Papa attristé . 15

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Stella . 15

Mardi 17 avril 2023

Benjamin préparait Stella pour l'école. La petite, encore fatiguée, esquissa un sourire en voyant Pierre descendre avec Mathis dans les bras. Le petit garçon semblait maussade, la tête blottie contre l'épaule de son père.

— Bonjour tout le monde, lança Pierre en s'approchant, une lueur de fatigue dans les yeux.

— Bien dormi ? Demanda Benjamin en finissant de tartiner du beurre sur une tranche de pain pour sa fille.

— Pas trop. Il n'a pas trop dormi donc il râle beaucoup ce matin, répondit Pierre en s'asseyant lourdement sur la chaise, soupirant comme pour évacuer la fatigue accumulée.

Stella arrêta de manger, ses yeux rivés sur Mathis. Elle s'approcha doucement, et avec la délicatesse propre aux enfants, elle caressa la petite main du garçon, inquiète de le voir si amorphe.

— Tu restes avec lui aujourd'hui ? Sinon je peux ne pas aller en cours et m'en occuper, proposa Benjamin en jetant un regard inquiet à Pierre. Comme ça, tu pourras aller bosser tranquillement.

Pierre secoua la tête, un sourire fatigué aux lèvres.

— Non, je bosse pas aujourd'hui du coup je peux rester avec lui. Il faut qu'on aille voir le médecin, mais c'est gentil.

— T'as prévenu Alice ? Demanda Benjamin en tournant légèrement la tête vers lui, tout en continuant de préparer le petit-déjeuner.

— Non... Elle s'inquiéterait trop et serait capable de rentrer immédiatement alors qu'elle vient juste de partir, expliqua Pierre, ses épaules s'affaissant légèrement sous le poids de la fatigue.

— Je peux vraiment rester Pierre. J'ai que deux heures de cours aujourd'hui, c'est pas très grave si je rate, insista Benjamin, sa voix pleine de sincérité.

— Non, je t'assure que ça ira. Et puis, si vous ne vous dépêchez pas, Stella sera en retard à l'école, fit remarquer Pierre en jetant un œil à sa montre.

— Moi, je veux rester avec Mathis, protesta soudain Stella en levant les yeux vers son père.

Benjamin sourit doucement.

— Je sais, ma chérie, mais il faut que tu ailles à l'école. Mathis sera là quand tu reviendras, d'accord ? Lui murmura-t-il en l'embrassant sur la tête.

Pierre sourit aussi, attendri.

— Il t'attendra, promis, confirma-t-il en posant une main rassurante sur l'épaule de la fillette.

À contrecœur, Stella finit son petit-déjeuner sous le regard attendri de Benjamin. Une fois prête, il la serra une dernière fois dans ses bras avant de se tourner vers Pierre.

— Allez, on file. Appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, OK ?

— T'inquiète, on gère. Merci, Ben, répondit Pierre avec un sourire reconnaissant, déjà occupé à prendre rendez-vous chez le médecin pour Mathis.

[...]

07 h 30

Stella ressentait un poids particulier quand elle passait devant le miroir. Ses cheveux, avec leurs boucles serrées, trahissaient l'héritage de ses deux parents, quelque chose qui la rendait unique, mais qui aux yeux des autres enfants semblait étrange, différent. Dans la cour de récréation, leurs regards, souvent curieux, finissaient par se transformer en moqueries. Ils faisaient des remarques, des commentaires sur ces cheveux qui ne ressemblaient ni à ceux des uns, ni à ceux des autres, comme si elle était un mystère qu'ils ne pouvaient résoudre.

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