Le claquement d'une porte me fit sursauter. Décidément, même quand je voulais mourir, on continuait de me harceler. Je me redressai et regardai en direction de la source du bruit, et mon cœur rata un battement lorsque je vis Abygaïl Joss qui se tenait devant la porte, tenant un carton à la main, auquel je ne fis pas attention. N'ayant plus rien à perdre, je la regardai et pris la parole:
"- Qu'est ce que j'ai fait? Vous êtes là pour me reprocher quelque chose, j'imagine."
Elle sourit, mon ton était un peu plus insolent que je ne l'aurais voulu, mais tant pis.
"- Non, je ne suis pas là pour te faire la morale, rassure-toi. Après tout, mourir n'est pas un crime.
- Se suicider n'est pas interdit ici? Pourtant je ne pensais pas qu'il nous restait des droits. Continuais-je, lancée dans mon insolence.
- Tu as raison. C'est injuste.
- Et donc j'imagine que vous ne m'empêcherez pas de mourir. Dis-je sans réellement prêter attention à ses paroles.
- Je ne peux pas grand chose contre la température." Répondit elle simplement.Puis elle s'en alla. Elle redescendit les escaliers, et je m'allongeai de nouveau, reprenant ma contemplation des étoiles enveloppée par le froid. Je repensai à ce qu'elle avait dit, et à son étrange réaction. Pourquoi était elle partie comme cela? Puis après tout, quelle importance. Où en étais-je? Ah oui! La grande ourse. Les constellations aussi me rappelaient des souvenirs. De beaux souvenirs, mais douloureux. Celui-ci était tout de même plus doux que les autres, je me sentais plus légère. J'avais toujours adoré l'astronomie, les étoiles étant l'une des choses que je considérait comme les plus belles au monde. Je scrutais le ciel à la recherche de Cassiopée ou de la Lyre quand une voix s'éleva:
"- Tu veux une bière?
- Pardon?
- Des gars m'ont filé un pack de bières, c'est pour ça que j'étais venue. Dit-elle en regardant son carton.
- Vous étiez venue me donner de la bière? dis-je sur un ton las.
- Je pensais que je trouverais un suicidaire alcoolique qui ne refuserait pas une dernière occasion de se soûler. Mais c'est toi que j'ai trouvée. Peut-être suicidaire, mais pas alcoolique." Elle marqua une pause. "Tiens, je t'ai ramené un plaid."C'était donc pour ça qu'elle était partie. Il faisait affreusement froid, mais je refusai. La mort me semblait toujours être une bonne idée. Abygaïl s'assit à côté de moi et regarda l'horizon.
"- Tu sais, commença-t-elle, tu étais l'une des dernières personne que je m'attendais à trouver là.
- Ah oui? Répondis-je sans grand intérêt pour sa remarque.
- Quand je t'ai vue, j'ai pensé que tu irais loin.
- Vous perdez votre temps avec moi. Déclarai-je sèchement. Je veux mourir, à quoi ça vous avance, de m'en empêcher ?
- C'est dans ce but que j'ai créé le Centre.
- Quel est le rapport?
- Ça me rendait malade de voir tous ces Joueurs mourir."Elle s'interrompit, je la dévisageai. Avais-je bien entendu?
"- Non seulement, ils sont envoyés au pire endroit du monde; le Jeu, mais en plus, ils n'ont aucun entraînement, et ne peuvent pas se défendre contre les Tricheurs. Parce qu'il y a des Tricheurs, par dessus le marché! C'est une idée de mon cousin, ça. Autrement dit, vos chances de survie étaient nulles si on ne vous apprenait pas à vous servir de votre Magie. Et je ne pouvais pas rester sans rien faire.
- Donc vous avez créé le Centre pour nous aider?
- Oui."Comment se faisait-il que la fille de Joseph Joss en personne soit du côté des Magicys? Elle, dont le père dirige la France, et qui est la nièce de celui qu'on appelle le Maître du Jeu, ne détesterait pas les Magicys? Au contraire, elle cherche à leur permettre -à nous permettre- de gagner le Jeu? Même notre meilleur ami, même notre famille, pourrait nous haïr dès qu'ils apprendraient que l'on est Magicy, alors comment se faisait-il que elle puisse... Ça n'a aucun sens.
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Leur Jeu : Survivre
ActionLa Magie. Une force surnaturelle que l'humain n'est jamais parvenu a dompter. Du moins jusqu'à maintenant. La Magie permet à ceux qui la détiennent de contrôler un des quatre éléments. C'est un don que chacun rêvrait d'acquérir. Mais pas dans le mon...