Désillusion

L'Échappée

Chapitre 11 : L'Échappée

Nahia ne parvenait pas à calmer la tempête qui faisait rage en elle lorsqu'elle se retrouva dans le vaste salon des Barone. Tout au long de la journée, elle avait essayé de digérer les nouvelles, mais la colère et la frustration continuaient de grandir en elle. Comment avait-on pu lui imposer une telle décision sans même lui demander son avis ? Comment osaient-ils l'arracher à sa famille, à ses oncles, pour la faire vivre ici, avec des étrangers ?

Alessio était assis dans un fauteuil, son regard perçant posé sur elle, comme s'il la jaugeait. Antonio, son père, se tenait debout près de la cheminée, l'air impassible. Giovanna et Lucinda, la mère et la sœur d'Alessio, étaient assises sur le canapé, observant la scène avec une inquiétude visible.
Nahia, debout au centre de la pièce, serrait les poings, tentant en vain de maîtriser sa voix tremblante. Mais les mots brûlaient ses lèvres, et elle ne pouvait plus les retenir.

« Pourquoi personne ne m'a demandé mon avis ? » explosa-t-elle finalement, ses yeux lançant des éclairs. « Comment avez-vous pu décider ça pour moi, comme si je n'avais pas mon mot à dire ? Vous m'enleve à mes oncles, à ma famille, et vous pensez que je vais accepter ça sans broncher ? »

Giovanna sursauta légèrement à la fureur de Nahia, tandis que Lucinda lui lançait un regard empli de sympathie. Alessio resta silencieux, ses traits demeurant impassibles, ce qui ne fit qu'alimenter davantage la colère de Nahia.

« Vous m'avez amenée ici sans me prévenir, sans me donner la moindre explication ! » poursuivit-elle, sa voix se brisant légèrement sous le coup de l'émotion. « Je viens à peine de rencontrer mes oncles, je commence à peine à les connaître, et vous me demandez de les quitter pour venir vivre ici, avec vous ? » Elle fit un geste désespéré de la main. « Je ne comprends même pas pourquoi ! »
Antonio ouvrit la bouche pour parler, mais Nahia, refusant d'entendre une justification qu'elle savait vide de sens, l'interrompit. « Je ne veux pas de vos excuses ou de vos raisons. Ce que je veux, c'est comprendre pourquoi personne n'a jugé bon de m'en parler avant de prendre cette décision ! »

Elle se tourna vers Giovanna et Lucinda, son ton se radoucissant à peine. « Vous avez été gentilles avec moi, et je vous en remercie pour ça, mais je ne peux pas rester ici dans ces conditions. Je ne veux pas être séparée de ma famille, des seules personnes qui me restent. »
Giovanna se leva, les yeux emplis de regret. « Nahia, s'il te plaît, ne prends pas de décision hâtive. Nous voulons juste te protéger, te donner un foyer où tu seras en sécurité. »

« En sécurité ? » s'étrangla Nahia. « Vous croyez vraiment que c'est ce que je ressens ici ? Je me sens piégée, forcée d'accepter quelque chose que je ne veux pas ! Je ne veux pas être ici, je veux juste rentrer chez moi, avec mes oncles. »
Lucinda s'approcha d'elle, tentant de lui prendre la main. « Nahia, je comprends que tu te sentes perdue et en colère. Mais donne-nous une chance, laisse-nous te montrer que tu peux être heureuse ici. »

Nahia secoua la tête, ses larmes de frustration perlant aux coins de ses yeux. « Vous ne comprenez pas. Je n'ai rien demandé de tout ça. Vous m'avez imposé votre décision, et maintenant, vous voulez que je fasse comme si tout allait bien ? Non, je refuse. »
Alessio, qui était resté silencieux jusqu'à présent, se leva lentement, son regard toujours fixé sur Nahia. « Nahia, écoute-moi... »
Elle tourna la tête vers lui, son regard flamboyant de colère. « Ne me dis rien, Alessio. Tu ne comprends pas ce que je ressens. Tu as beau essayer de paraître compréhensif, tout ce que je vois, c'est quelqu'un qui ne se soucie pas vraiment de ce que je veux. »
Alessio la regarda avec une intensité qui la déstabilisa légèrement, mais elle refusa de laisser sa colère se dissiper. « Je veux partir d'ici, je veux rentrer chez moi. Rien ne me retiendra ici. »