La douche . 16

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Un tournant . 16





Vendredi 21 avril 2023, Bruges

Benjamin arriva au lieu de rendez-vous fixé, l'immeuble typiquement flamand se dressant devant lui avec ses briques rouges, ses volets colorés et ses fleurs en pot qui égayaient l'entrée. Les pétunias aux teintes vives dansaient doucement sous la brise légère, tandis que le soleil déclinait à l'horizon, projetant une lumière dorée sur la façade. Pourtant, Pierre n'était toujours pas là, et Benjamin s'impatientait déjà, le cœur battant d'une anticipation mêlée de frustration. Il connaissait bien son ami et ses retards involontaires.

Son portable vibra soudainement dans sa poche, le bruit léger du smartphone rompant le silence ambiant.

— T'es où ? Lança Benjamin, sa voix trahissant une impatience croissante.

— Déjà, on va se calmer, ma belle. Deuxièmement, je suis déjà là-haut dans l'Airbnb. Toi, t'es où ?

— En bas, là où tu m'as donné rendez-vous, Pierre.

— Bah, sonne, Ben !

— J'aime pas comment tu me parles.

Benjamin entendit Pierre éclater de rire derrière l'appareil, un son familier qui le mit légèrement à l'aise.

— Sonne, ma vie, rectifia-t-il d'un ton taquin.

Un sourire se dessina sur les lèvres de Benjamin. Il suivit les indications de Pierre, appuya sur le bouton de l'interphone et monta par l'ascenseur. Les portes s'ouvrirent avec un léger grincement au deuxième étage, révélant Pierre, adossé à la porte de l'appartement, un sourire éclatant sur le visage.

Après une bise rapide, Pierre le débarrassa de ses affaires, laissant Benjamin pénétrer dans l'appartement qu'ils partageraient pour le week-end.

L'intérieur était chaleureux, baigné de lumière douce grâce aux grandes fenêtres qui laissaient entrer les dernières lueurs du jour. L'odeur délicate du bois poli se mêlait à celle des fleurs fraîches, créant une atmosphère accueillante.

— Il n'y a qu'une chambre, mais je peux dormir au salon, annonça Pierre en faisant le tour des lieux.

— De toute façon, tu vas faire un cauchemar et venir dans le lit, répondit Benjamin, absorbé par la décoration accueillante, les murs ornés de tableaux colorés et les coussins moelleux de la chambre qui invitaient à la détente.

— La ferme, répliqua Pierre, un sourire amusé illuminant son visage.

Benjamin prit un instant pour apprécier la chambre, le regard errant sur les détails avant qu'ils ne finissent leur visite sur la petite terrasse. La vue s'ouvrait sur le centre-ville de Bruges, avec ses ruelles pavées scintillantes sous la lumière dorée du crépuscule, ses canaux reflétant les teintes pastel des bâtiments historiques. L'atmosphère était paisible, presque magique.

— Pourquoi Bruges ? Demanda soudainement Benjamin, son regard perdu dans les ruelles en contrebas.

Pierre s'approcha, les mains dans les poches de son jean, un sourire en coin, les yeux pétillants de malice.

— Parce que j'ai pas les moyens de t'emmener à Venise, alors je choisis des alternatives jusqu'à ce qu'on soit assez à l'aise pour ça, plaisanta-t-il.

Benjamin sourit, amusé par cette façon qu'avait Pierre d'introduire un brin de romance dans leurs échanges, même si leur relation restait amicale.

— Calme-toi, on n'est pas dans une série romantique, rétorqua-t-il en s'installant face à Pierre à la petite table ronde, les chaises en bois légèrement grincées sous leur poids.

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