La chimie du coeur (PROF/ELEVE)

9 (TW !)

Lois

Le paysage défile à une allure déconcertante. A côté de moi, Jules dort paisiblement, j'en profite pour prendre quelque selfies faisant une grimace coté de lui pour l'emmerder quand j'en aurais l'occasion. Je ne tarde moi non plus pas à sentir le poids de ma nuit blanche. Je sens mes paupières s'alourdir  et finit par sombrer.

Ma respiration est saccadée, le souffle court, et je devine des formes sans qu'elles soient nettes. Oh non, pitié, ça recommence. Mais cette fois, ça ne se passera pas comme ça. Je fais de mon mieux pour garder mon calme, consciente d'être dans un rêve. Je prends une grande inspiration et me décide à soulever le t-shirt de l'homme qui m'écrase. Sa tête est dans mon cou ; je tente en vain de retrouver ce fameux tatouage. Là, je saurai que ce n'est pas un simple cauchemar. Je soulève le t-shirt de mon agresseur, mon cœur cogne contre ma poitrine. L'odeur de tabac froid de ses vêtements envahit mes narines. Voyant son torse nu, je décide de soulever son bras et là, je l'aperçois, à l'intérieur de son biceps droit, une fleur de lys. Je frissonne.

Allez Lois, on ne se dégonfle pas! Ce n'est pas réel...

J'attrape mon ravisseur par les cheveux, un grognement s'échappe de sa bouche. Je le tire pour le forcer à révéler son identité. Nous y voila, j'y suis presque... Mon coeur tambourine, je sens son souffle chaud quitter mon cou et je frissonne.

- Lois ! Je sursaute. Le souffle court, je sens la sueur perler sur mon front. Mon coeur tambourine toujours dans ma poitrine. Ma vision est flou, j'aperçois des formes, des lumières qui aveuglent ma vision. Devant moi, une silhouette qui se tient dans ue position réconfortante.

Monsieur Donovan se tient devant moi, baissé à ma hauteur il a posé sa main sur mon épaule. Je ne sais pas où donner de la tête. Je tente de reprendre le dessus mais je n'arrive pas à distinguer le rêve de la réalité.

- Ca va aller, c'est juste un mauvais rêve.

- Je dois sortir prendre l'air. Balbutie-je

Je jette un rapide coup d'oeil autour de moi, personne ne semble avoir remarqué mon embarras. Millie et ses amies se re maquille en tentant de ne pas dépasser, d'autres dorment. 

- Je vais demander au chauffeur de faire une pause. Ses yeux noisettes me transpercent, si bien que je hoche la tête sans trop avoir compris ce qu'il vient de me dire. 

Son regard quitte le mien et me manque instantanément quand il interpelle, l'autre professeur accompagnant qui se trouve à l'avant du bus. 

- Jeff ? 

- Oui Ben ? Demande t-il.

Ben... Je note intérieurement que j'ai une petite partie de son prénom, il n'y a pas dix mille options Benoit ? Benjamin ? Ou bien peut-être tout simplement Ben.

Le car s'arrête 10 minutes pus tard sur une air d'autoroute. Je descend immédiatement et vient poser le dos sur la facade du bus.

Je sors un paquet de cigarette de mon sac et en allume une. La fumée qui emplit mes poumons m'apaise instantanément. Bien que tout le monde sait que ce n'est que contre productif, je fume pour me détendre. Mais la clope me stress quand je ne peux pas fumer donc au final on en revient toujours au même point. L'anxiété dicte ma vie, depuis petite un rien me fait accélérer le coeur. Une mauvaise note ? Stress. Une dispute futile entre copines ? Stress. La fin du monde ? Stress. Un changement de programme à la dernière minute ? Une odeur forte ? Ma chambre en désordre ? Faire les choses à la dernière minutes ? Bref ce genre de choses plutôt banale dans la vie d'un être humain m'angoisse à mourir. 

- Tu ne devrais pas fumer.  Monsieur Donovan s'approche de moi. Stress. Mon putain de coeur accélère sans que je ne puisse plus rien y faire. Son ton est sec et tranchant.