Benjamin
Mon premier cours de la journée est à 14 heures. J'en profite alors pour aller rendre visite à mon meilleur ami mais également cousin : Thomas.
Depuis gamins, T et moi sommes inséparable, toujours fourrés ensemble pour faire les 400 coups, nous avons une relation de frères avant d'être avant tout cousins. Mais c'est lors du décès de notre grand-mère que tout est devenu plus fort, plus solide. Nous avons décidé d'honorer sa mémoire en ne nous séparant plus jamais. C'est ce qu'elle aurait voulu. L'idée de nous voir rire, grandir ensemble la faisait instantanément sourire. Nous nous sommes donc fait la promesse de rester soudée quoi qu'il arrive.
Ma grand-mère était la femme de ma vie, mon rayon de soleil celle qui me comprenait et me chouchoutait quand les jours étaient sombres.
Grandir sans père n'est pas évident, bien que ma mère ai réussit à merveille à endosser le rôle des deux parents, rien ne remplace une présence paternelle. Cette connexion indestructible que j'ai si souvent vu chez mes amis, c'est ça qui m'a manqué. Ma grand-mère était mon refuge, j'allais chez elle trois fois par semaines afin d'occuper ses journées ou bien ses soirées. J'adorai ces moments, ils étaient précieux plus que n'importe quelle voiture, montre ou je ne sais quelle connerie que ma mère a essayé de m'acheter avec l'héritage de mon père justement pour combler le vide laissé par son absence. Je n'ai jamais manqué de rien, nous avons toujours eu de quoi mangé et bien plus encore. Il parait que quand mon père était malade, il a vendu ses deux sociétés afin de nous donner de quoi à vivre à ma mère et moi. J'avais à peine 1 an et demi, je ne me souviens même pas de son visage. Tout ce qu'il me reste sont des photos.
Quand ma grand mère est décédée, mon monde s'est arrêté, pendant quelque mois il m'était impossible de faire autre chose que d'aller en cours et de rentrer dormir. Je ne sortais plus, ne parlais à personne, je ne voulais plus voir personne. C'est là que T fait son entrée dans ma vie. Un soir de septembre, il pleuvait et comme tous les soirs depuis 1 mois j'étais dans mon lit à me remémorer les souvenirs qui me hantaient. Le genre de souvenir qui fait mal car on sait que plus jamais, nous aurons la chance de les vivres de nouveau. Thomas est venu frapper à ma porte, il avait pleuré et sans un mot, laissant échapper un sanglot il s'est jeté dans mes bras. C'était il y a un peu moins d'un an et je m'en souviens comme si c'était hier. A partir de ce jour, nous avons décidé de nous voir régulièrement en hommage à notre grand-mère adorée mais aussi à ce lien puissant qui nous uni T et moi.
Je m'arrête "Chez Jeff", un café situé juste en face du lycée dans lequel nous nous sommes donnée rendez-vous.
- Salut Ben !
- Salut T quoi de neuf ?
- Alors, ta première journée de prof, ça donne quoi ?
- C'est, étrange je dirai. Tu sais d'être de l'autre côté mais ça va je sens que je réussi à me faire apprécier.
T laisse échapper un petit rire sarcastique.
-Tu m'étonne elles doivent toutes être sous ton charme. Sérieusement, à 17 ans t'aurai pas rêvé avoir une prof jeune et canon ?
Je ris à mon tour.
- J'aurai peut-être pu décrocher une mention.
- Bien-sûr ! Crois moi, te faire respecter ne va pas être difficile.
J'espère qu'il a raison. Je veux ce qu'il y a de mieux pour ces jeunes. Je veux être le prof que j'aurai aimé avoir à leur âge. Une source de motivation et une épaule pour les aider à passer ce cap difficile du lycée. J'y suis passé moi aussi et les année lycée furent probablement les plus ingrates de ma vie. Entre puberté et chagrins d'amour je sais pertinemment que la physique-chimie sera le quadet de leur soucis. Je veux qu'ils terminent cette année avec quelque chose de plus, qu'ils aient grandi, évolué, peu importe si c'est dans ma matière ou ailleurs. Mon rôle, c'est de les guider, de leur montrer que ne pas savoir exactement ce qu'ils feront après le lycée n'est pas une fin en soi, mais le début de quelque chose de plus grand.
