Chapitre 40: la belle au bois dormant

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L’hôpital était toujours aussi silencieux, presque oppressant. Je m’accrochais au son régulier du moniteur cardiaque, comme à une bouée. Ce bip, à la fois rassurant et angoissant, me rappelait que Daryl était encore là, qu’il luttait, même s’il ne donnait aucun signe de réveil. Depuis combien de temps étais-je là ? Je ne savais plus. Les jours et les nuits s’enchaînaient, se confondaient dans une longue attente sans fin.

Je le regardais, son visage immobile, ses traits détendus comme s’il dormait. Ça me paraissait presque irréel de le voir ainsi, lui qui ne s’arrêtait jamais, toujours en mouvement, toujours sur le qui-vive. Maintenant, il était là, vulnérable, sous mes yeux, et je me sentais impuissante. Un mélange de tristesse et de colère montait en moi, mais je m’efforçais de rester forte. Pour lui. Pour nous.

La porte s’ouvrit brusquement, brisant le calme de la chambre. Même sans lever les yeux, je savais qui c’était. Merle. Sa présence était presque palpable, lourde de sarcasme et de provocation. Il marchait d’un pas lourd, ses bottes claquant contre le sol, attirant l’attention des infirmières dans le couloir. Mais il s’en moquait, comme toujours. Merle n’avait jamais été du genre à faire dans la discrétion.

Il s’arrêta à l’entrée, scrutant d’abord Daryl, puis moi. Son regard était plein de cette malice habituelle, cette lueur sarcastique qui ne le quittait jamais.

« Eh ben, voilà, enfin notre belle au bois dormant, » lança-t-il avec ce sourire en coin qui me donnait toujours envie de lever les yeux au ciel.
« je l ai chercher partout dans l hôpital. »

Je soupirai, intérieurement. Avec Merle, c’était toujours la même chose. Ses moqueries, ses piques… Il ne pouvait pas s’en empêcher. Mais je savais que derrière tout ça, il y avait autre chose. Une inquiétude qu’il ne voulait pas montrer.
« Salut, Merle, » dis-je simplement, sans lever les yeux de Daryl. " tu sais qu il t entends pas hein?"
Je n’avais pas envie de jouer à son jeu aujourd’hui. Pas alors que Daryl était encore inconscient, branché à ces machines qui le maintenaient en vie.

Merle s’approcha du lit, s’arrêtant juste à côté de moi. Il se pencha légèrement, son expression changeant imperceptiblement. Il observait son frère en silence, son sourire s’effaçant. Pendant un instant, il parut presque… humain. Il ne disait rien, mais je pouvais voir dans ses yeux que la situation le touchait plus qu’il ne l’aurait jamais admis.

« Eh ben, il a vraiment choisi le bon moment pour piquer un somme, pas vrai ? » murmura-t-il finalement, sa voix étrangement rauque.
« Toujours à vouloir jouer les héros, et voilà où ça l’a mené. »

Je gardai les yeux fixés sur Daryl, essayant de ne pas laisser la colère monter.
« Il va s’en sortir, Merle, » répondis-je d’une voix ferme, mais douce.

Merle laissa échapper un petit rire sec.
« Ouais, c’est ce que tout le monde dit, » répliqua-t-il en secouant la tête. « Mais t’as bien vu dans quel état il est, non ? Il est mal en point, princesse. »

Je tournai enfin la tête vers lui, soutenant son regard.
« Il va s’en sortir, » répétai-je, plus pour moi même que pour le convaincre.

Merle soupira, détournant les yeux vers la fenêtre. Il semblait presque nerveux, ce qui était rare pour lui. Ses épaules étaient tendues, son visage dur, comme s’il essayait de cacher ce qu’il ressentait réellement. Merle avait toujours été ainsi. Incapable de montrer qu’il s’inquiétait, qu’il avait peur. Il préférait cacher ça derrière un masque de cynisme et de provocation.

Il se laissa tomber sur une chaise près de la fenêtre, croisant ses bras derrière sa tête dans une posture faussement détendue.
« T’inquiète pas, j’vais rester un peu. Juste pour m’assurer que tu traites bien Darylina. Et puis depuis qu il te connaît il a des tas d emmerdes »

Je fermai les yeux un instant, inspirant profondément un violent sentiment culpabilité vrilla mes entrailles . Merle aimait provoquer, et je le savais.
« Fais ce que tu veux, Merle, » lâchai-je, sans même chercher à masquer mon agacement.
Je n’avais pas la force de discuter avec lui. Pas aujourd’hui.

Je repris la main de Daryl dans la mienne, la serrant doucement. Sa peau était froide, mais je me disais qu’il pouvait peut-être sentir ma présence, d’une manière ou d’une autre.
« Tu vas t’en sortir, » murmurai-je, plus pour moi-même que pour lui.
« T’es plus fort que ça. »

Merle, silencieux pour une fois, regardait toujours par la fenêtre, ses pensées probablement aussi tumultueuses que les miennes. Il était là, malgré tout. Et même si ses mots étaient durs, je savais qu’il restait par inquiétude. Il aimait son frère, à sa manière. Une manière brute et incompréhensible, mais réelle.

Je me calais un peu plus dans ma chaise, fatiguée mais déterminée à rester. Tant que Daryl ne se réveillait pas, je resterais ici, à ses côtés. Et même Merle, avec ses sarcasmes et son attitude, ne pouvait pas me dissuader.

Le bip du moniteur reprenait son rythme rassurant, et malgré la tension palpable, quelque chose dans cette présence partagée me réconfortait. Merle, pour toutes ses imperfections, restait là lui aussi. Et d’une manière étrange, cela me donnait un peu de force.

Cameron GRIMES X Daryl DIXON Love Story- Welcome Home (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant