L'Émeraude Captive TOME 1

Chapitre 13

**PDV Katsuki :**

Il eut un petit rire étouffé, presque amer. Un son triste et désespéré qui me transperça le cœur. Puis, d'une voix brisée, il prit la parole une seconde fois. « Vous...ne... comprenez pas... » Les mots semblaient difficiles à prononcer, chaque syllabe un effort douloureux. « Je... » Il prit une profonde inspiration, comme pour rassembler le peu de forces qu'il lui restait. « Partez avec Eri... Moi... il ne me laissera jamais partir... je lui rapporte trop... d'argent. » Sa voix se brisa encore plus, presque un murmure, ses yeux implorants rivés sur moi. « Puis je sens que certains d'entre vous... sont des alphas... Je ne veux pas... encore être utilisé... par un nouveau maître. »

Ces derniers mots furent comme une gifle. La réalisation que, pour lui, tout alpha n'était qu'une menace de plus, un nouveau potentiel tortionnaire, me fit l'effet d'un coup de poing à l'estomac. Je sentis une colère froide et implacable monter en moi. Comment avait-il pu vivre comme ça, dans cette peur constante, cette résignation ? Comment avait-il pu croire que nous serions pareils à ce monstre de Jim ?

Je serrai les dents, tentant de contenir la fureur qui bouillonnait en moi. « Il n'aura pas le choix. Plus maintenant. » Je plantai mon regard dans le sien, voulant qu'il comprenne que je ne bluffais pas. « Et ne t'inquiète pas, personne ne te fera plus rien. »

Izuku me regarda avec des yeux écarquillés, comme s'il n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait. Son expression me brisait le cœur. Il avait tellement souffert qu'il ne pouvait même plus concevoir l'idée d'une vie sans cette souffrance.

Je jetai un coup d'œil à Kirishima, Mina et Denki. Ils étaient tous figés, observant la scène avec un mélange de choc, de tristesse et de détermination. Voir Izuku dans cet état, l'entendre parler ainsi, avait eu un impact sur eux aussi. Nous avions beau être entraînés, être préparés à faire face aux pires situations, rien ne pouvait nous préparer à ça. À cet être brisé, suppliant pour qu'on le laisse dans sa cage parce qu'il ne croyait pas mériter la liberté.

Je me tournai vers eux, ma voix se faisant plus ferme. « On s'occupe de Jim. On va le faire tomber, et il ne posera plus jamais ses sales pattes sur Izuku ou Eri. » Je vis leurs têtes se lever, une étincelle de détermination dans leurs regards. Ils étaient prêts. Prêts à faire ce qu'il fallait pour mettre fin à cette folie.

Je me baissai à nouveau vers Izuku, mon regard plongé dans le sien, essayant de lui transmettre toute la certitude que je ressentais. « Toi et Eri, » dis-je doucement, « ne vous inquiétez pas. Ça va aller. Vous n'êtes plus seuls. »

Eri, qui s'était rapprochée de moi, serra doucement ma main, ses petits yeux encore pleins de larmes. Elle semblait enfin comprendre que quelque chose avait changé, que nous étions là pour les aider. Ses yeux, pleins d'espoir, se tournèrent vers Izuku.

Je me redressai, déterminé. Pour la première fois depuis que j'étais entré dans cette maison, j'étais sûr d'une chose : nous allions les sortir de là, et personne, pas même Jim, n'allait nous en empêcher.

« Mina, » dis-je en me tournant vers elle, « prends Eri avec toi. Protégez-la, d'accord ? » Mina hocha la tête, son regard brillant d'une détermination nouvelle. Elle s'accroupit à côté d'Eri, lui parlant doucement pour la rassurer. Denki se rapprocha d'elles, prêt à intervenir au moindre problème.

Je me retournai ensuite vers Kirishima, mon frère d'armes. Il hocha la tête, comprenant ce que j'allais dire avant même que je ne le fasse. « On va régler ça, Kacchan. » Sa voix était grave, sérieuse.

Je me penchai vers Izuku, posant une main rassurante sur son épaule. « Reste ici. Repose-toi. Je te promets que quand je reviendrai, ce cauchemar sera terminé. »

Il me regarda, les yeux brillants d'une lueur de méfiance mêlée d'espoir, comme s'il ne savait pas s'il devait croire en mes paroles ou non. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Il avait été trahi tant de fois. Mais cette fois, il allait voir que nous étions différents.

Je me redressai et, sans un regard en arrière, me dirigeai vers la porte. Nous avions un monstre à abattre.