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Chapitre 2 : Une Nuit Mouvementée

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Laissant Florentin et son ami, Aurore passa la majeure partie de sa journée dans la bibliothèque. Seule, une bougie à ses côtés pour combattre l'ombre des orages, elle lut l'un des traités de son écrivain préféré. Constantin l'Africain n'en était pas réellement l'auteur, mais il avait eu le mérite de traduire des ouvrages de médecine tout à fait édifiants. En dépit de l'obscurantisme qui régnait sur le XIème siècle, il avait su retrouver les traces du savoir.

Le nez dans le Livre du pouls, de l'urine, du régime et des aliments, elle n'entendit pas toquer à la porte, et encore moins la personne s'approcher d'elle.

— Sur quoi donc porte votre lecture ?

Aurore sursauta en lâchant l'ouvrage. Elle le récupéra de justesse avant qu'il n'atteigne le sol, le cœur battant la chamade. Les orteils recroquevillés dans ses souliers, elle avisa le Comte Valérian. Son beau sourire devait faire chavirer bien des cœurs.

— Plait-il ?

— Que lisez-vous ? répéta-t-il en prenant place sur l'un des fauteuils, à ses côtés.

— Heu...

Un ouvrage indigne d'une dame.

— Rien de particulier, fit-elle avec un rire tendu. C'est une romance sans grand intérêt.

Aurore glissa le livre hors de sa vue, peu désireuse de s'expliquer sur ses lectures. Les femmes instruites étaient fuies comme la peste, dans cette société.

— Désolé... Je vous indispose ? s'enquit le Comte, prêt à repartir.

— Non, non ! Pas du tout. Asseyez-vous, monsieur. Comment va votre blessure ?

— Oh... Bien. Je me sens beaucoup mieux, merci. Je vous dois beaucoup.

— Oh, vous savez, je n'ai rien fait...

J'ai juste recousu votre maudit flanc sanguinolent.

Le mérite revient au médecin et à nos veilleurs de nuit.

Ce n'était vraiment pas plaisant de coudre sur les côtes d'un patient. Les os entraient en collision avec l'aiguille, cela faisait perdre un temps fou ! Il lui avait fallu trente bonnes minutes pour faire se rejoindre les bords de la plaie.

— Puis-je tout de même profiter de votre charmante compagnie ?

La surprise fit écarquiller les yeux à Aurore. Elle eut soudain terriblement conscience d'être seule dans cette bibliothèque, avec un illustre inconnu recueilli dans les bois. Le Comte lui fit un doux sourire, ce qui la troubla légèrement.

— Je... Oui, si vous le souhaitez. Mais la bienséance requiert la présence de mon frère pour chaperon.

— Oh... C'est exact. Désolé, je ne voulais pas vous mettre dans une position délicate.

Quel étrange personnage, songea Aurore quand il fut sorti. Elle voulut reprendre sa lecture, mais un grattement lui fit lever l'oreille. Il s'arrêta, puis reprit de plus belle. Sourcils froncés, elle se releva. Un écureuil s'était-il perdu dans le château ? Étrange. Cela n'était plus arrivé depuis longtemps, sa mère et Florentin faisaient bien attention à laisser la faune dehors.

En se rapprochant du bruit, elle ne trouva rien. Surprise, elle alla chercher sa chandelle, pour reprendre ses recherches. Cela se faisait de plus en plus fort, l'animal devait être terrorisé. Quelqu'un frappa soudain contre le mur, faisant trembler le bois. Elle recula avec un sursaut, le cœur battant la chamade. Le grattement reprit de plus belle... De l'intérieur du mur ?

2. La Valse des MalotrusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant