Liens Tissés et Tests Imprévus

7 0 0
                                    

**Chapitre 2 : Liens Tissés et Épreuves Inattendues**

Un bruit violent déchira le silence de la nuit, tirant Nahia d’un sommeil lourd. Ses yeux s’ouvrirent brutalement, son cœur battant à un rythme effréné. Robert se tenait là, sombre et imposant, la main encore sur la porte, prêt à la frapper à nouveau si nécessaire.

"Tu te fous de moi, Robie ? T’as décidé de m’offrir une symphonie de claquements pour le réveil ?" Sa voix, rauque, trahissait une colère latente, une irritation teintée d’un cynisme froid.

"Je… je suis désolé, madame," répondit-il, l'embarras perçant son masque de froideur. "Je pensais que vous aimeriez un réveil en douceur."

"Douceur ? Oui, mais certainement pas un claquement de porte qui résonne comme un accident de voiture. Enfin, on est arrivés, je suppose."

Robert la fixa, les mâchoires serrées, hésitant à répondre. L'évidence de leur présence ici rendait la question absurde, mais avec Nahia, il valait mieux ne jamais prendre de risques.

"Je plaisantais, Robie. Tu crois vraiment que je n’ai pas capté ? J’ai vu ton regard, tu te demandes si je suis cinglée, pas vrai ?"

"Je n’oserais jamais penser cela, madame… mais… c’est vrai, vous avez tout deviné ?"

"Je te connais mieux que tu ne le penses, Robie. Ce n'est pas une question de deviner. Je lis sur ton visage comme dans un livre ouvert."

Il serra les dents, exaspéré par cette capacité qu’elle avait de tout voir, de tout comprendre, sans qu’il ait besoin de dire un mot.

"Madame, nous sommes enfin arrivés à la résidence, celle que vous devrez faire passer pour la vôtre."

*Nahia plissa les yeux, une lueur de méfiance traversant son regard. Que voulait-il dire par « faire passer » pour la sienne ? Comme si elle n’était qu’une intruse, un pion déplacé dans un jeu dont elle ignorait encore les règles. Et cette villa qu’il osait qualifier de "moins propice"... Il la prenait pour une idiote.*

La résidence se dressait devant elle, majestueuse et intimidante, une forteresse de luxe et de froideur. Les piscines, l’une intérieure, l’autre extérieure, scintillaient sous la lumière des lampes, tandis que les jardins se déployaient comme un labyrinthe mystérieux. Chaque détail – du jacuzzi au hammam, des salons imposants aux salles cachées – semblait conçu pour étouffer, pour rappeler à celui qui y pénétrait qu’il n’était qu’un invité, pas chez lui.

*Si ça, c’est pas propice, ils peuvent bien me laisser les clés. Ça ne me dérangerait pas du tout.*

D’un pas assuré, Nahia avança vers la villa, Robert sur ses talons, comme une ombre.

"Où sont mes soi-disant oncles, Robie ?"

"Ils sont en réunion, madame. Avec des collaborateurs. Il est essentiel de ne pas les déranger." Sa voix se fit plus basse, presque un murmure, mais elle sentit le sous-entendu : ce n’était pas un conseil, mais un ordre déguisé.

"Peu importe, Robie, je veux juste savoir où ils sont."

"À l’étage, madame, au bout du couloir, en face de l’escalier."

"Parfait, merci."

Sans écouter les protestations de Robert, Nahia se précipita vers la salle de réunion, son cœur battant plus vite, une adrénaline sombre la poussant à avancer malgré l’interdit.

"Putain," jura Robert en entendant la porte s’ouvrir avec fracas.

"Qu’est-ce que tu fous ici sans Patrick ?" gronda une voix, rauque, presque menaçante.

"Ça n’a rien à voir, laisse tomber. Où est mon oncle ?"

"Lequel ?"

"Le jeune."

Un rire froid, dénué de chaleur, résonna dans la pièce.

"Je suis là, gamine. Et montre un peu de respect. On est en pleine réunion, tu le vois pas ?"

"D’accord, les vieux. Et mon père, il est pas là, par hasard ?"

Le jeune oncle éclata d’un rire sarcastique, presque cruel.

"Je suis certain que c’est ma nièce. Si c’est pas elle, je suis prêt à me couper une couille."

"Je prie pour que ce soit toi, gamine, sinon, je ne veux pas être témoin de ça. Et toi, enfoiré, on peut pas encore être sûrs que c’est vraiment notre nièce."

"On fait ce test, ou quoi ? J’ai pas toute la journée."

"Très bien, les collaborateurs peuvent rester, je m’en fous."

"Ça ne m'importe peu, pour être honnête."

"Si tu nous as menti et que tu n’es pas notre nièce, ça va mal tourner pour toi, ma belle," murmura le plus jeune des oncles, sa voix un avertissement silencieux mais lourd de menaces.

Nahia ne broncha pas, les yeux fixés sur lui.

"Très bien, commençons par des questions simples. Ton nom, ton âge, ta date de naissance, tes origines, et comment nous appelons-nous ? Ça suffira pour l’instant."

"Vous n’avez pas des questions plus difficiles ? Je m’appelle Nahia MAC, j’ai 17 ans, je suis née le 12 août 2006. Je suis d’origine américaine, italienne et basque. Le vieux, c’est Macalisteur, toi, Matteo, et mon père, Marius."

"Pas mal. Ensuite, quel est le nom de ta mère ? As-tu des frères ou sœurs ? Et, pour finir, quel est ton fruit préféré ?"

"Je dois dire que la question du fruit est étrange, mais bon. Ma mère s’appelle Maddi, je suis fille unique, et mon fruit préféré change avec les saisons. En ce moment, c’est la fraise."

"Intéressant. Et ton père, Marius, il ressemble à quoi ? Y a-t-il des traits particuliers qui vous lient ?"

Un sourire naquit sur les lèvres de Nahia, mais ce n’était pas un sourire chaleureux. C’était un sourire froid, calculé.

"Mon père et moi, on partage les mêmes traits marqués, forgés dans la même pierre. Nos expressions ne laissent aucun doute sur notre lien de parenté. Et nos caractères... nous avons la même âme indomptable, la même résistance. C’est ce qui nous unit, à travers le sang et bien plus encore."

Les oncles échangèrent un regard, cette fois, un peu plus grave. Ils semblaient satisfaits, mais quelque chose dans leurs yeux demeurait froid, distant.

"Ta réponse est convaincante, mais nous préférons être sûrs," déclara l’aîné, sa voix semblable à un couteau qui tranche le silence. "Nous allons procéder à un test ADN pour confirmer définitivement les liens. C’est une procédure standard."

Nahia, bien que légèrement frustrée, comprit que c’était nécessaire. Elle hocha la tête, prête à affronter cette nouvelle épreuve pour prouver sa place dans la famille MAC. Cette décision marquait un point de non-retour, l’entrée dans un monde où la vérité, aussi cruelle soit-elle, devait être exposée.

"La vérité est comme le soleil : elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder." - Victor Hugo

Désillusion Où les histoires vivent. Découvrez maintenant