Recueil d'histoires

Ned Banks (Ghost Whisperer)

Je m'appelle Elena Gordon, et ma vie a toujours été un peu... différente. Peut-être est-ce dû au fait que ma sœur, Mélinda, voit les fantômes et passe son temps à résoudre leurs affaires inachevées. Ou peut-être est-ce parce que je sens, moi aussi, cette étrange énergie autour de moi, comme une présence constante que je ne peux pas toujours expliquer. Mais je n'ai jamais vraiment eu de capacités comme celles de ma sœur. Du moins, c'est ce que je pensais.

C'est avec ces pensées que je me dirige vers l'université de Grandview, où j'ai décidé de poursuivre mes études. Mélinda et Jim, son mari, vivent ici depuis des années, et même si la ville me semble familière grâce à mes nombreuses visites, elle a toujours gardé une part de mystère que je n'ai jamais pu cerner. Aujourd'hui, ce mystère semble plus palpable que jamais, comme si quelque chose m'attendait ici, quelque chose de nouveau, et d'inconnu. Le campus de l'université est immense, animé par des centaines d'étudiants qui, tout comme moi, sont là pour poursuivre leurs rêves, leurs ambitions. Mais je ne peux m'empêcher de me sentir étrangère à cet endroit. Peut-être est-ce simplement parce que je suis nouvelle. Ou peut-être que cela a un rapport avec ma sœur, qui a toujours attiré ce genre de phénomènes inexpliqués autour d'elle. Et bien que Mélinda m'ait toujours protégée de tout cela, une partie de moi s'interroge sur la raison pour laquelle je ressens cette agitation intérieure depuis que j'ai posé le pied ici.

« Elena ? » Une voix me tire de mes pensées. Je me tourne et découvre une silhouette familière qui se rapproche avec un large sourire.

Ned Banks. il est l'assistant de Mélinda dans son magasin d'antiquités, et aussi l'un de ses amis les plus proches. Je l'ai rencontré pour la première fois il y a quelques années, lors d'une de mes visites à Grandview, et il était à l'époque encore un adolescent. Mais aujourd'hui, c'est un jeune homme en pleine transformation. Il est plus grand, plus confiant, avec cette lueur d'intelligence dans ses yeux qui le rend différent des autres garçons que j'ai connus.

« Ned ! » Je souris en retour, heureuse de voir un visage familier. « Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il se gratte la tête, un sourire amusé aux lèvres.

« Eh bien, figure-toi que j'étudie ici aussi. Je ne savais pas que tu venais à Grandview pour l'université. »

« C'était un peu une décision de dernière minute, » admets-je. « J'avais besoin de changement, et puis, avec Mélinda et Jim ici, ça me semblait une bonne idée. »

Ned hoche la tête, ses yeux me scrutant avec une intensité qui me fait presque rougir. Il a grandi, c'est indéniable. Il n'est plus le garçon timide que j'avais connu. Il y a quelque chose de plus mature, de plus affirmé chez lui. Et même si je ne veux pas l'admettre tout de suite, cela me trouble un peu.

« C'est super ! » s'exclame-t-il. « Si tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. Je connais bien l'endroit maintenant. »

Je le remercie, et tandis que nous marchons ensemble vers le bâtiment principal, nous parlons de tout et de rien. De l'université, des cours, des professeurs. Mais au fond de moi, je ne peux m'empêcher de penser à quel point il est différent de l'image que je m'étais faite de lui. Et plus je passe du temps avec lui, plus je réalise que quelque chose d'autre se passe, quelque chose que je ne comprends pas encore totalement.

Les jours passent et je m'adapte petit à petit à ma nouvelle vie d'étudiante. Entre les cours, les devoirs et mes moments de détente, j'essaie de garder une routine. Cependant, quelque chose d'étrange continue de me perturber. Parfois, lorsque je traverse les couloirs ou que je marche sur le campus, j'ai l'impression d'être observée. Pas par les autres étudiants, mais par quelque chose de plus intangible, comme une présence que je ne peux pas voir mais que je ressens, tout comme Mélinda l'a souvent décrit. Un après-midi, alors que je me rends à la bibliothèque pour réviser, je tombe à nouveau sur Ned. Il est assis à une table, plongé dans un livre de philosophie. Je me dirige vers lui, mon sac à l'épaule, et m'assois sans un mot.