08 - La Promesse de l'Aube

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Les portes s'ouvrent en grand avec fracas, laissant entrer un flot de lumière et le son perçant des trompettes. Zo se réveille en sursaut, son corps trempé de sueur comme s'il venait de sortir d'un cauchemar fiévreux.

« Quoi ? C'est déjà le matin ? Je déteste ce bruit de trompettes ! » Zo scrute la pièce, cherchant désespérément un peu de calme.

« Alors, comment ça va ce matin ? » résonne la voix du corbeau dans la pièce, avec une pointe d'ironie.

Zo, perturbé, murmure : « Quoi ? T'es là, le corbeau ? Si t'as un plan, c'est maintenant ou jamais ! »

« Désolé, mais il te faudra patienter, c'est ce qu'il a dit. Tu sais bien de qui je parle. »

Chloé, à moitié réveillée, l'observe d'un air curieux. « À qui tu parles ? Est-ce que ça va ? Pourquoi es-tu tout en sueur dès le petit matin ? »

« Chloé, je ne me sens pas bien ! »

Zo fixe intensément l'endroit où il a vu le corbeau. « Si mes amis meurent aujourd'hui, je ne partirai pas avec toi, quoi qu'il advienne ! »

« Oh, ne te fais pas tant de souci pour tes amis. Ils survivront, du moins c'est ce qu'il m'a dit. Mais toi, mon cher Zo, tu devrais peut-être d'abord penser à toi-même. Après tout, qui sait ce que le jour te réserve ? »

Zo ferme les yeux un moment, essayant d'évacuer la pression et les pensées perturbantes. Il se prépare à affronter la journée, conscient que le spectre du corbeau l'accompagne, comme un rappel de la lourde épreuve qui l'attend.

« Mes chers confrères ! Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'accueillir de nouveaux invités. Venez, célébrons ce grand moment. Comme j'ai hâte de faire votre connaissance ! » proclame le Comte Dravik en entrant dans la salle, accompagné d'une fanfare éclatante.

Tout le monde observait depuis leurs cellules. Leurs mains serrées autour des barreaux, leurs visages tirés d'angoisse, semblables à des créatures prises au piège dans une cage. Zo, Chloé, Anthony, Sofy, et les autres sont figés, chacun tenant sa respiration, comme s'ils espéraient que cet instant serait un rêve qui s'effacerait à leur réveil. Mais ils savaient qu'aucune échappatoire ne se profilait à l'horizon, seulement l'attente d'un destin funeste.

Les soldats s'avancent, leurs clés cliquetant dans la serrure comme des araignées qui tissent un piège. Les barreaux grincent tandis que d'autres soldats ouvrent l'autre côté, libérant Anthony, Sofy, et deux autres enfants. Du côté de Zo et Chloé, la même danse métallique s'exécute.

« Sortez de là et suivez-nous ! » siffle un soldat avec l'autorité d'un maître-chien tirant sur sa laisse.

Chloé sort, la tête basse, suivie des deux autres enfants qui traînent leurs pieds comme des marionnettes fatiguées. Mais Zo reste là, immobile, figé au milieu de la petite pièce comme une statue oubliée dans une galerie abandonnée. Quelque chose d'étrange le happait, un mystère profond qui murmurait derrière ses yeux.

« Eh, gamin, on t'a dit de sortir ! T'es sourd ou quoi ?! » Le ton devient plus aigu, plus impatient, comme une horloge qui s'emballe.

Les soldats, excédés, avancent, prêts à le traîner hors de sa torpeur par la force, l'un saisissant son bras gauche, l'autre son droit. Ils n'avaient pas prévu ce qui suit.

« Ne me touche pas, sale raclure ! » crie Zo, sa voix déformée, presque étrangère. À peine ce cri s'est-il échappé de ses lèvres que les soldats sont projetés en arrière, comme des fétus de paille emportés par un vent de tempête. Ils volent dans les airs, rebondissant contre les lits superposés comme des jouets brisés, leurs corps lourds retombant avec fracas.

Life in Wonderland  Part I - The Castle of Count DravikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant