Chapitre 18

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**PDV Mitsuki :**


Je regardai Katsuki s'éloigner avec la petite, un sentiment étrange m'envahissant. Je reportai ensuite mon attention sur le jeune homme en face de moi, et je ne pus m'empêcher de remarquer à quel point il avait l'air fragile. Physiquement, il semblait au bord de l'effondrement, mais ce n'était pas juste ça. Il y avait quelque chose dans ses yeux, une peur profonde, ancrée, comme celle de quelqu'un qui s'attend toujours à ce que le pire se produise.

« Comment tu t'appelles ? » demandai-je doucement, gardant mes mains bien en vue pour ne pas l'effrayer davantage.

Il hésita, les yeux baissés vers le sol, avant de murmurer, presque inaudiblement : « Izuku... »

Je hochai la tête, m'efforçant de rester calme et rassurante. « Enchantée, Izuku. » Il sursauta légèrement en entendant son prénom, comme s'il ne s'attendait pas à ce que je le prononce. Je fis un pas en avant, mais il recula aussitôt, ses bras se refermant instinctivement autour de son propre corps.

Je m'arrêtai net, levant les mains pour lui montrer que je ne représentais aucun danger. « C'est d'accord. Je ne m'approcherai pas plus si tu n'es pas à l'aise. » Je le vis déglutir, ses yeux scrutant mon visage avec méfiance. « Katsuki m'a dit que tu avais aidé Eri. Je te remercie pour ça. C'est une petite fille précieuse. »

Il cligna des yeux, visiblement surpris par mes paroles. « Je... je ne voulais pas qu'il lui fasse du mal... » Sa voix était faible, brisée, comme s'il avait perdu l'habitude de parler. « Elle... elle est encore si petite... » Ses yeux se remplissaient de larmes qu'il semblait vouloir retenir à tout prix.

Je sentis mon cœur se serrer. Ce garçon... ce mi-humain avait dû subir des horreurs que je n'osais même pas imaginer, et pourtant, il avait trouvé la force de protéger quelqu'un d'autre. « Tu as été très courageux, » dis-je doucement. « Tu sais que tu n'as plus à t'inquiéter, maintenant. Jim ne te touchera plus. »

Il secoua la tête, comme s'il refusait d'y croire. « Vous... vous ne pouvez pas savoir. Ils... ils me retrouveront toujours. » Il baissa les yeux, se mordant les lèvres pour s'empêcher de pleurer. « J'ai essayé de fuir, de me cacher, mais ils me retrouvent toujours... Et si ce n'est pas eux, ce sera d'autres. Parce que... » Il serra les poings, la voix tremblante. « Parce que je suis un oméga... »

Je me rapprochai d'un pas, lentement, pour ne pas l'effrayer. « Izuku, tu es ici, avec nous, et personne ne te fera de mal. Je te le promets. »

Il leva les yeux vers moi, une lueur d'espoir mêlée à une méfiance palpable dans le regard. « Mais vous... vous êtes des alphas... » Ses doigts se crispèrent sur le tissu de sa cape. « Vous allez me faire du mal, comme les autres... Vous allez vouloir... » Sa voix se brisa, incapable de continuer.

Je secouai doucement la tête. « Non, Izuku. Personne ici ne te fera de mal. Je sais que c'est difficile de croire ça, mais nous ne sommes pas comme eux. » Je lui adressai un sourire triste. « Je suis peut-être une alpha, mais je suis avant tout une mère. Et je te vois là, devant moi, et je ne peux m'empêcher de penser que tu aurais pu être mon fils, ou celui de n'importe quelle autre femme. Personne ne mérite ce que tu as traversé. »

Il resta silencieux, le regard perdu. Puis, après un long moment, il murmura, comme pour lui-même : « Je veux juste... ne plus avoir peur... »

Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais je les retins. Ce n'était pas le moment. « On va t'aider, d'accord ? Tu n'es plus seul. » Je pris une profonde inspiration. « Tu as le droit d'être en sécurité, de te sentir bien. Tu as le droit de vivre, Izuku. »

Il baissa la tête, des larmes coulant enfin le long de ses joues. Il pleurait en silence, comme s'il n'avait plus la force de retenir ses émotions. Je restai là, immobile, respectant sa douleur.

Puis, avec une hésitation douloureuse, il releva la tête, ses yeux rouges et gonflés. « Vous... vous pouvez vraiment me protéger ? Eri et moi ? »

Je hochai la tête, le regardant droit dans les yeux. « Oui. On vous protégera, tous les deux. Peu importe ce qu'il faudra faire. »

Il hocha lentement la tête, les larmes continuant de couler. « D'accord... » murmura-t-il d'une voix brisée. « D'accord... Je... je vais essayer de vous croire. »

C'était un petit pas, mais un pas dans la bonne direction. Et je savais que, quel que soit le chemin que nous devions parcourir, nous serions là pour les soutenir, lui et Eri, jusqu'au bout.

L'Émeraude Captive TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant