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précédemment

Les mains de Woo-jin ne me lâchèrent toujours pas. Ses doigts étaient fermes, mais sa paume était chaude, comme un ancrage dans ce monde chaotique.

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Ha-ri jeta un coup d'oeil à son frère pour vérifier son état avant de dévier son regard vers nos mains liés, je fini par lacher la main de Woo-jin et je me laissai tomber contre le mur, le souffle court, mon cœur battant frénétiquement, les autres faisant la même chose.

Après quelques minutes de silence pesant, Woo-Jin s'assit enfin près de sa sœur, Ha-Ri. Elle, malgré la douleur visible sur son visage, fit un effort pour rester forte.

Su-Hyeok, lui, se laissa glisser près de la porte, le dos contre le mur, surveillant les grognements inquiétants des zombies à l'extérieur. Son regard était fixe, ses muscles tendus, prêt à réagir si la situation empirait. Le danger semblait imminent, et son attention restait concentrée sur la moindre vibration de la porte.

De l'autre côté de la pièce, Dae-Su, visiblement abattu, s'approcha lentement de Cheong-San, qui restait silencieux, le visage figé par la douleur. La voix de Dae-Su trembla légèrement quand il parla :

« Cheong-San... Je suis vraiment désolé pour ta mère... Je n'aurais jamais dû réagir comme ça... »

Cheong-San ne répondit pas, le regard perdu dans le vide. Sa mâchoire se crispa, et bien que ses yeux ne versèrent aucune larme, sa douleur était palpable. Dae-Su, conscient que ses mots étaient vains, hocha tristement la tête avant d'aller s'asseoir près de Joon-Yeong, encore trop secoué pour prononcer un mot.

Cheong-San restait figé, mais On-Jo, qui voyait son ami au bord de l'effondrement, se rapprocha doucement de lui. Elle l'enveloppa dans ses bras, posant sa tête contre son épaule, cherchant à apaiser, même si aucun mot ne pouvait vraiment le soulager. Cheong-San ne pleura pas, mais ses mains tremblaient légèrement alors qu'il acceptait son réconfort en silence.

De son côté, Mi-Jin, assise à côté de Ha-Ri, semblait inconsolable. Elle n'avait pas encore parlé depuis que Joon-Seong avait été attaqué. Ses yeux étaient rouges, et malgré ses tentatives pour garder son habituelle apparence forte, elle ne pouvait retenir les larmes qui menaçaient de couler. Joon-Seong avait été pour elle plus qu'un simple camarade dans cette apocalypse, et sa perte la frappait durement. Elle serra les poings, la mâchoire tendue, refusant de craquer devant les autres, mais Ha-Ri pouvait sentir sa peine.

Ha-Ri, malgré sa propre douleur, garda son regard fixé sur le sol et tenta de rester calme. Elle savait que ses émotions devaient être contenues pour le bien de ceux autour d'elle. Elle jeta un regard en direction de Woo-Jin et posa délicatement sa main sur son épaule, un geste simple mais plein de soutien. Woo-Jin ne dit rien, mais il inclina légèrement la tête, reconnaissant pour ce contact réconfortant.

Nam-Ra, elle, se plaça près de moi, gardant un œil vigilant sur la situation. Malgré ses propres luttes intérieures, elle ne montrait aucune faiblesse. Elle savait qu'elle devait rester forte, non seulement pour nous, mais pour elle-même. Pourtant, je pouvais lire dans ses yeux une fatigue profonde, une lutte constante pour maintenir son humanité. Je lui fis un léger sourire, tentant de lui montrer que j'étais là, même dans le silence.

Je m'assis à côté de Hyo-Ryung, qui tremblait toujours légèrement. Son regard était vide, fixé sur un point invisible, comme si son esprit essayait de fuir la réalité. Je posai doucement ma main sur la sienne, espérant lui apporter un peu de réconfort. Elle ne répondit pas, mais ne retira pas sa main non plus. Nous étions toutes les deux submergées par la peur, mais au moins, nous n'étions pas seules.

Le silence régnait dans la petite pièce, brisé seulement par les grognements réguliers des zombies à l'extérieur et les coups sourds contre la porte. Nous étions tous là, assis dans l'obscurité, nos esprits piégés dans nos pensées sombres. Chacun d'entre nous était accablé par la perte, la peur, et l'incertitude qui nous rongeait.

Nous n'étions plus vraiment ensemble, pas à cet instant. Chacun était plongé dans son propre monde, dans son propre chagrin, et le poids de tout ce que nous avions traversé se faisait sentir dans chaque regard vide, chaque souffle silencieux. Les zombies étaient là, tout près, et nous savions que notre répit ne serait que temporaire.

Malgré la lourdeur de l'atmosphère, la fatigue qui pesait sur chacun d'entre nous finit par prendre le dessus. Nos corps, épuisés par la course, la peur, et la perte, ne pouvaient plus tenir. Nous étions trempés, frissonnants, mais il fallait trouver un moyen de nous reposer, même pour quelques heures.

Ha-Ri, toujours en mode survie, fut la première à réagir. Sans un mot, elle se leva et commença à bouger des caisses d'équipements et des objets éparpillés dans la salle. Mi-Jin, bien que silencieuse et encore accablée par la mort de Joon-Seong, se joignit à elle. Ensemble, elles dégagèrent un petit espace au centre de la pièce, assez grand pour que tout le monde puisse s'allonger.

« Venez... » dit doucement Ha-Ri, brisant le silence lourd de la pièce. « Il faut qu'on se repose. »

Personne ne répondit, mais peu à peu, nous bougeons, lentement, comme si nos corps étaient devenus de plomb. Su-Hyeok resta près de la porte, toujours vigilant, mais même lui semblait à bout de forces. Dae-Su, toujours rongé par la culpabilité, aida Joon-Yeong à se caler contre le mur avant de s'installer lui-même à côté, les deux garçons échangent à peine un regard.

Cheong-San, toujours en proie à son propre chagrin, s'assit lourdement à côté d'On-Jo. Elle lui lança un regard triste, mais protecteur, avant de l'enlacer à nouveau. Il se laissa faire, cherchant peut-être dans ce contact un peu de chaleur et de réconfort dans ce monde devenu si froid. Même si les mots manquaient, leur silence commun valait plus que n'importe quelle parole.

Woo-Jin, fatigué mais déterminé à protéger sa sœur, se laissa aller près de Ha-Ri. Elle lui offrit un sourire mince, épuisée, mais reconnaissante de sentir qu'il était là. Puis, lentement, Woo-Jin se tourna vers moi. Nous n'avions pas échangé beaucoup de mots depuis que nous nous étions réfugiés dans cette pièce, mais sa présence à mes côtés me rassurait, d'une manière étrange.

Sans réfléchir, je me suis approché de lui. Nous nous installons côte à côte, assis contre le mur. Je pouvais sentir la chaleur de son corps malgré l'humidité de nos vêtements, et cela me réconfortait, même si je ne voulais pas l'admettre. Woo-Jin ne dit rien, mais il s'assura de rester près de moi, ses gestes calmes et rassurants.

À ma gauche, Hyo-Ryung s'installa elle aussi, essayant de fermer les yeux malgré ses tremblements. Nam-Ra, toujours aux aguets, s'assit tout près, surveillant chaque mouvement, même fatiguée. Je pouvais sentir qu'elle luttait contre quelque chose de plus grand qu'elle.

Peu à peu, tout le monde commença à s'allonger sur le sol froid, trop épuisé pour penser à quoi que ce soit d'autre. Les bruits des zombies à l'extérieur semblaient s'éloigner, ou peut-être que c'était simplement notre épuisement qui nous faisait oublier leur présence. Le silence pesant de la salle d'équipements devint presque apaisant, malgré les circonstances.

Je sentais mes paupières devenir lourdes, mes pensées se brouiller. Dans un geste presque instinctif, je posai doucement ma tête sur l'épaule de Woo-Jin. Je ne savais pas pourquoi, mais sa présence à mes côtés me permettait enfin de relâcher un peu de tension. Il ne bougea pas, ne dit rien, mais j'entendis son souffle se calmer, comme s'il acceptait silencieusement ce contact.

Peu à peu, la fatigue envahit mon corps, et avant que je ne m'en rende compte, je sombrai dans un sommeil léger, bercée par la proximité de Woo-Jin. Autour de moi, les autres faisaient de même, chacun cédant à l'épuisement, même si l'angoisse restait tapie dans l'ombre.

Pour cette nuit, malgré tout ce que nous avions perdu, nous étions encore ensemble.

All of us are DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant