Chapitre 5

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L'homme tire le bras du garçon avec une brutalité telle qu'Izuku tombe lourdement sur le sol, se retrouvant directement dans les débris de café et de thé éparpillés. La scène est à la fois déchirante et dégoûtante. Le garçon ne laisse échapper aucun cri, aucun gémissement. Même lorsqu'il se coupe la main sur un éclat de tasse, il reste silencieux, sa douleur étouffée.


D'une main tremblante, Izuku sort une serviette de sa poche et commence à nettoyer le sol, ses mouvements lents et maladroits trahissant son épuisement et sa détresse. Il ne relève pas la tête, concentré sur sa tâche, comme si la moindre erreur pouvait encore aggraver la situation.Pendant ce temps, l'homme se tourne vers nous, son attitude méprisante ne laissant aucun doute sur son opinion des autres. Il s'adresse à nous avec un ton que je trouve répugnant :


"Je suis vraiment désolé pour cette incapable. Il n'a jamais été doué pour quoi que ce soit. Mais bon, j'ai eu pitié de lui et de sa petite sœur, alors je lui ai offert un travail."


Le dédain dans ses paroles est palpable, et il semble presque se féliciter de sa propre charité. L'ironie de sa déclaration est insupportable. Il parle de compassion tout en traitant un être humain comme une marchandise. Son arrogance et son manque d'empathie me dégoutent profondément.


Je regarde Izuku, toujours à genoux sur le sol, luttant contre ses larmes et sa douleur silencieuse, et je me demande comment quelqu'un peut être si cruel et insensible. Mon cœur se serre en pensant à la vie qu'il mène, à l'innocence qu'il doit sacrifier jour après jour.


Je décide de me retirer pour échapper à cette scène abominable. La colère et le dégoût bouillonnent en moi, alors je monte à l'étage pour me calmer. Je me dirige vers le balcon, où la vue sur le jardin m'offre un répit, loin des festivités et de l'humiliation qui se déroule en bas.Je reste là, le regard perdu dans le jardin. Après quelques minutes de contemplation, je remarque Izuku en bas, dans la pelouse. Il se dirige lentement vers la cabane en ruine, son corps fatigué traînant comme un poids invisible. Il s'arrête à l'étang voisin pour se nettoyer le visage et les mains, essayant de se débarrasser des traces de café et de thé, ainsi que des éclats de tasse. Le contraste entre son apparence et la sérénité du jardin est frappant.


La petite fille apparaît alors, courant vers lui avec un sourire radieux. Izuku la regarde, son visage se détend légèrement, et il la prend dans ses bras avec une tendresse visible. Ils se dirigent tous les deux vers le sol, où Izuku s'assoit doucement. Il lisse les cheveux de la petite fille avec soin pendant qu'elle s'endort contre lui.


Puis, dans un geste de fatigue profonde, il se laisse lui aussi aller, s'asseyant contre le sol rugueux, les yeux mi-clos. Finalement, il ferme les yeux, s'endormant dans cette position inconfortable, le poids de la journée pesant lourdement sur ses épaules. La petite fille repose paisiblement sur ses genoux, inconsciente des luttes et des souffrances que son frère endure.


Le spectacle est à la fois poignant et désespéré. Il est évident qu'Izuku fait tout ce qu'il peut pour apporter un semblant de normalité et de réconfort à sa sœur, même lorsqu'il est au bout du rouleau. Ce contraste entre leur moment de calme et la dureté de leur vie quotidienne est presque insupportable. Je reste là, observant en silence, incapable de détourner le regard de cette scène touchante et déchirante.

L'Émeraude Captive TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant