Disputes et mots durs

45 2 0
                                    

PDV Mia:

Plusieurs jours passèrent ou je pu éviter les blocards. Je savais qu'ils étaient en colère, mais si c'était à refaire, je le referais. A genoux dans le potager, j'étais concentrée à arracher les mauvaises herbes. M'occuper, c'était le meilleur moyen pour moi d'oublier. Les regards noirs de Newt, l'attitude de Gally, l'éloignement de Thomas et Minho. Mais aussi ma nuit dans le labyrinthe. Je prenais mes repas à l'extérieur ou alors avec Fry dans sa cuisine. Ce dernier avait compris mon geste, même s'il m'en avait voulu.

- Tu t'en sors Mia ? Fit la voix de Zart me sortant de mes pensées.

- Bien sûr, ce n'est pas comme si c'était nouveau pour moi. Répondis-je surprise par la question du maton.

- Je te demande, sinon je peux t'envoyer Newt pour...

- Pas question !

Je savais bien qu'il voulait nous aider, mais il était hors de question que je m'excuse. Je n'avais pas envie de subir sa froideur ou ses regards noir. Une fois ma tâche terminée, je partis vers la salle d'eau pressé d'enlever toute la poussière accumulée en une journée. Une fois ma douche terminée, je voulu sortir du bâtiment mais Newt s'adossa contre l'encadrement de la porte.

- Tu es consciente de ce que tu as fait au moins ? Me demanda-t-il d'une voix froide.

- Si tu parles du fait que j'ai voulu aider un ami, j'en suis consciente. Et je le referais sans hésiter.

- Au péril de ta vie ? Est-ce qu'il t'arrive de réfléchir avant de prendre des décisions !?

- Et toi alors, tu as risqué ta vie pour quelle raison ? Tu aurais pu rester à l'intérieur, tu étais en sécurité ! Répliquai-je en serrant les poings pour me calmer.

- Sauf que nous, on n'a pas le choix. On nous a demandé de te protéger.

- Je vois. Fis-je froidement en comprenant le sens de ses paroles.

- Non attends ! Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire !

Newt tenta de s'excuser mais je le poussa brusquement hors du bâtiment avant de partir vers la tour. Alors c'était ça leur secret, j'étais le boulet qu'il devait constamment surveiller. Je savais que je n'aurais jamais dû leur accorder ma confiance. Et je comprenais désormais les réactions des autres blocards. En voyant le nouveau venir vers moi, je fus surprise. Depuis l'épisode de Gally, il faisait tout pour garder ses distances. Une fois arrivée en hauteur, il prit place à mes côtés et lança:

- Je croyais qu'on n'avait pas le droit de franchir les murs. 

- Normalement... C'est interdit. Et je te déconseille de faire ce que j'ai fait. C'était stupide.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé... Cette nuit-là ? Fit-il en me regardant.

- Viens, je vais te montrer quelque chose.

Je descendis de la tour avant de m'engager dans la forêt, le nouveau sur mes talons. Après avoir errée plusieurs minutes entre les arbres, je finis par trouver l'endroit qu'Adrian m'avait montré à mes débuts. J'écarta du lierre et lui montra le rectangle permettant de voir l'intérieur du labyrinthe. D'un simple signe du regard, je l'incita à regarder. Après plusieurs minutes de silence, le bleu poussa un cri de frayeur avant de reculer.

- C'était quoi ce... Cette chose ?

- Un griffeur. Et j'ai passé ma nuit à tenter d'échapper à Georgette. Le griffeur si tu préfères. Répondis-je en voyant son regard interrogateur. J'ai dû courir, sauter, grimper sur des murs... Et cela, pendant des heures pour ma simple survie. J'ai eu de la chance d'en ressortir, chance qu'un ami n'a pas eu. Bref, si tu veux mourir alors passe les portes du labyrinthe. C'est la meilleure solution.

- Waouh... Une chose est sûre, je vais rester bien gentiment entre ses murs... Marmonna Jordan alors que je rigolais. Ne le prend pas mal, mais t'es complètement folle. Et en même temps, je t'admire pour ton courage.

- Plutôt ma stupidité. Répondis-je avant de sortir de la forêt en compagnie du nouveau.

Celui-ci posa une main sur mon épaule en guise de soutient avant de repartir vers le centre du bloc. N'ayant pas faim, je partis vers le feu de camp complètement éteint. Assise sur mon tronc d'arbre, j'observa les quelques blocards allant dans le réfectoire. J'en voulais aux créateurs de m'avoir envoyé parmi ce groupe de garçons. Même si j'en appréciais certains, j'étais fatiguée des retournements de situation. J'avais l'impression de passer par toutes les émotions. Le choc, la peur, le bonheur, la tristesse, la colère, la joie.  Etais-ce un jeu pour eux ? Avait-il lancé des paris sur le moment où j'allais craquer mentalement ? Physiquement ?

- Tu m'as déjà remplacé par le nouveau ? Fit la voix de Gally à quelques mètres.

- Je te demande pardon ?

- Je vous ai vu sortir de la forêt tout à l'heure. Vous sembliez proches. Je ne sais pas si ça t'amuse de jouer avec les sentiments des autres, mais c'est dégueulasse ce que tu fais.

- J'y crois pas... Je vous ai accordé ma putain de confiance à toi et tes crétins d'amis ! Et c'est comme ça que vous me remerciez ? En doutant de celle-ci ? De moi ? En me snobant toute une semaine ? En me lançant des regards remplis de haine ? Allez vous faire voir ! Hurlai-je en ignorant les blocards qui venaient de sortir du réfectoire en entendant mes cris.

J'ignora les appels de Chuck qui m'appelait et rejoignit mon refuge, ma tour. J'étais à bout. J'étais arrivée dans un milieu de mecs arrogants, j'étais la seule fille, j'avais du faire mes preuves, j'avais perdu mon frère de cœur, j'avais accordé ma confiance, j'avais affronté un griffeur et on me tournait le dos à la moindre occasion ? On me délaissait tel un vulgaire mouchoir qu'on jetterait dans la nature ? Même une personne forte mentalement ne pourrait que craquer. Et c'est ce que je fis. Mes poings éclatèrent les barrières alors que je laissa ma haine, ma tristesse, ma rage, mon désespoir sortir à travers mes cris.

- Mia... Fit la voix tremblante de Chuck en me voyant rouler en boule les poings en sang.

- Tout va bien p'tite tête, c'est promis.

- Mais tes mains... Commença l'enfant avant que je lui coupe la parole.

- J'irai voir Jeff ou Clint demain matin. Pour le moment, c'est notre moment de lecture. Prêt à suivre l'aventure de Frodon Saquet ?

Au bout d'une heure de lecture, Chuck finit par s'endormir. Ayant besoin de me défouler, je descendis au pied de la tour avant de courir à travers le bloc. J'ignora mes muscles fatigués, ma respiration saccadée, mes pieds douloureux. Je finis par m'écrouler sur le sol, épuisée, vidée de toutes émotions. 

Le labyrintheOù les histoires vivent. Découvrez maintenant