𝚅𝙸𝙸 -

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𝙾𝚕𝚒𝚟𝚊𝚗𝚍𝚎𝚛


Nous en avions terminé avec les paperasses à remplir plus tôt que prévu.

Je dois avouer avoir appréhendé ce rendez-vous un temps peu soit-il. Ayant vécu des mésaventures avec la majorité d'alphas qui me faisaient passer des entrevues, j'avais fini par ne plus croire que dans ce bas monde un chef d'entreprise m'embaucherait sans avoir à prendre connaissance de mes antécédents intimes comme si j'ai un partenaire, ou encore si je suis très actif sexuellement. Rien que l'idée d'y repenser me donne des remontées de nausée. Monsieur Milford s'est montré clairement respectueux et professionnel, ce qui ne me fais pas douter une seule seconde qu'un homme tel que lui soit un ami de ma sœur. Elle a toujours eu la chance d'être entouré de bonnes personnes...quoique j'en doute un peu avec un mari comme le sien. Une seconde j'ai une pensée positive envers sa personne, la seconde d'après il ne m'inspire rien qui vaille. Pourtant je le connais à peine.

J'avale une gorgée du café capuccino qu'il m'a offert, fixant en même temps ses moindres faits et gestes. Il range le dossier de notre accord dans la commode située sur la gauche, puis revient se rasseoir à son bureau, croisant les bras tout en balançant la tête en arrière comme s'il essaye de cogiter. Les termes du contrat stupulaient clairement que je devrai commencer le travail aussitôt que la paperasse serait signée, j'imagine donc qu'il va contacter un de ses employés pour m'accompagner à mon nouvel espace de travail, ce qui ne me dérangerai pas le moins du monde. Rester cloîtrer à la villa serait bien trop ennuyeux et désavantageux. Tant que j'y suis, je me demande s'il y'a un réseau Wi-Fi par ici, il me faut contacter Bianca afin qu'elle vienne me récupérer en soirée si jamais elle se libère à temps. Dire comme cela on pourrait croire un gosse attendant impatiemment que sa mère vienne le récupérer à l'école or il n'en est rien de telle. C'est une immense ville et je n'ai aucun moyen de retourner à Oktyabrskoye Field par moi-même. Une fois que je serai complètement indépendant peut-être mais ce n'est pas pour tout de suite.

Je sors mon portable de mon sac et l'allume. Il y'a du réseau. J'entre dans le fil de conversation pour envoyer un message clair et concis à ma petite-sœur.

J'espère de tout cœur qu'elle me répondra.

Dès que je termine, je range le téléphone, constatant que la posture de monsieur Milford n'a pas bougée d'un poil. Il semble bien pensif, et je me demande s'il n'a pas des soucis personnels. Tout le monde en a, c'est un fait certain mais chez une minorité, cela peut avoir des conséquences désastreuses, voire mortelles.

Mains crispées sur mes cuisses que je resserre fermement l'une contre l'autre, j'ai bien envie de me lancer dans une prochaine conversation mais bien entendu, je n'en ai pas vraiment la volonté. C'est triste de le dire mais je ne me suis jamais considéré comme quelqu'un d'altruiste, ça n'a jamais été l'un de mes points forts. C'est vrai que les divers maux qui rongent la race humaine me font de l'effet, mais ce n'est pas pour autant que je donnerai ma vie pour l'un d'entre eux. Ma sœur est bien l'unique personne dans cette galaxie et même dans toute la voie lactée étendue à des années lumières pour qui je pourrait peut-être me laisser blesser,  tant que cela ne résulte pas à la mort. J'ai bien trop d'ambitions pour passer l'arme à gauche sans avoir rien accompli. Après tout, c'est le but de mon existence.

Lorsque j'entend mon nouvel employeur soupirer, je me raissaisi aussitôt tandis qu'il se redresse et craquette les os de son cou. Maintenant que je l'observe un peu plus, il m'a plutôt l'air perclus de fatigue. J'imagine que taffer de longues heures d'affilées, assis devant une machine à developper des programmes, et répéter le processus non-stop à chaque jour qui passe ne doit pas être sans conséquence physiologique.

𝖨𝗇𝖼𝖺𝗇𝖽𝖾𝗌𝖼𝖾𝗇𝗍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant