𝐀𝐔𝐑𝐀 𝟔

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Mon poing s'ancre dans un mur en brique

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Mon poing s'ancre dans un mur en brique. Putain ! Durant mon hospitalisation, je me suis fait la promesse de changer et de cacher cette part d'obscurité qui sombre en moi. Je l'ai gardé à l'écart et ai tenu pendant une dizaine d'année avant qu'une folle furieuse, jouant à la perfection la comédie, me fasse péter un câble dans l'amphithéâtre.

Je me suis laissé faire depuis bien trop longtemps que cette fois, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je n'arrive plus à encaisser quoi que ce soit. Mes auras ont bien essayé de me bloquer, mais j'ai réussi à contourner leurs barrières et là, ils se sont planqués au plus profond de mon âme. Je comprends mieux pourquoi ma mère adoptive avait peur de moi. Je n'ai rien de bien en moi et quand j'ai un petit espoir de bienveillance, je finis toujours par le détruire. Je brise toujours tout ce qu'il y a autour de moi.

Mes prunelles se perdent sur le ciel étoilé. Les fines perles cristallines tombent au fur et à mesure sur la ville. Je perçois si distinctement les larmes de spath glaciales que j'en recueille quelques-unes au creux de ma main.

Un profond gémissement s'échappe entre mes lèvres entrouvertes, j'ôte la capuche de ma tête, retire également le chouchou qui compactait mes cheveux noirs. Ma tignasse, tombant juste en-dessous de mes omoplates, elle respire de nouveau la liberté. Je quitte des yeux, le paysage scintillant pour venir pencher ma tête en arrière. Je savoure la pluie qui ruisselle délicatement sur mon visage.

Qu'est-ce que j'allais m'imaginer en mettant les pieds ici ? Lézarder au soleil tranquillou avec un cocktail à la main ? Non, il y a toujours quelque chose pour venir me faire chier. Cette vie, je ne l'ai aucunement choisie, on me l'a donnée de force ! Moi, je n'ai rien à voir avec les problèmes des êtres surnaturels de Riderside. J'aurai dû me conduire comme un enfant de cœur aux yeux de maman, tout ceci ne serait jamais arriver. Je me demande si je ne suis pas en train de faire un putain de cauchemar.

Je suis tombée dans un monde où les hostilités ont déjà été déployées depuis quelques années. Personne ne sait exactement quand les meurtres ont commencé. D'autres affirment que les tueries ont commencé il y a à peu près mille ans. Mais les certains articles et livres que j'ai lu dans les archives de la librairie, gravés dans les écrits, cela remonterait plus loin dans le temps.

Folle de rage, la semelle gauche de mes Timberland cogne ardemment la flaque qui éclabousse mes habits et l'eau mouille mes chaussettes.

Je ne peux pas rentrer à l'internat dans cet état. Si Rider, grand blagueur sur les bords. Je pense qu'il va passer un sale quart d'heure s'il me fait une blague de merde. À cause de cette agressivité qui ne diminue pas, je ne veux pas m'en prendre aux gens qui ne m'ont rien fait. C'est ça, mon problème chez moi.

— Quitte à me faire couper la tête ou me faire brûler vif par un détraqué, je ne choisirai aucun clan.

Au lieu de retourner à l'université, je marche dans la direction, opposée. Je préfère me tenir loin des gens. Ma solitude me manque étrangement, comme si on me l'avait tout simplement volée. Avant, je passais des heures à lire, à dessiner, regarder des films, des séries ou bien à écrire. Maintenant je n'ai plus de temps à consacrer pour ses passions et je me prends trop la tête.

Eternal Fallen : tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant