Il capte mon regard, car il incarne parfaitement tout ce qui me plaît :
Eymen mesure environ 1m70, avec des yeux noirs aussi sombres que son cœur. Ses cheveux, noirs et légèrement ondulés, retombent délicatement sur son front, comme s'ils dissimulaient tous ses secrets. Un bouc finissait de dessiner son visage, ajoutant une touche de masculinité à ses traits encore empreints d'une certaine douceur juvénile. Une cicatrice marquait son sourcil, lui conférant une profondeur mystérieuse, presque troublante.
Sa démarche, assurée, donnait l'impression que le monde lui appartenait, comme si tout un chacun lui devait des comptes. Il avançait avec une telle confiance qu'il semblait ne jamais douter de lui-même. Son sourire, envoûtant, pourrait hypnotiser même les aveugles, et il était capable de faire passer des mots à travers un simple sourire. Son regard, encadré par des cils interminables, me plongeait dans un état d'ébriété, ses yeux brillants d'une lueur énigmatique. On aurait dit un démon déguisé en ange.
Une fois mes esprits repris, je baisse immédiatement les yeux et m'avance vers Théo pour le saluer. Quant à Eymen et Emin, l'un semblait extrêmement réservé, et tous deux avaient disparu à une vitesse surprenante dès qu'ils nous aperçurent.
Peu importe, après tout, il ne m'intéresse pas.
Je préfère demeurer aux côtés de Théo et des autres.La séance de sport commence enfin, ou plutôt, la séance de rigolade. Théo ne tarde pas à venir vers moi, un sourire malicieux aux lèvres. Sans prévenir, il pose sa main sur mon ventre et se moque de la mince couche de « graisse » que j'ai.
— Alors, tête de neuille, tu crois que tu vas réussir à perdre ces petits kilos ? dit-il en éclatant de rire, ses doigts appuyant exagérément sur mon ventre comme pour insister sur ses propos.
— Oh, vraiment ? Tu comptes t'entraîner à ce jeu toute la séance ? demandai-je avec un sourire, essayant de ne pas céder à son humour taquin. Je lui enlève gentiment la main d'une petite tape.
— Eh, faut bien que quelqu'un te motive, non ? répond-il, faussement innocent, son regard pétillant de malice.
Et puis franchement, avec ces abdos en carton, on n'a pas fini...Je ris malgré moi et réplique en le fixant d'un air faussement agacé :
— On est ici pour ça, non ?
Imran nous interrompt :
— Venez, on fait un concours de gainage, celui qui tient le plus longtemps ! s'exclame Imran avec enthousiasme.
— Sans moi, répond froidement Eymen.Il a vraiment l'air de mauvaise humeur aujourd'hui. Qu'est-ce qui lui prend ? Qu'est-ce qui a bien pu se passer dans sa vie pour qu'il devienne encore plus sombre que Yusuf ? Est-ce seulement possible d'être plus dur que lui ?
— Bon, allez, 3, 2, 1... gainage !
Je vous dévoile tout de suite le résultat : Imran a gagné haut la main, suivi de près par Greg. Ensuite, c'était mon tour, puis Emin et enfin Seyana.
On a bien rigolé. Mais l'heure tourne, il est temps de rentrer. Après avoir salué tout le monde, on se met en route.
Toujours aucune conversation avec Eymen. Il reste impénétrable, comme à son habitude. Mais je ne m'attarde pas sur ces pensées-là et, une fois chez moi, je file directement sous la douche.
Une fois ma douche terminée, je reçois un message d'Imran m'invitant à un barbecue le lendemain, en me précisant que je peux venir avec Seyana si ça nous dit.
Sans même consulter Seyana, je réponds que nous serons là. Je sais d'avance qu'elle ne refusera pas.Je me glisse ensuite dans mon lit, bercée par mes pensées, et m'endors en songeant encore à Théo.
Ah, quand quelqu'un occupe mon esprit, je suis d'une loyauté indéfectible. Même si, pour l'instant, il n'y a rien de concret entre nous.Ma mère finit par me réveiller, il est déjà 17h. Il faut dire que, lorsque je dors, rien ni personne ne peut me tirer de mon sommeil. Je dors beaucoup, c'est un bien trop précieux pour que je le laisse m'échapper.
Comme chaque fois après un long sommeil, je me dirige vers la chambre de Seyana. Je la trouve recroquevillée dans son lit, silencieuse, refusant tout échange. Je sais bien que quand elle est dans cet état, c'est que quelque chose ne va pas avec Aron.
— Seyana, qu'est-ce qui se passe ? demandai-je doucement.
— Laisse-moi tranquille, Nina, murmure-t-elle en tirant la couverture sur elle, me tournant le dos.Je m'assois au bord du lit, refusant de la laisser se refermer sur elle-même.
— Seyana ? Qu'est-ce qu'il s'est passé avec Aron ? insistai-je.Cela fait cinq ans qu'ils sont ensemble, mais leur histoire est semée d'embûches. Aron est d'origine albanaise et leurs familles ne voient pas ce mélange d'un bon œil. Ils s'aiment profondément, mais la question du mariage est devenue une source de tensions insupportables.
D'un coup, elle éclate, sa voix brisée par les larmes :
— C'est fini... Il va se marier avec une Albanaise. Maintenant, laisse-moi tranquille. Sors de ma chambre ! hurle-t-elle, la gorge nouée de douleur.Désemparée, je me lève et quitte la pièce, le cœur lourd. Je prends aussitôt mon téléphone et compose le numéro d'Imran. Il est le seul qui pourra l'aider à traverser ça.
Appel en cours :
— Allô, Imran ? C'est Nina, viens vite, Seyana ne va pas bien.
— Qu'est-ce qui se passe ? demande-t-il, alarmé.
Je lui résume rapidement la situation.
— J'arrive, me répond-il, sans hésiter.Je raccroche et soupire, espérant qu'il arrivera rapidement. Je déteste la voir dans cet état, et je me sens toujours si impuissante quand il s'agit de la réconforter.
Je reste là, dans le couloir, à écouter les sanglots étouffés de Seyana de l'autre côté de la porte. Le silence envahit peu à peu la maison, mais une pensée me traverse soudain : si Aron allait vraiment se marier, pourquoi l'avoir fait espérer autant de temps, 5 ans ce n'est pas rien dans une vie tout de même ?
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Anlamadım
Teen FictionNina, une jeune femme qui se retrouve plongée dans un nouvel univers social en rejoignant le cercle d'amis de son frère. Ce qui aurait pu être une simple introduction à un groupe de personnes devient rapidement complexe lorsque Nina se retrouve au c...