Chapitre 38: et puis le silence...

20 1 0
                                    

Le son des sirènes était un lointain écho, à peine perceptible au milieu du chaos qui régnait dans mon esprit. Tout semblait flou, irréel, comme si je me trouvais dans un mauvais rêve dont je ne pouvais pas me réveiller. Le garage, ce refuge qui avait toujours été un lieu de sécurité pour Daryl et moi, venait de se transformer en un cauchemar. Et tout ce que je pouvais faire, c'était regarder, impuissante, alors que Daryl gisait au sol, son sang se répandant autour de lui.

Je me sentais gelée sur place, incapable de bouger, incapable de parler. Mon cœur battait trop fort, trop vite, et chaque respiration me brûlait la gorge. La scène se déroulait devant moi comme au ralenti : Rick, accroupi à côté de Daryl, pressant de ses mains tremblantes la blessure béante sur son flanc ; les lumières crues du garage qui semblaient transformer chaque détail en un tableau macabre ; et ce silence, si lourd, si oppressant, que chaque respiration devenait un effort.

Je voulais crier, hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Mes jambes refusaient de bouger, mes mains tremblaient si fort que je ne pouvais plus les contrôler. Tout ce que je pouvais faire, c'était rester là, spectatrice de l'horreur, alors que l'homme que j'aimais luttait pour rester en vie.

Daryl, lui, essayait de rester conscient, je le voyais. Il se battait de toutes ses forces, malgré la douleur, malgré la faiblesse qui s'emparait de lui. Il a toujours été un battant, quelqu'un de fort, mais là, dans cet instant, il semblait si vulnérable, si fragile. Et je me détestais de ne rien pouvoir faire pour l'aider.

Je savais que c'était de ma faute. Si je n'avais pas croisé la route de Shane, si je n'avais pas attiré son attention, rien de tout cela ne serait arrivé. Daryl serait en sécurité, et nous serions simplement en train de passer une nuit tranquille, à discuter ou à rire, comme nous l'avions fait tant de fois avant. Mais maintenant, tout était brisé, et c'était à cause de moi.

Les sirènes se rapprochaient, et je savais que l'aide arrivait, mais ça ne faisait que renforcer mon sentiment d'impuissance. Je voulais être celle qui prenait soin de Daryl, qui veillait sur lui, mais au lieu de ça, je me retrouvais à dépendre de l'aide de parfaits inconnus. Je détestais cette sensation, cette faiblesse qui me collait à la peau.

Lorsque les secouristes sont arrivés, je les ai regardés se précipiter vers Daryl, prenant le relais de Rick. Ils parlaient entre eux, des mots techniques que je ne comprenais pas, mais tout ce que je pouvais voir, c'était le sang. Tellement de sang. Je voulais les repousser, leur dire de faire attention, mais une petite voix au fond de moi me disait qu'ils savaient ce qu'ils faisaient, qu'ils étaient là pour l'aider. Alors je me suis contentée de reculer, de m'éloigner d'eux, les yeux toujours fixés sur Daryl, incapable de détourner le regard.

« Il a perdu beaucoup de sang, » a dit l'un des secouristes, et mon cœur a raté un battement. Je savais que la situation était grave, mais entendre ces mots à haute voix, c'était comme un coup de poignard. J'ai voulu m'approcher, mais mes jambes refusaient de m'obéir. Je me suis retrouvée à murmurer, presque sans m'en rendre compte, « Il va s'en sortir, n'est-ce pas ? »

Une jeune femme parmi les secouristes s'est approchée de moi, posant une main sur mon bras. Son regard était doux, compréhensif, mais il n'a fait que renforcer ma panique. « Nous faisons tout ce que nous pouvons, » m'a-t-elle dit. « Il est fort. Il a toutes ses chances. »

Je savais qu'elle essayait de me rassurer, mais ses mots sonnaient creux, comme des promesses qu'elle ne pouvait pas tenir. J'ai simplement hoché la tête, incapable de parler, incapable de pleurer. Tout en moi était comme engourdi, figé par la peur.

Rick s'est avancé vers moi et a doucement pris mon bras, me guidant vers la sortie. « Cam, laisse-les faire leur travail. Daryl est un dur à cuire, il s'en sortira. » Sa voix était ferme, mais je pouvais entendre la tension, la peur sous-jacente qu'il essayait de cacher. Et je me suis raccrochée à cette voix, à cette force que mon frère essayait de m'offrir.

Dehors, l'air frais de la nuit m'a frappée comme une gifle, me ramenant brusquement à la réalité. Je me suis effondrée contre la voiture de Rick, incapable de tenir debout, les jambes coupées. Le monde tournait autour de moi, et je luttais pour reprendre mon souffle, pour contrôler cette panique qui menaçait de m'engloutir.

Rick a ouvert la portière et m'a aidée à monter, me parlant doucement, me rassurant autant qu'il le pouvait. Mais je n'entendais plus ses mots, seulement un bourdonnement incessant dans mes oreilles. Daryl était quelque part, entouré d'inconnus, emporté vers un hôpital, et je ne pouvais rien faire pour être à ses côtés.

Le trajet vers l'hôpital a été un brouillard. Je regardais par la fenêtre, les lumières des réverbères défilant comme dans un film sans son. Je sentais la présence de Rick à côté de moi, sa main se posant parfois sur mon épaule pour me rappeler que je n'étais pas seule, mais cela ne faisait qu'accentuer ma solitude. Parce qu'au fond, la seule personne que je voulais à mes côtés, c'était celle que je risquais de perdre.



Cameron GRIMES X Daryl DIXON Love Story- Welcome Home (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant