Chapitre 6 : Arcane

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Arcane





Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau chez les garçons.

Après avoir réussi le test d'armes à feu, grâce à Axel et Farrel, je me retrouve ici pour un autre test : le combat à mains nues.

Se battre sans armes est tout aussi crucial que de savoir manier une arme. Dans le monde de la mafia, il est impératif de maîtriser les deux. Sinon, on risque de finir par être tuer. 

La sueur coule sur mon visage alors que je m'échauffe dans la salle de sport. Sur le ring, Aleksandar et Farrel s'affrontent dans un combat serré. Pour l'instant, c'est Aleksandar qui domine, mais Farrel ne se laissent pas abattre. Easton, quant à lui, reste dans son coin, observant le combat en silence. On dirait un fantôme, immobile, presque invisible. Sa capacité à se fondre dans le décor est impressionnante. Axel, au contraire, encore les combattants à voix haute.

Après mes étirements pour prévenir les courbatures, je m'approche du ring, curieuse de voir la fin de leur combat. Ils ne se donnent pas à fond, c'est juste un entraînement amical. Mais pour progresser vraiment, il faut imaginer un adversaire redoutable en face de soi. Se retenir n'est pas la solution, il ne faut pas retenir ses coups.

-Monte, ordonne une voix grave, inflexible.

Je lève les yeux, noirs de rage, vers Aleksandar. Je le déteste, purée ! Il se prend pour le roi du monde, comme si sa photo était sur la couverture de vogue Homme, élu « homme le plus sexy de l'année ».

Un sourire narquois se dessine sur mes lèvres. Désolée, mon chou, mais tu n'es qu'un simple criminel avec un destin scellé : la prison ou la mort. Aucune échappatoire possible, connard.

Je grimpe sur le ring, la tension palpable dans l'air, vibrante jusqu'aux os. Aleksandar me fixe, un regard noir et un rictus moqueur aux lèvres. Je passe sous les cordes, mes yeux rivés sur les siens, jusqu'à ce que je sois debout, face à lui.

Nous sommes en position, mais l'action tarde à venir. On se tourne autour, hésitant à frapper. Personnellement, j'observe, j'analyse, cherchant une faille, même si je l'ai déjà étudiée des milliers de fois. Aleksandar, pourtant connu pour son attaque fulgurante, reste immobile. Son hésitation me laisse perplexe.

Il attendait ce moment depuis le début, je le sais. Depuis que nous nous sommes rencontrés. Pourtant, je ne comprends pas pourquoi il ne fait rien. Je sais qu'il rêve de se combattre avec moi pour me frapper. J'en suis certaine, il a dû en rêver des dizaines de fois.

Je décide alors de briser la glace. Un coup dans l'épaule qu'il esquive avec aisance, et le combat commence. Son regard s'illumine, ses pupilles se dilatent, un sourire malicieux s'étire sur ses lèvres.

Il tente à plusieurs reprises de me frapper au ventre, mais j'esquive ses coups avec une certaine aisance. Je me sers alors davantage de mes pieds lorsqu'il vise mon visage et ma poitrine, des zones plus vulnérables.

Je me lance dans un saut tournant, concentrant tout mon poids sur mon pied droit. D'un mouvement fluide, je balance mon pied droit en direction de sa poitrine, visant à lui couper le souffle. La force de l'impact le fait reculer, la technique fonctionne. C'est un mouvement que j'ai appris au taekwondo, un art martial coréen que j'ai pratiqué pendant mes années rouges.

J'aperçois Axel s'approcher d'Aleksandar, qui lutte pour reprendre son souffle, ses yeux fixés sur moi. Si son regard pouvait tuer, je serais déjà poussière.

-Je suis désolé, Ravenna, on aurait dû te le préciser. Mais quand on s'entraîne, on reste dans la bienveillance. On n'est pas là pour se blesser, avoua Axel avec douceur.

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