KAMIYANA

Chapitre 12 : Arcane

Arcane

Je contrôle ma respiration, ne faisant plus un seul bruit. Lentement, je distingue la silhouette d'Anatoli qui s'avance dans la pièce, me tournant le dos.

Il sait que je suis ici.

J'ai tout de même l'avantage, il ne sait pas où je me trouve. Cet idiot n'a même pas pensé à regarder derrière la porte.

Ce sont généralement les cachettes les plus évidentes qui sont les plus difficiles à trouver.

Je l'observe, avançant sans la moindre discrétion, son arme à la main, scrutant l'espace sous le lit. Je profite de cet avantage, lui donnant un coup de pied à l'arrière de son genou, le faisant chuter au sol, sa tête heurtant brutalement le bord du lit.

Un gémissement de douleur s'échappe de ses lèvres face au craquement de son nez brisé

-Tue-le, Ravenna, m'ordonne Aleksandar à travers l'oreillette.

Nan, jure connard ? Tu penses que je suis en train de faire quoi ? Contempler les murs ?

-Salope ! M'insulte-t-il en se relevant.

Avant qu'il n'ait le temps de réagir, je lui retire son arme d'un coup de pied habile, le faisant à nouveau gémir sous l'effet de la douleur.

Je ne vois pas venir le coup de pied qu'il lance vers mes jambes, et je tombe à mon tour, le poids de son corps se plaçant sur moi, ses mains serrant mon cou.

-Dommage que ça doive se finir ainsi, « Evelina ». J'aurais aimé te faire mienne, ou je me serais contenté de te baiser. C'est vraiment regrettable que ton magnifique physique ne puisse plus servir, déclare-t-il, un sourire de pervers étirant ses lèvres alors que je commence à manquer d'air

Il est hors de question que ma vie se termine ici.

J'ai vécu que des atrocités dans ma vie, je n'ai même pas encore eu la chance de vivre.

Il est impossible que mes derniers instants sur cette Terre soient avec ce vieux pervers.

Je suis plus forte que lui, plus forte que quiconque. Physiquement et mentalement.

Enroulant mes jambes autour de lui, je puise dans la force de mon bassin pour le retourner, reprenant ainsi l'avantage.

-Je crois que tu as raison, dis-je avec détermination. Il serait vraiment regrettable qu'une personne comme moi meure aujourd'hui. C'est donc toi qui mourras, sans hésitation, je plonge mon couteau dans son cœur alors que ses yeux s'agrandissent, figés de peur et d'horreur.

-Tu...tu ne sais pas...Tu ne sais pas encore ce qui t'attend, murmure-t-il avant que je sente son corps s'affaisser, inerte.

Que voulait-il dire ?

Quel bordel !

-Ravenna ! Des voitures arrivent, barre-toi ! Hurle Aleksandar.

On est dans la putain de merde.

Mais nous sommes venus à deux, et je ne partirai pas seule.

Je meurs d'envie qu'Aleksandar meure, mais je refuse de le laisser derrière moi, de l'abandonner.

C'est hors de question.

-Ravenna ? Questionne-t-il, constatant mon silence.

Je m'élance vers le deuxième étage, les bruits de moteurs et les voix d'hommes résonnant en bas. J'ouvre toutes les portes, mais je n'arrive pas à trouver directement le bureau où se trouve Aleksandar.