- Et alors tu as vu des petites enseignantes canons en salle des profs ? Dit-il en haussant les sourcils.
- La moyenne d'âge doit tournée autour des 50 ans mais elles sont pas mal si tu cherches une MILF.
T explose de rire et me dit que ça ne l'étonne pas du tout, je lui rappelle tout de même que je ne suis pas du tout là pour ça. Mais quelque part, bien enfoui, une image m'a traversé l'esprit : ses cheveux noirs, ses yeux verts. Lois. Sa silhouette... Je me força à l'ignorer.
Je me rend à mon premier cours avec une légère avance, alors je décide de me poser dans ma salle de cours mais lorsque j'y rentre une tignasse brune m'attend déjà à mon bureau. Je suis surpris, je n'aurai pas cru qu'elle changerait d'avis de si tôt.
Elle se retourne et son regard pénètre en moi. Lois a de très beaux yeux aussi vert que l'émeraude. En toute neutralité je suis forcé d'admettre qu'elle dégage un charme fou. Mais ce qui attire mon attention n'a rien à voir avec tout ça. Ses yeux sont soulignés par de petites poches cachées sous quelque couches de maquillages. Néanmoins, je suppose qu'elle n'a pas beaucoup dormis.
- Vous êtes là ! Dit-elle avec énergie visiblement déjà plus réveillée que la veille.
- Je tenais à m'excuser pour mon comportement de la veille. Je suis motivée à valider mon année et je vous remercie pour votre sollicitude. Je prend une seconde pour trouver une réponse adéquate.
- C'est mon rôle d'être là pour vous accompagner. Quant à hier c'est oublié ne t'en fais pas, je ne suis pas de nature rancunier.
Elle hoche de nouveau la tête et s'en suit un silence pesant. Une tension électrique flotte dans l'air signe qu'elle est gênée en ma présence.
- Bien, il te reste 8 minutes avant le début du cours tu peux t'installer ou bien aller prendre l'air, c'est comme tu veux.
- Je vais aller m'assoir.
Cette fois-ci c'est moi qui hoche la tête.
Je profite de ces quelques minutes de calme afin de corriger le petit test de niveau fait à ma classe de première B que j'ai eu hier après-midi. Je constate que tous les niveau sont différents certains sont bons, d'autres ont plus de difficultés mais j'accepte le défi de les faire aimer ma matière avant de vouloir leur faire atteindre l'excellence.
On frappe à la porte, je regarde ma montre il n'est que 13h55, je me lève pour aller ouvrir. En ouvrant j'y découvre une jeune fille rousse sur le pas de la porte.
- Bonjour, excusez moi pour le dérangement, je dois parler à Lois de toute urgence mais elle ne répond pas sur son téléphone.
Je lui dit de faire vite et lui fait signe d'entrée. Elle se faufile rapidement et je la vois se précipiter en directement de mon élève. Elles se chuchote quelque chose d'inaudible de là ou je suis et le visage de Lois s'illumine. Je me surprend à être curieux de leur échange. Je reprend le contrôle et retourne à mon bureau pour terminer la correction des copies des premières B. Lorsque je relève la tête dans leur direction les filles sont maintenant surexcitée et je n'avais encore jamais vue Lois avec tant d'énergie, son sourire suffit à illuminer absolument toute la pièce et je réalise aussi tôt que moi aussi je souris.
Reprend toi Ben.
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La chimie du coeur (PROF/ELEVE)
RomanceToute la vie de Lois repose sur une chose : ses résultats scolaires. Ancienne étudiante brillante, elle se voit redoubler sa dernière année de lycée. Il lui reste 1 an pour valider son bac et rendre fière ses parents. 1 an, c'est long quand on se re...