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Thaïs veut savoir ce qu'il s'est passé dans son enfance pour qu'elle soit élevée hors de sa terre natale, très loin de la communauté surnaturelle. Or, elle n'est pas au bout de ses surprises lorsqu'elle...
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Les paupières closes, je sens que l'on me secoue dans tous les sens. Je me retourne sur la masse moelleuse, attrape les bouts de tissus froids pour me couvrir tout en poussant un grognement.
— Tu peux me faire le plaisir de quitter cette chambre ? ordonné-je à North.
Pendant que les heures de la nuit défilaient lentement dans l'environnement plongé dans l'obscurité, l'alpha Thétis relatait un peu sur sa vie. Je trouvais ceci tellement passionnant d'écouter mon second chef que je me suis sûrement endormie, alors qu'il était encore dans la chambre.
— Il est l'heure que tu te prépares.
J'ouvre à demi-moitié l'une de mes paupières et jette une œillade au réveil posé sur le rebord de la commode. Il est six heures. Je ne sais combien de temps, la morphée m'a bercée dans son manteau, mais je ressens encore la fatigue, restant accrochée à mon pauvre corps. Les chocs répétés de mon cœur tambourinent violemment dans mon crâne. Je me suis tellement habituée au fonctionnement et au rythme des humains que mon sommeil, ici, est éphémère.
— Prends ça, ça va te requinquer.
North contourne le plumard et tire une table de lit à roulette médical assez ancien. Mes iris dévient sur cette dernière, je renifle plusieurs fois. Je prends conscience que j'arrive à humer ses parfums qui me chatouillent les narines. Au fur et à mesure, mon odorat retrouve de nouveau sa capacité à sentir les divers effluves qui fleurent dans la pièce. Je respire la note de caramel qui se mélange à la perfection avec la noix. La vapeur de ses saveurs s'échappe de la tasse fumante accompagné de ce sirop d'érable qui enrobe les pancakes froids.
Je ne perds pas mon temps et ingurgite et chaude. Les coups qui cognent dans mon crâne se dissipent instantanément. Je n'ai plus cette effet poisseux et migraineux.
— Maintenant, tu peux aller en cours, me dit-il d'un air triomphant.
Après une douche rapide, je fredonne l'air musical de Waves Crashing qui trotte dans mes pensées et à peine ai-je le temps d'appliquer l'encre et l'huile à lèvre sur ma bouche pulpeuse que North s'introduit dans la salle de bain.
Il arque soudainement un sourcil.
— Ne normalise pas les codes de l'autre monde à celui-ci. Les femmes de l'autre monde vieillissent, ainsi soit le cycle de leur vie.
North a raison. Je me comporte encore comme une humaine qui pratique encore les coutumes et les mœurs de la société des mortels. Je n'ai pas de rides qui sillonnent mon visage angélique. Ma peau est de couleur médium aux sous-tons chauds, elle est pure et parfaite sans imperfections. Je ne vois pas la différence quand j'applique le fond de teint à la nuance honey.
— On y va !
Le trajet se fait dans un calme silencieux – presque étouffant. Je presse mes lèvres contre la lingette pour enlever le gel hydratant de la teinte spritz. La couleur reste malgré tout ancrée sur mon épiderme rosé. North descend de la voiture et lance une œillade discrète aux alentours. Je fais de même que lui, je claque la portière du bolide ce qui intrigue des jeunes filles, marchant en direction de la fac.
