarde, là, abasourdi, les yeux écarquillés d'admiration et de désir. Il est si faible, si vulnérable, et cela me remplit d'une satisfaction sourde. Le moment de ma vengeance est enfin arrivé. J'ai pris soin de planifier chaque détail, chaque geste, pour qu'il croie qu'il va obtenir ce qu'il désire tant.

Me montrer ainsi, à nu devant lui, est une torture pour moi. Chaque seconde est un combat intérieur, une lutte contre mon propre corps qui réagit à sa présence. Mais je sais que c'est ce que je dois faire pour que sa douleur soit d'autant plus aigüe. Chaque regard qu'il pose sur moi, chaque tremblement de son souffle me rappelle pourquoi j'ai décidé d'en arriver là.

"Regarde-moi bien," lui murmuré-je, feignant l'innocence alors que je m'avance lentement. Je me délecte de son incapacité à se détacher de moi, à résister à l'envie de m'atteindre.

Je tourne sur moi-même, savourant son regard qui suit chaque mouvement, et je sens le pouvoir de ma position. Il pense qu'il a le contrôle, qu'il peut m'avoir, mais en réalité, c'est moi qui dirige le jeu. Et même si cette vulnérabilité me brûle, je m'accroche à la rage qui couve en moi, me promettant que tout cela en vaudra la peine.

Le moment de la revanche est proche, et je suis déterminée à ne pas flancher. "Tu veux me prendre ? Alors, prépare-toi," dis-je en me rapprochant encore plus, laissant entendre que la douleur qui l'attend ne fera qu'accroître le délice de ma victoire.

Je le laisse exprimer son désir, chaque mot qu'il prononce résonnant comme une mélodie enivrante dans l'air lourd de tension entre nous. Je savoure le moment, le goût du pouvoir coulant dans mes veines. Il est là, à ma merci, croyant toucher enfin à cette intimité qu'il désire tant. Je sens son excitation grandir, son impatience palpable, et cela me procure un sentiment de satisfaction.

"Alors prends-moi," me murmure-t-il, les yeux brillants d'avidité. Il avance, prêt à franchir la dernière barrière, quand je me penche près de son oreille, un sourire mystérieux sur les lèvres. "Je te divorce," chuchoté-je trois fois, lentement, comme si chaque mot était une sentence, une condamnation inéluctable. C'est comme une détonation dans l'air, chaque syllabe frappant avec une intensité particulière.

Il recule d'un pas, l'expression de surprise et de désespoir traversant son visage. "Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ?" demande-t-il, la voix tremblante d'incompréhension. Je me cache derrière le paravent, un geste théâtral qui accentue la distance qui vient de se créer entre nous.

"C'est fini, Djallal," lui annonce-je avec une fermeté que je n'avais pas anticipée. "Il t'est interdit de me voir ou de t'approcher. Nous ne sommes plus mariés devant Dieu." Chaque mot pèse comme une pierre, et je peux presque sentir le choc qui le traverse.

La pièce semble se figer alors que mes mots s'installent dans l'espace entre nous. Je suis en sécurité derrière cette barrière, une distance physique et émotionnelle qui me protège. Je sais que cette décision est un coup dur pour lui, mais c'est aussi le premier pas vers ma libération. L'adrénaline pulse dans mes veines, et je réalise que, malgré la douleur de cette confrontation, je suis enfin prête à revendiquer mon pouvoir.

Djallal reste immobile un instant, comme figé par l'ampleur de ce que je viens de lui dire. Puis je le vois vaciller, son visage se contractant sous l'effet d'une colère sourde, brutale. Son souffle se fait plus rapide, ses poings se serrent et tremblent.

"Pourquoi ?" murmure-t-il d'abord, comme s'il n'arrivait pas à comprendre, à assimiler ce que je viens de faire. "Pourquoi ?" répète-t-il, la voix se chargeant d'une fureur croissante. Il fait un pas vers le paravent qui nous sépare, puis un autre, et je peux sentir l'énergie violente qui émane de lui, comme une tempête prête à éclater.

Les mots que je n'ai pas ditsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant