Le colocataire sexy . 08

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Crever l'abcès . 08

Benjamin se réveilla en sursaut, perturbé par le grondement insistant de l'aspirateur. Il se redressa à moitié, les yeux encore plissés de sommeil, et constata qu'il avait passé la nuit sur le canapé.

— Sérieux ? grogna-t-il en se frottant les yeux. T'es obligé de faire ça maintenant ?

Pierre, stoïque, continua de passer l'aspirateur sans même jeter un regard à son colocataire. Un léger sourire narquois étira ses lèvres, trahissant son plaisir à déranger Benjamin. Visiblement, la soirée d'hier était encore en travers de sa gorge.

— Casse-toi, Pierre, ragea Benjamin en attrapant un coussin pour se boucher les oreilles. T'as vraiment un sale timing, bordel.

Le bourdonnement de l'aspirateur cessa enfin, mais la tension dans l'air resta palpable.

— Moi aussi je t'emmerde, lâcha Pierre en passant à côté de lui pour ranger l'aspirateur, sans même le regarder.

Benjamin, exaspéré, roula des yeux en se levant. Son téléphone vibra, attirant son attention. Il attrapa son portable, un sursaut d'adrénaline le parcourant en voyant plusieurs appels manqués de ses parents.

— Merde... murmura-t-il, le visage soudain plus sérieux.

Il rappela immédiatement, priant pour que tout aille bien. Après quelques tonalités, la voix enjouée de Stella résonna à l'autre bout du fil, illuminant instantanément son visage.

— Hey, ma puce ! Comment tu vas ? s'exclama-t-il, une chaleur soudaine envahissant son ton.

Pierre passa à nouveau dans la pièce, jetant un coup d'œil à Benjamin qui, cette fois, semblait ailleurs, plongé dans une conversation plus douce. Comprenant l'importance du moment, il décida de ne pas perturber son colocataire et retourna à ses occupations, tandis que Benjamin s'éclipsait dans sa chambre pour parler en paix à sa fille.

Même après vingt minutes au téléphone avec sa famille, Benjamin émergeait péniblement du sommeil, traînant ses pieds jusqu'au canapé où Pierre était plongé dans son téléphone. Sans se soucier de sa présence, il se laissa tomber à côté de lui.

— Ta meuf sait que tu me dragues ? lâcha Pierre sans lever les yeux, d'un ton qui se voulait léger mais trahissait une pointe de reproche.

— Quelle meuf ? répondit Benjamin, encore groggy.

— « Ma puce », répéta Pierre en imitant sa voix avec un air faussement innocent.

Benjamin mit quelques secondes à comprendre que Pierre faisait référence à son appel avec sa fille.

— J'ai pas de meuf, ni de mec d'ailleurs, répliqua-t-il en bâillant.

— Eh ben... Ça va lui faire plaisir d'entendre ça, ironisa Pierre, toujours absorbé par son écran.

Benjamin ne prit même pas la peine de réagir, préférant fermer les yeux. Mais la fatigue lui pesait, tout comme l'atmosphère légèrement tendue qui s'installait.

— Va te doucher, tu pues le fennec, lança soudainement Pierre, tranchant le silence.

— Sérieusement ? T'as déjà senti un fennec, au moins ? plaisanta Benjamin, les muscles lourds, essayant de dissiper l'agacement palpable.

— Bah ouais, toi, rétorqua Pierre avec un sourire qui ne montait pas aux yeux.

— Grandis, Pierre...

— Toi grandis, répliqua Pierre d'un ton puéril en lui donnant un coup de coude.

Le coup, bien que léger, fit grimacer Benjamin.

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