" 𝕃𝕖 𝕓𝕠𝕟𝕙𝕖𝕦𝕣 𝕡𝕒𝕣𝕗𝕒𝕚𝕥 𝕖𝕤𝕥 𝕢𝕦𝕖𝕝𝕢𝕦𝕖 𝕔𝕙𝕠𝕤𝕖 𝕕𝕖 𝕥𝕣è𝕤 𝕡𝕣𝕠𝕔𝕙𝕖 𝕕𝕖 𝕝𝕒 𝕥𝕣𝕚𝕤𝕥𝕖𝕤𝕤𝕖"
ℂ𝕙𝕒𝕣𝕝𝕚𝕖 ℂ𝕙𝕒𝕡𝕝𝕚𝕟
Vous savez,
Je me demande parfois si la tristesse est un état, une émotion, ou une présence.
Est-ce une mer calme, qui se déploie lentement autour de moi, ou un océan violent qui me submerge sans crier gare ?
Tout ce que je sais, c'est qu'elle existe, là, au fond, dans chaque battement de cœur, dans chaque souffle que je prends.
Elle se cache souvent sous des couches de sourire et de gestes quotidiens, mais elle est toujours là.
Discrète
Comme une ombre qu'on n'arrive jamais vraiment à effacer, peu importe la lumière qu'on allume autour de soi. Je l'ai connue tellement de fois, la tristesse. Plus de fois que je ne voudrais l'admettre. C'est étrange, parce qu'on nous dit tout le temps qu'il faut la fuir, qu'il faut la surmonter, comme si c'était un ennemi. Mais est-ce vraiment un ennemi ? Ou juste une part de nous-mêmes qu'on essaie d'oublier ?
Ce que j'ai appris avec le temps, c'est que la tristesse n'est pas toujours synonyme de faiblesse.
Elle peut être une forme de vérité brute, un miroir sans filtre qui nous oblige à voir ce que l'on cache au fond de soi. Avant je croyais que la tristesse était quelque chose à éviter, quelque chose qu'il fallait guérir rapidement, chasser, effacer.
Je voulais être heureuse, tout le temps.
Mais qu'est-ce que cela signifie, être heureux tout le temps ? À quoi ressemblerait une vie où la tristesse n'aurait jamais sa place ?
Je pense que le problème vient de ce qu'on attend d'elle. On lui demande de disparaître, comme si elle n'était qu'un mauvais moment à passer, une erreur du système qu'il faut corriger. Mais la tristesse n'est pas un bug à réparer. Elle est le signal d'une vérité cachée, d'une absence, d'un manque. Elle nous rappelle que nous sommes humains, que nous avons des failles, des blessures. Elle nous dit que nous ne sommes pas invincibles.
Il y a des jours où la tristesse se fait lourde, comme une couverture trop chaude en plein été, d'autres où elle est légère, presque imperceptible, mais toujours là, en arrière-plan.
Et je me demande : si on l'acceptait vraiment, cette tristesse, au lieu de vouloir la repousser sans cesse, que découvririons-nous ? Peut-être qu'on la verrait autrement. Peut-être qu'on réaliserait qu'elle nous pousse à chercher la beauté dans ce qui reste, après qu'on ait perdu ce qu'on aimait. Elle nous oblige à nous réinventer, à trouver des ressources là où on pensait n'en avoir plus.
La tristesse, comme l'amour, est quelque chose qui s'inscrit dans le temps.
Elle a une mémoire...
Une fois qu'elle a traversé notre existence, elle laisse des traces. Des souvenirs, des fragments d'âme qu'on porte avec soi. Et peut-être que, paradoxalement, c'est dans ces traces que se trouve la beauté. C'est dans ce silence après la tempête, dans ce vide qu'elle laisse derrière elle, qu'on finit par voir les choses différemment. C'est là qu'on commence à guérir, non pas en fuyant la douleur, mais en apprenant à vivre avec.
Mais cela ne veut pas dire que c'est facile. Non, la tristesse n'est pas une compagne douce, elle est rude, elle brise, elle déchire. Parfois, elle fait tellement mal qu'on se demande si l'on arrivera un jour à respirer à nouveau, à se relever. Mais à travers cette douleur, quelque chose se forme, quelque chose de plus fort. C'est dans cette lutte qu'on devient plus vrai, plus entier. C'est dans l'acceptation de notre fragilité que nous trouvons la force de continuer.
Parce qu'au fond, la tristesse n'est qu'une étape.
Une étape, pas une destination.
Et quand elle se retire, quand elle se dissipe, elle laisse place à un vide, oui, mais aussi à un espace de renouveau. Un espace pour respirer à nouveau, pour se redécouvrir. La douleur, cette douleur qui nous étreint, finit par devenir un souffle léger, un souvenir, un apprentissage. Et, au final, c'est peut-être ça qui fait de nous des êtres humains : cette capacité à traverser la tristesse, à la transformer, à vivre avec elle sans en être détruit.
Alors, à ceux qui se sentent engloutis, à ceux qui ne voient plus la sortie, à ceux qui se disent qu'ils ne supporteront pas cette douleur une seconde de plus, sachez ceci : la tristesse, aussi forte soit-elle, n'est pas éternelle. Elle finit par passer, comme tout le reste. Ce qu'il reste après, c'est ce que vous en aurez fait. Ce que vous aurez appris en la traversant. Et même si la route est longue, même si elle semble sans fin, sachez que vous êtes plus forts que vous ne le pensez.
Parce qu'à un moment, la tristesse devient une complice, un passage, une évolution. Et c'est dans cette évolution que l'on trouve la paix.
ℳ𝑒
VOUS LISEZ
𝙼𝙾𝙸
Tâm linhJe veux matérialiser mes pensées, non pas dans un livre littéral, mais plutôt sur un fragment de la réalité, une toile blanche où mes pensées peuvent se déployer librement, comme des tourbillons dans l'immensité de l'esprit. Ce sera l'œuvre dans la...