SOLSTICE

À la recherche d'un refuge . 18

Tous les personnages sont reliés.

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Dysfonctionnement . 18

Samedi 10 juin 2023, Aéroport de Paris- CDG

Charles attendait à l'aéroport, fatigué mais impatient de revoir son frère après neuf mois sans se voir.

Elliott ne revenait en France qu'en cas de force majeure, parce qu'il préférait fuir l'ambiance pesante de la famille pour mieux s'épanouir à distance. D'habitude, c'était Charles qui lui rendait visite à Vancouver mais cette fois, Elliott n'avait pas eu le choix.

Leur père l'avait rappelé.

Charles, les yeux rivés sur son portable, bailla avant de relever la tête. Toujours aucun signe de son frère. Il répondit à Alice qui lui demandait comment ça allait, puis, prêt à appeler Elliott, il l'aperçut enfin.

Si le style avait un nom, ce serait celui d'Elliott.

Même après dix heures de vol, il avançait avec assurance, impeccable. Charles sourit malgré lui. Il admirait son frère plus que tout et ce dans tous les aspects de la vie de ce dernier.

Elliott finit par le repérer et lui rendit son sourire, levant la main en guise de salut. En arrivant, il lui fit la bise, précisant qu'il aurait pu prendre un taxi pour aller directement à la maison familiale. Charles leva les yeux au ciel, comme si c'était la remarque la plus absurde du monde.

Alors qu'ils échangeaient, un peu derrière Elliott se tenait un autre homme, au regard doux.

C'était la première fois, en vingt-cinq ans, qu'Elliott présentait un garçon à sa famille.

Noah.

Un jeune franco-canadien de vingt-huit ans, qui avait réussi là où personne n'avait jamais pu : faire tomber les défenses d'Elliott, ce récalcitrant de l'amour.

Elliott fit les présentations, bien que Charles avait déjà vu Noah plusieurs fois lors de leurs appels FaceTime.

— Surtout pas d'accolades, mon frère déteste ça, plaisanta Elliott en taquinant Charles.

— Ah mince, désolé, s'excusa Noah, un peu embarrassé, s'apprêtant à le prendre dans ses bras.

— T'étais pas obligé de le dire comme ça, soupira Charles en regardant son frère, tendant la main à Noah.

— Non, il a bien fait ! Moi j'adore les accolades, au moins je suis prévenu, répondit Noah avec un sourire désarmant, lui serrant la main.

Charles esquissa un sourire, puis tourna son attention vers la véritable raison du retour d'Elliott : Octave, dix ans.

L'air tranquille de Charles dissimulait mal une certaine gêne.

— Ça va, Octave ? Le vol s'est bien passé ? Demanda Charles en prenant aussitôt les bagages du garçon.

— Fatigué, mais ça va, répondit le petit, habituellement peu bavard.

— Il a dormi tout le long, plaisanta Noah.

Octave esquissa un sourire timide tandis qu'Elliott, impatient, proposa de rentrer sans tarder.

11 h 31, maison des parents

Noah était dans la chambre d'Elliott, finissant de s'installer, tandis qu'Octave prenait possession de celle qu'il occupait lors de ses rares séjours ici.