Elyra se tenait dans l'ombre d'une porte, les bras croisés, observant la scène qui se déroulait devant elle comme un spectacle triste et familier. Une prostituée se faisait tirer par le bras par un client enivré, l'homme balançant des insultes alors qu'elle essayait vainement de se libérer. Plus loin, un groupe d'enfants se disputait des morceaux de pain rassis trouvés dans les ordures, se battant pour quelques miettes comme des chiens affamés.
Et voilà, encore une journée dans le quartier de la "joie perpétuelle," songea-t-elle avec un haussement d'épaules amusé. Ici, c'était comme une grande danse chaotique : les riches piétinent les pauvres, les pauvres se piétinent entre eux, et tout le monde prétend que l'odeur de la désolation, c'est du parfum de noblesse. Charmant.
Son regard glissa vers une dispute bruyante entre deux hommes, l'un accusant l'autre d'avoir triché aux cartes, apparemment le perdant devait payer sa tournée ou un truc du genre. Ils en vinrent vite aux mains, car c'est important les cartes, très important, se dit Elyra avec un sourire las et sarcastique. Encore une querelle aussi ridicule qu'inutile. Même ici, on se bat pour des miettes, comme si c'était la seule chose qui avait encore de la valeur. Remarque, pour eux, c'est sûrement vrai.
Elyra soupira, tirant machinalement sur sa robe empruntée, un luxe qu'elle ne pouvait se permettre que pour ce coup précis. Si on m'avait dit que j'allais porter ça pour piéger un sale type... On aurait au moins pu m'en donner un qui soit mignon. Mais non, il fallait que ça tombe sur un connard moche et sans manière.
Un soupir exaspéré s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle observait un esclave, courbé sous une pile de caisses empilées comme un château bancal, tandis qu'un marchand en sueur lui aboyait dessus avec toute l'élégance d'un chien de garde. Nobles, marchands, miséreux... Ils semblaient tous avoir un talent spécial pour écraser plus bas qu'eux. Une espèce de farce sans fin, comme une pièce de théâtre où personne n'a jamais songé à réécrire le script.
Elle secoua la tête, son regard revenant à sa cible du jour, un client violent qu'elle avait vu frapper l'une de ses amies. Elle se mordilla la lèvre, réfléchissant à ce qu'elle s'apprêtait à faire. Bon allez ma grande, faut te lancer maintenant, se dit-elle.
Un sourire amer se dessina sur son visage alors qu'elle ajustait une dernière fois ses cheveux, les laissant retomber autour de son visage pour paraître plus séduisante. Elle ouvrit quelques boutons de sa robe au niveau de la poitrine. Voilà, comme ça, ça devrait suffire pour attirer ce vieux pervers.
Elle se redressa, prête à entrer en scène. Marchant d'un pas intentionnellement exagéré et aguicheur, elle se plaça en face de sa cible du soir. Il leva les yeux vers elle, mais il les redescendit aussitôt sur son décolleté plongeant.
- Ho! Et bien ça alors, dit-il avant de se reprendre. Bonsoir, mademoiselle. Que puis-je pour vous?
Elyra s'approcha encore un peu et lui murmura à l'oreille : "C'est plutôt à moi de vous demander ça, mon bon seigneur." Le murmure sensuel de la jeune femme le fit ravaler bruyamment sa salive.
Elle continua sur sa lancée : "Peut-être que vous serez intéressé par mes services ce soir? Un gentleman comme vous ne peut qu'avoir bon goût, et je suis sûrement la meilleure chose à goûter dans les environs."
Le client n'avait plus vraiment d'esprit critique, totalement envoûté. "C'est toi que je veux, alors," dit-il en la fixant avec insistance.
*
Dans la chambre, Elyra mena le jeu. L'homme, déjà avide de prendre son dû, tenta de s'approcher d'elle dès la porte franchie. D'un geste rapide, elle posa son pied sur son torse pour le repousser doucement. "Pas si vite, mon cochon. Ce soir, c'est moi qui mène," susurra-t-elle avec un sourire calculé. L'excitation de l'homme était palpable.
Elle l'allongea sur le lit avec une lenteur étudiée, chaque geste savamment dosé pour maintenir son illusion. Tout en le caressant, elle glissa subtilement une corde de fortune autour de ses poignets, murmurant intérieurement : Pas si vite mon cochon, tu auras ton compte ce soir, ne t'inquiète pas.
Une fois le client solidement attaché, elle se positionna sur lui. Il souriait encore, pensant que le jeu venait de commencer. Mais au moment où elle s'approcha pour l'embrasser, elle le gifla brusquement. Sonné, il ne comprit pas tout de suite ce qui se passait.
Il balbutia : Doucement, c'est... un peu fort là, non?
- Fort? Ça, non" lui dit-elle avec un petit rire mauvais. Tu n'as encore rien vu. Elyra lui administra une nouvelle gifle, cette fois plus forte.
Le client, réalisant qu'il était fermement attaché, essaya de protester. Mais qu'est-ce que tu fais? Lâche-moi!
Elyra approcha sa bouche de son oreille et murmura d'une voix glaciale : "Alors, on aime cogner des prostituées sans défense?"
L'homme, paniqué, bredouilla des excuses, prétendant ne rien comprendre. Mais Elyra continua à le frapper, de plus en plus violemment, jusqu'à ce qu'il ne puisse plus parler, son visage en sang. Nonchalamment, elle se leva du lit et se dirigea vers ses affaires, fouillant les poches du client pour y dérober tout ce qui avait de la valeur.
"Puisque je passe du temps avec ce connard, autant que ça soit bénéfique, non?" se dit-elle en souriant.
Sans un bruit, elle ouvrit la fenêtre. La lune éclairait faiblement la ruelle en contrebas. Elle ferma les yeux et sentit l'air autour d'elle puis d'un bond surhumain, sauta par l'ouverture et atterrit souplement sur un toit voisin. avec son contrôle expert de l'air qu'elle sentait sur ça peau, elle vira d'un toit à l'autre, comme un oiseau se jouant des courants, jusqu'à atterrir a quelles rues de là pour disparaître parmi les ombres de la nuit.
(Note d'auteur : Voici le début d'un livre que je suis en train d'écrire j'apprécierais que vous me donniez votre avis afin de m'améliorer. Merci de partager avec entourage ça m'aide beaucoup.)
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Elemancers
FantasíaDans le monde impitoyable d'Erenor, la magie n'est pas seulement un pouvoir, c'est une arme. Réservée aux nobles, descendants des anciens alliés du tyran Varian, elle sert à maintenir une population sans magie sous un joug cruel. Les Solimancers et...