Chapitre 1 - Partie 3

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Lorsqu'il regagna ses appartements, Domos trouva Irusphène torse nu, allongé sur leur énorme lit à baldaquin. Le lit, imposant et opulent, était orné de rideaux en velours pourpre qui descendaient jusqu'au sol, tels des cascades. Les draps de soie étaient finement brodés de fils d'or, formant des motifs de dragons et de phénix.Des coussins épais, couverts de broderies délicates et de perles, étaient éparpillés de manière désinvolte.

L'entrée de Domos, bien que silencieuse, fit sortir Irusphène de ses pensées. Il se redressa brusquement et fusilla l'homme du regard. Son torse musclé et sculpté à la lame se contracta.

— Où étais-tu ? demanda-t-il, plus agacé qu'autre chose.

En vérité, c'était Domos qui aurait dû poser cette question. Il avait remarqué que le prince s'extirpait secrètement chaque dix-sept nuits, comme ce soir, lorsque le sommeil enveloppait Méridien dans l'inconscience. Mais Domos ne dit rien. Il inclina légèrement la tête en signe de respect. Puis, il se dirigea vers le côté droit du lit pour ramasser son carnet et ses vêtements traditionnels, faits de cuir et de fourrure, qui gisaient sur le tapis carmin recouvrant le sol de marbre.

— Il a fallu que les dieux me lient à un muet, de surcroît, grommela Irusphène avant de se rallonger, ses boucles brunes éparpillées sur les oreillers de soie.

Le tapis, richement brodé et d'une douceur incomparable, avait été son lit depuis son arrivée dans ce mariage. Il lui rappelait, bien que de manière vague et distante car bien trop douillet, les peaux de bêtes sur lesquelles ils reposaient leurs corps fatigués dans sa cabane de bois de chêne, là-haut, dans les montagnes glacées du Nord.

Les serviteurs ne tarderaient pas à faire leur entrée pour préparer leur bain et nettoyer la chambre. Il ne fallait surtout pas que le reste du palais sache que les deux hommes ne partageaient pas leur couche. Cela ferait jaser. Irusphène le savait tout autant que Domos, et tous deux répugnaient à l'idée de partager non seulement leur quotidien, mais aussi leur intimité forcée.

Après avoir rangé ses affaires dans une malle en bois sombre, gravée de symboles du Nord, Domos commença à se débarrasser de ses vêtements. Irusphène tourna la tête un instant, incapable de résister à l'envie de dévorer des yeux le corps nu de son époux.

Les muscles de l'homme, tendus et sculptés par des années de combat, formaient des lignes puissantes qui se dessinaient sous sa peau pâle. Chaque mouvement révélait la force brute de ses bras et de ses épaules, et la manière dont ses muscles dorsaux se contractaient donnait à son dos une allure majestueuse. Sa longue tresse dorée, tombant en cascade sur ses omoplates, accentuaient encore plus l'impression de vigueur et de beauté sauvage.

Les courbes de son corps étaient sensuelles et intensément masculines. Irusphène n'avait jamais vu une peau aussi laiteuse, étirée sur des muscles si fermes. Son regard glissa inévitablement vers les fesses de Domos, rebondies et appétissantes, des courbes qui semblaient défier la gravité avec une fermeté provocante. Une bouffée de chaleur envahit le prince, et il se mordit la lèvre jusqu'au sang pour se forcer à détourner le regard, sa mâchoire se contractant sous l'effort.

La tentation était une bête sauvage, qui le tiraillait et le rendait fou. À chaque instant passé aux côtés de Domos, Irusphène se sentait pris au piège d'un désir qu'il refusait d'admettre. Il haïssait cet homme de toute son âme, détestait l'idée même de cette union imposée par la prophétie et les ambitions de son père. Tout en lui brûlait de rage à l'idée d'être lié à cet étranger aux coutumes austères. Pourtant, malgré toute la colère et la rancœur qu'il nourrissait, son corps trahissait ses véritables sentiments. Un frisson d'envie parcourait sa peau chaque fois que Domos était près de lui et cette douce fragrance, qu'il peinait encore à dépeindre,  émanant de lui n'arrangeait pas les choses.

Danse du destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant