Chapitre 28 : Vérité éclatée

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Après la réception du MMS de Stéphane, Attal se sentit submergé par une vague d'angoisse. Il ne savait pas comment il devait réagir. Son cerveau était en ébullition, assailli par une multitude d'hypothèses inquiétantes.

Et si c'était un coup de bluff de Stéphane, juste pour terroriser Gabriel ? Ou pire, et si Stéphane était réellement déterminé à exposer cette photo au Président de la République ? L'idée seule fit monter en lui un frisson glacé. Ou peut-être jouait-il simplement avec le feu, se baladant imprudemment avec cette preuve compromettante, juste pour provoquer le Premier Ministre ?

Attal était paralysé, incapable de prendre une décision. Il commença à chercher le prénom de Jordan dans son répertoire, prêt à l'alerter immédiatement de la situation. Mais au moment précis où son doigt effleurait l'écran, il se rétracta, comme frappé par une révélation soudaine. Un éclair de lucidité.
Il ne pouvait pas se permettre d'inquiéter Jordan maintenant, pas alors qu'il n'était même pas encore de retour. Le Président du RN ne devait rien savoir avant d'être là, sur place. Pourtant, une pensée le glaçait : pour la toute première fois,
Gabriel Attal avait besoin de Jordan Bardella, et ce, pour une raison professionnelle. Une nécessité qu'il n'aurait jamais imaginé.

L'attente de Bardella fut interminable pour le Premier Ministre. Gabriel n'avait pas réussi à trouver un moment de répit durant tout le reste de l'après-midi. Son esprit était constamment agité, incapable de se détendre ou de se concentrer sur autre chose que le message de Stéphane.

Enfin, il entendit les rires et les cris des enfants du groupe de Jordan, courant vers la piscine pour rejoindre leurs amis restés à l'hôtel. Ce son, pourtant familier, sembla à Gabriel un bruit lointain, étouffé par son anxiété.

Bardella apparut finalement, le sourire aux lèvres, lorsqu'il aperçut Gabriel assis, le visage fermé, sur son transat. Il s'approcha avec cette assurance qui lui était propre. Après ces longues heures passées loin de lui, il aurait voulu l'embrasser. Mais pas ici, pas devant les enfants. Et finalement, formaient-ils un couple tous les deux ? Personne ne le savait. Ni même les deux principaux concernés.
Le Président du Rassemblement National se contenta de poser sa main sur la cuisse du Premier Ministre, un geste discret, mais chargé de toute la tendresse et la complicité qu'ils devaient dissimuler. Gabriel, tendu, sentit la chaleur de cette caresse, et pourtant, il était incapable de se laisser aller à la tranquillité.

- Ça va ? Ça été avec les petits aujourd'hui ? Demanda Jordan qui venait de retirer son t-shirt pour s'installer sur le transat à côté de celui de Gabriel.

- Oui, ils ont étaient sages. Répondit Gabriel.

Jordan arrêta tout mouvement avant de tourner la tête vers Attal. À sa voix, il avait tout de suite comprit.
Quelque chose n'allait pas.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda Jordan avec une pointe d'inquiétude.

- Je suis dans la merde. Chuchota presque le Premier Ministre.

Bardella voyait très bien que Gabriel était très sérieux et que si il disait ça, c'est qu'il avait de réelle raison de le penser. Jordan s'essaya sur le bord du transat, se penchant légèrement vers Gabriel. Il commençait à bien connaître le Premier Ministre et ses expressions du visage ne donnaient pas confiance à Jordan.

- Tu me fais peur. Fit doucement Jordan. Dis-moi ce qu'il ne va pas.

Gabriel prit son téléphone avant de le tendre à Jordan sans même y jeter un coup d'œil. Bardella prit le téléphone, observant le moindre détail de l'image qui était sous ses yeux.
"Merde" avait-il dit. Il leva les yeux vers Gabriel qui semblait être désolé que Jordan soit impliqué dans cette histoire et aussi, la panique dans son regard que toute sa carrière de politicien ne soit réduit en poussière.
Jordan posa sa main sur la cuisse du Premier Ministre en signe de soutien qu'il lui porterait.

Débat contre combat [Part. 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant