Il y a la masse mouvante des danseurs s'agitant dans la pénombre, et puis il y a... elle, aimantant mon regard et ensorcelant la lumière.
Le rai d'un projecteur tombe du plafond pile sur elle ; ses bras levés fendent la cascade orangée comme si elle en était la sirène. Ce qui m'hypnotise, instantanément, ce sont leurs mouvements. Bien souvent, les étudiants lors des fêtes se contentent de bondir vaguement en rythme sur la musique, la laissant déchaîner leur énergie en une explosion chaotique. Elle... elle danse, vraiment. Ce ne sont pas des gestes saccadés, mais des ondulations fluides, l'incarnation charnelle du cœur même de la mélodie.
Sur sa peau pâle, le faisceau ambré semble prendre des propriétés liquides. Il coule sur elle, capturé par ses cheveux blonds qui lui arrivent juste au-dessus des épaules, est réfracté en une galaxie de points brillants sur sa brassière en sequins argentés. Elle est petite, dépassée d'au moins une demi-tête par la plupart de ses voisines, si bien que ses jambes se perdent dans les abysses de l'ombre. Mais je parviens tout de même à distinguer le creux de son nombril sur son ventre nu, la manière dont les franges de son short en jean noir caressent le haut de ses cuisses, la hauteur vertigineuse des talons de ses escarpins, dont les brides cloutées accrochent les dernières paillettes de la lumière du projecteur. Je ne l'avais encore jamais vue, j'en suis certain : je n'aurais pas oublié une telle sensualité.
Je reste figé là, à la regarder. Captivé. Ce qui brise l'enchantement... c'est elle. Alors qu'elle était absorbée dans sa danse, son regard se tourne soudain dans ma direction, croise le mien. Rien qu'une fraction de seconde ; je ne suis pas même certain que ce soit volontaire. Mais subitement, j'ai l'impression qu'un courant passe entre elle et moi. Qu'elle m'appelle, m'invite à la rejoindre.
Je ne peux pas la décevoir, pas vrai ?
Je me remets en marche au moment où la musique change – je reconnais le beat et les premiers mots de Superstar, la version par Steffy de Cicco. Plus d'hésitation : j'avale l'espace entre nous. Je n'ai pas l'habitude de viser une seule fille en soirée ; généralement, je vais plutôt là où les opportunités me poussent. Là, c'est différent. Cette inconnue, c'est un éventail ouvert de promesses. J'ai eu beaucoup, beaucoup de partenaires depuis que je suis arrivé à l'université, mais jamais encore je n'avais ressenti une attraction aussi instinctive. Comme si mon corps savait déjà qu'entre elle et moi, ça ne peut être qu'inoubliable.
Enfin, je parviens à son niveau. Elle est absorbée dans sa danse comme par la précédente ; ça tombe bien, c'est un langage que je sais parler moi aussi. À mon tour, je me laisse pénétrer par la musique, synchronisant mes mouvements avec les siens. Je vois qu'elle m'a remarqué : je ne manque pas le petit sourire qu'elle m'adresse, appréciateur. D'ici, je distingue mieux la couleur de ses yeux : noisette, tirant sur le jaune. Ils ont un pétillant espiègle en même temps qu'une langueur séductrice.
Nous ne prononçons pas le moindre mot : de toute façon, la musique est si forte ici que nous devrions crier pour nous faire entendre. Cela ne nous empêche pas de dialoguer pour autant. Elle a compris que je venais pour elle, et elle m'accepte dans son espace, me laisse me tenir à ses côtés. Nous dansons l'un près de l'autre, nos gestes se répondant, nos corps en écho. Les morceaux défilent ; j'effleure son bras, doucement, pour tester sa réaction. Elle plonge son regard droit dans le mien et humecte ses lèvres, dévoilant un petit bout de langue tentateur. Peu à peu, je m'enhardis, remonte sur son épaule ; son doigt vient trouver mon pectoral, brûlant à travers le tissu de ma chemise.
Une nouvelle chanson. Mes mains se posent sur sa taille ; elle se retourne et se plaque d'elle-même contre moi. Je sens son galbe, comme elle ne peut manquer la rigidité dans mon pantalon. Mes paumes se déploient, épousent son ventre ; réceptive, elle rejette la tête en arrière et passe ses bras derrière mon cou, ponctuant la musique de soupirs avalés par la moiteur des corps qui nous entourent.
VOUS LISEZ
My Sweet Sparkle
RomanceLa réputation de Theo n'est plus à faire : fêtard autant que dévoué aux Dolphins, l'équipe de natation du campus, il papillonne de conquête en conquête sans rechercher de relation sérieuse. Ça tombe bien, Honor non plus. Une nuit de plaisir ensemble...