Dimanche 29/09

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Je déteste le bruit des vitres qui se brisent, des objets qui s'explosent au sol. J'ai horreur de la vison du sang, ou celle des vêtements dispersés. J'exècre les interrogatoires et la culpabilité. Je réprouve devoir m'interposer, ou bien être forcée à y participer. Je hais, je hais, je hais, le sentiment de nos cœurs déchirés. Et j'espère que je serai un meilleur parent.

Cela ne se voit peut-être pas avec cette introduction, mais j'évoque ces souvenirs avec du recul, ainsi qu'une indifférence grimpante, comme une protection mentale. Et ils osent ensuite me reprocher ce caractère là, sans se demander les raisons de cela. Et ce qui m'attriste, c'est que mon petit frère devient peu à peu comme moi.

Nous vivons mes frères et moi dans un foyer sans amour entre nos parents. Mariage réduit en traité de paix, déchiré bien trop souvent, pour n'être que plus piteusement recollé. Cela fait dix ans qu'ils y songent mais qu'ils n'osent pas divorcer. S'y préparant à chaque instant pourtant au cas où le jour J tomberait, pour nuire à l'autre, sans que les problèmes ne s'arrêtent pour autant. Je reste persuadée que la seule manière de nous libérer et d'atteindre les 18 ans, chose que nous feront les uns après les autres, moi la première, abandonnant les petits à la guerre.

Être l'aînée, c'est avoir tout vu, tout entendu, si l'on ignore la ponctuelle amnésie, et avoir dû gérer des situations trop importantes pour une jeune fille. Être l'enfant du milieu, c'est être oublié, comparé, lésé, et se demander à quatre ans devant le gendarme si le couteau avait été utilisé pour blesser ou pour forcer le passage. Être le cadet, c'est être né dedans, mais en gardant toujours une positivité naïve mais réconfortante.

Actuellement, les temps sont calmes, la vitre réparée, les parents calmés. Mais on n'oublie pas, et on reste toujours sur nos gardes. Parfois je me demande pourquoi s'être mariés, et eux aussi le disent : « J'ai réussis beaucoup de chose dans ma vie, mais j'ai lamentablement raté mon mariage. Vous en êtes mon unique réussite ». C'est comme ça, et je me dis qu'au moins on est nés.

Voix à vous : Quitte à l'avoir vécu, ne le perpétrons pas. Trouvons la bonne personne ou ne la trouvons pas, mais n'effondrons pas l'édifice sur les autres, et vivons bien.

Exubérée de la première générale, dimanche 29 septembre 2024


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