Chapitre 15

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Soudain, Izuku se redressa brusquement, approchant son poignet de son nez avec une expression de terreur. Son visage se crispa alors qu'il tentait de se laver, mais il semblait si faible.

Eri, inquiète, s'exclama : « Izuku, qu'est-ce que tu fais ? Tu ne peux pas te lever comme ça, tu vas avoir encore plus mal ! »

« Reste assis, Izuku ! » ajoutai-je, mais il ne nous écoutait pas. Il fouilla désespérément dans l'un des rares meubles de la pièce, sortant des choses horribles : des préservatifs qu'il cacha rapidement pour éviter qu'Eri ne les voie, ainsi que d'autres objets troublants. Puis, il en sortit une boîte.

Eri se leva d'un coup, le visage blême. « NON, IZUKU ! C'EST TROP DANGEREUX ! TU EN AS DÉJÀ PRIS TROP, ET TU N'AS PAS MANGÉ DEPUIS QUATRE JOURS ! »

Son cri résonna dans la pièce, et Izuku se figea, pétrifié. Eri, réalisant son propre emportement, se calma un instant. « Izuku, attends au moins demain. C'est le jour où tu peux manger. Il faut que tu prennes tes médicaments avec de la nourriture... »

Denki et moi restâmes figés, choqués par ce que nous venions d'entendre. « Droit de manger ? » demanda Denki, visiblement perdu. « C'est quoi cette histoire ? »

Eri prit une grande inspiration. « Izuku prend des médicaments, mais la boîte indique qu'il ne doit pas en prendre plus de deux par jour, et encore moins sans manger. Sauf qu'il en prend souvent plus de cinq d'un coup... »

« Et pour ce qui est de manger, Jim nous a imposé un rythme. Pour moi, c'est un jour sur deux, mais pour Izuku, c'est une fois par semaine... » Ses mots étaient chargés de désespoir.

Je regardai Izuku, le cœur lourd. Comment avait-il pu en arriver là ? Comment pouvait-on infliger de telles choses à quelqu'un ? La rage et la tristesse se mêlaient en moi. Je savais que nous devions agir, mais comment aider quelqu'un qui avait été brisé à ce point ?

Denki, toujours doux, tenta de s'approcher d'Izuku. « Écoute, nous sommes là pour toi. Tu n'as plus à avoir peur. On va trouver un moyen de te sortir de cette situation. »

Izuku, bien que terrifié, sembla hésiter, comme si, pour un instant, il osait espérer.

« Nous allons te protéger, Izuku. Plus jamais tu ne devras subir ça, » lui dis-je, déterminée à tout faire pour lui.

Izuku hésita, ses yeux verts balayant la pièce avant de se poser sur nous. Je pouvais voir la confusion et la peur dans son regard. Il ferma les yeux, comme pour rassembler son courage ou peser le pour et le contre de ce qu'il s'apprêtait à faire.

Puis, lentement, avec des mains tremblantes, il prit la boîte de médicaments et en sortit deux comprimés. Je pouvais voir la résolution sur son visage, même si la peur transparaissait dans chaque geste. Il les avala rapidement, comme s'il craignait de changer d'avis au dernier moment.

« Je n'en prends que deux, » murmura-t-il, sa voix faible mais résolue. Puis, son regard se durcit légèrement, teinté d'une méfiance que je ne pouvais pas ignorer. « Mais vos amis... » Il déglutit, son regard se posant sur Kirishima et Bakugo derrière moi qui venaient de revenir , « ...ils sont des alphas. Je ne veux pas qu'ils m'approchent. »

Son corps tout entier se tendait, comme s'il se préparait à se défendre. Je pouvais presque sentir son angoisse, sa terreur d'être à nouveau blessé. C'était comme s'il attendait une réaction violente de notre part, quelque chose qui viendrait confirmer ses pires craintes.

Je lançai un regard à Denki, qui me renvoya une expression empreinte de tristesse et de compréhension. Nous savions tous les deux à quel point ce genre de traumatisme pouvait détruire quelqu'un de l'intérieur.

« Izuku, » dis-je doucement, m'agenouillant pour me mettre à son niveau. Je m'efforçais d'adopter une voix apaisante, rassurante. « Je te promets qu'ils ne te feront aucun mal. Katsuki et Eijiro sont là pour vous aider, toi et Eri. Je sais que c'est difficile à croire, mais tu es en sécurité avec nous. »

Je ne savais pas si mes paroles avaient le moindre effet, mais il détourna les yeux, évitant notre regard. Eri, toujours collée à lui, caressa doucement son bras, essayant de le réconforter.

« Izuku, » dit-elle d'une petite voix, « s'il te plaît, fais-leur confiance. Ils sont gentils. Ils veulent juste nous aider. » Elle se tourna vers moi, ses yeux brillants d'inquiétude. « Mina est gentille, non ? » Elle me regarda avec cette innocence qui me brisa le cœur. Je hochai la tête, les yeux pleins de larmes que je tentais de retenir.

Izuku ne répondit pas, mais je pouvais voir son corps se détendre légèrement sous l'effet des médicaments. Pourtant, la méfiance restait là, comme une barrière invisible entre lui et nous.

« On va rester avec vous, » dis-je doucement. « On ne vous laissera pas seuls. Et si jamais tu ne veux pas qu'ils t'approchent, on respectera ça, d'accord ? » Je regardai Eri, qui hocha vigoureusement la tête.

Izuku sembla hésiter encore un instant, puis il hocha légèrement la tête, acceptant à contrecœur. C'était un petit pas, mais c'était mieux que rien.

Je savais qu'il nous faudrait du temps pour gagner sa confiance, mais pour l'instant, nous devions le sortir de là, lui et Eri, en un seul morceau.

L'Émeraude Captive TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant