Une très longue journée . 02

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Tous les personnages comptent dans cette histoire.

*


Benjamin . 02



Benjamin, vingt ans, émergea brutalement de son sommeil vers quinze heures, encore embrumé. Aussitôt debout, il se dirigea d'un pas rapide vers la salle de bain de l'appartement qu'il partageait avec ses deux colocataires.

Il se débarrassa de son caleçon et se glissa sous la douche, ses muscles lourds de fatigue. Il avait veillé tard la veille, et bien que vidé, il n'avait pas le choix : des obligations l'attendaient. L'eau chaude commença à se répandre sur sa peau pâle, un bref soulagement qu'il ne pouvait pas savourer.

Le temps pressait. À peine sous la douche, il en ressortit en vitesse. Il jeta un coup d'œil à son téléphone avant même de s'essuyer : s'il ne se bougeait pas, il serait en retard.

D'un geste nerveux, il noua une serviette autour de ses hanches et, en sortant de la salle de bain, croisa Pierre dans le couloir. Ce dernier le frôla en s'excusant, mais Benjamin ne prit pas le temps de répondre, trop absorbé par l'urgence. Il fila dans sa chambre, enfila un caleçon, attrapa un jean qui traînait sur une chaise, et un tee-shirt à la volée. Quelques secondes plus tard, il avait déjà enfilé des chaussettes et ses chaussures.

Il sortit de sa chambre, récupérant sa carte de transport et son téléphone d'un geste précis, jetant un rapide coup d'œil à l'heure. Traversant le couloir, il aperçut ses colocataires, Pierre et Alice, installés dans le salon. Alice, visiblement, n'avait pas travaillé cette après-midi là. D'un geste rapide, il leur adressa un salut distrait, attrapa une veste dans l'entrée et sortit en trombe pour dévaler les marches.

Il devait aller chercher sa fille à l'école.

[...]

Lorsqu'il arriva devant l'école, Benjamin était essoufflé mais soulagé d'être à l'heure, malgré les ralentissements des transports. Devant lui, le bâtiment de briques rouges se dressait, bordé de platanes aux feuilles jaunies par l'automne qui flottaient doucement au sol. Les grilles vertes de l'école étaient encore fermées, et tout autour, les parents attendaient, certains discutant entre eux, d'autres, comme Benjamin, fixaient la porte avec impatience.

Il habitait à plusieurs stations de métro de là où vivait Stella, sa fille de cinq ans. Chaque semaine, il faisait ce trajet pour passer du temps avec elle. Aujourd'hui, l'attente devant l'école était empreinte d'une douce excitation. Le sourire aux lèvres, il jetait des regards réguliers vers les grilles, impatient de voir sa petite fille franchir la cour pour courir dans ses bras.

La sonnerie retentit finalement, marquant la fin de la journée. Les grilles s'ouvrirent dans un grincement et les premiers enfants sortirent en courant. Benjamin chercha Stella du regard parmi les têtes brunes et blondes qui s'agitaient. Puis, il l'aperçut enfin : elle se tenait près des marches de la cour, son cartable légèrement trop grand sur le dos, ses cheveux bruns voletant autour de son visage. Habillée d'un pull coloré et d'un jean, elle scrutait la foule avec l'enthousiasme d'une enfant qui attend de retrouver quelqu'un qu'elle aime.

Quand elle le repéra, son visage s'illumina. Sans perdre un instant, elle se mit à courir vers lui, ses petites chaussures résonnant sur le bitume. Benjamin sentit son cœur se réchauffer à cette vue et s'accroupit juste à temps pour la réceptionner. Il la souleva avec tendresse, la serrant contre lui sous les rires joyeux de sa fille.

« Papa ! » s'écria Stella, s'accrochant à son cou avec toute l'énergie du monde. Benjamin déposa un baiser sur sa joue avant de la reposer doucement.

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