Anlamadım

Chapitre 9 : Un jeu dangeureux

— Certes, Eymen tient à préserver sa femme turque, mais il la trompe avec une Française, une petite blonde nommée Camille, déclara Théo avec un sourire moqueur.

Je levai un sourcil, partagée entre surprise et une sorte de lassitude face à ce genre de comportement.

— Eh bien, il n'y va pas de main morte, celui-là, répondis-je, étonnée mais pas vraiment choquée. Ce n'est pas la première fois que j'entends ce genre d'histoire.

Emin esquissa un sourire amusé.

— C'est Eymen, avec son sourire charmeur et ce regard, il les fait toutes tomber, dit-il, comme s'il énonçait une évidence.

Je haussai les épaules, sceptique.

— Ce n'est pas difficile quand on ne vise pas les bonnes femmes. Celles qui succombent à ce genre de charme doivent être de jeunes filles un peu naïves, ajoutai-je avec un brin d'ironie.

Théo répliqua aussitôt, presque sérieux.

— Tout le monde tombe sous son charme, Nina. Il a ce truc, ce je-ne-sais-quoi qui fait craquer même les plus méfiantes.

Je restai dubitative.

— J'y crois moyen, répondis-je en haussant les épaules. Franchement, il n'est pas si impressionnant que ça physiquement. Enfin, je l'ai à peine aperçu...

Emin, sentant la conversation s'éterniser, intervint avec un sourire tranquille.

— Bref, passons. On n'a pas besoin de s'étaler sur lui pendant des heures, conclut-il, détournant habilement la discussion.
— Oui, donc j'ai récolté tout l'argent pour le cadeau d'Imran. Je la lui donnerai demain. expliquai-je, satisfaite.
— Filmer sa réaction, surtout ! s'exclama Emin, tout excité par l'idée.
— Oui, ne t'inquiète pas, je n'y manquerai pas, répondis-je avec un sourire. Bon, il se fait tard, je risque d'être en retard pour les cours de l'après-midi.
— Vas-y, file, à plus Nina, dit Théo en me faisant un signe de la main.
— À toute, répondis-je en souriant.

Je les saluai un par un avant de prendre la direction de la sortie, le pas rapide.

L'après-midi de cours traîna en longueur, sans fin, jusqu'à ce que je rentre enfin chez moi, impatiente de retrouver Seyana.

— Il faut absolument que je te raconte ma journée, lui dis-je dès que je franchis le seuil.

Je lui détaillai tout, du début à la fin, chaque moment marquant. Elle m'écouta attentivement, son sourire malicieux ne quittant pas ses lèvres.

— Toi, tu es amoureuse de Théo ! lança-t-elle soudain, l'air taquin.

Je me renfrognai immédiatement.

— Mais non, c'est l'ami d'Imran, je ne peux pas.
— L'amour, ça ne se contrôle pas, ma belle, rétorqua-t-elle avec sagesse.
— Je t'assure, il ne se passe rien du tout.
— Arrête de mentir, tu as quelque chose pour lui, et c'est pareil de son côté.

Je secouai la tête, un peu agacée, cherchant à clore le sujet.

— Non, vraiment, laisse tomber.

L'admettre à voix haute, c'était déjà trop. Je préférais encore garder ça pour moi, enfoui dans un coin de ma tête.

— Sinon, ce Eymen... je le supporte pas, repris-je, changeant de sujet. Pour qui il se prend, à tromper des femmes tout en jouant les gentils derrière ?

Je hausse les épaules.

— J'espère qu'Imran n'est pas comme ça, dit-elle.
— Impossible. Il est bien trop gentil pour ça.
— Tu as raison.

Un sourire mystérieux se dessina sur mon visage, et je me tournai vers elle.

— D'ailleurs, j'ai une surprise pour toi.
— Quoi ?! s'écria-t-elle, impatiente.

Je sortis de mon sac une canette de Redbull et la lui tendis.

— Tadam !

Elle éclata de rire avant de s'exclamer :

— Ahhh, je t'aime trop ! Merci !

On passa le reste de la soirée devant "Vampire Diaries", une de nos séries préférées. Rien de mieux que ces moments partagés.

Après avoir regardé quatre épisodes de notre série, nous décidons d'aller nous coucher.

Mon téléphone vibre soudainement, une notification m'a réveillée.

Message :

Imran : Ça te dit de dormir chez moi avec Seyana ce soir ?
Nina : Je dois d'abord réviser avec mon père, mais ensuite, je peux venir.
Imran : D'accord, parle-en à Seyana.
Nina : Parfait.

Je me dirige vers la chambre de Seyana pour lui en parler.

– Imran nous propose de passer la nuit chez lui, Seyana.
– Ok, super ! Je partirai dans une heure.
– Moi, je dois réviser, dis-je.
– Ce n'est pas grave, tu nous rejoindras après.
– D'accord.

Les heures s'étiraient interminablement pendant que je révisais avec mon père. Nous passions notre temps à nous disputer. Nous avons tous les deux le même caractère : incroyablement têtus. Ensemble, ça ne fonctionne tout simplement pas. Je vous épargne les détails de ces heures horribles, remplies de critiques et de tensions.

Soudain, je reçois un message de Wasima, ma meilleure amie.

Message :

Wasima : Tu fais quoi aujourd'hui ?
Nina : Je vais dormir chez Imran, tu veux venir ?
Wasima : Ok ! Je viens te chercher ?
Nina : Allez, je suis prête dans dix minutes.
Wasima : J'arrive.

Wasima conduit une Audi A1. Je m'habille rapidement, enfilant un pantalon large noir, un haut vert tout simple, et mes baskets noires Campus. Je saute ensuite dans sa voiture en prenant le cadeau à Imran.

– Coucou ma belle, lui dis-je en montant.
– Hello, ça va ?

À ce moment, je reçois un appel d'Imran. C'est bizarre, ça.

Appel entrant :

Nina : Oui, Imran, je suis en route avec Wasima. Elle dort chez toi ce soir.
Imran : Tu crois que chez moi c'est un moulin ?
Wasima : Tais-toi, Imran, je viens quand je veux.
Imran : Si je veux, tu dormiras dehors, dans ta vieille Audi.
Wasima : Ouais, c'est ça, ouais.
Nina : Bon, tu voulais me dire quoi, Imran ?
Imran : Ouais, Nina, ça sert à rien que vous venez maintenant, on est au trampoline park.

Je n'en crois pas mes oreilles. Je le prends vraiment mal. Comment ont-ils pu partir sans m'attendre ?

Nina : Qui est avec vous ?
Imran : Seyana, Yusuf, Emin, Théo, Eymen et Kiara.

Kiara, la meilleure amie de Seyana, est là. Elle est brune, avec de longs cheveux raides et des yeux verts éclatants. Elle est si belle et élégante...

Nina : Super, merci de ne pas m'avoir attendue. Ciao.

Je suis furieuse. Non seulement ils sont allés à l'une de mes activités préférées sans moi, mais en plus, Théo est là... Et Eymen aussi. J'aurais tellement aimé passer du temps avec lui, apprendre à le connaître un peu plus. J'ai vraiment la rage contre mon frère.

Je reçois un second appel d'Imran. Qu'a-t-il bien pu oublier de me dire cette fois, qui ne manquera pas de me décevoir encore un peu plus ?

Appel entrant...