CHRONIQUES DE LA LIVING POTION : Révolte des mondes.

chapitre 4

Le lendemain matin...

Nous avons passé toute la nuit à surveiller la cellule du détenu Grey Sardin pour nous assurer qu'il ne s'évade pas. Malgré son incarcération, nous n'avons cessé de craindre son agilité. Pour cette raison, nous nous sommes déguisés en policiers afin d'aider à la surveillance.

Ce matin, il se trouve en salle d'attente, et nos camarades viendront bientôt le chercher pour le conduire devant le juge au palais de justice. Christopher, Marine, Bobby et moi communiquons discrètement du regard. Chacun réussit à se faufiler parmi la foule pour rejoindre les toilettes réservées au public. Je m'y trouve, et heureusement, aucun bruit de pas ne se rapproche. J'enlève rapidement mon gilet pare-balles et ma tenue blanche, désormais teintée de rouge à cause de ma blessure qui s'est un peu rouverte. Je me dis que ce n'est pas grave...

Je me hisse ensuite entre deux murs parallèles, écartant les jambes pour grimper, et jette un regard furtif vers mes amis, constatant qu'ils ont déjà avancé. Je redescends en réfléchissant à l'endroit où je vais pouvoir jeter mes vêtements lorsque j'entends des pas approcher. La porte s'ouvre plus vite que prévu, et je n'ai pas d'autre choix...

Un policier se retrouve face à moi, et pour l'empêcher d'alerter les autres, je le ramène de force à l'intérieur et lui assène un coup de genou aux testicules suivi d'un coup de coude à la nuque. Rapidement neutralisé, je m'empare de son uniforme gris. Je ne sais pas à quelle unité il appartient, mais peu importe. Je mets sa casquette, taille mes cheveux en une coupe chinoise avec des ciseaux trouvés sur une étagère, puis enfile ses lunettes noires avant de sortir des toilettes, prenant soin de tirer la chasse pour éliminer les traces de mes cheveux.

Je m'apprête à quitter les lieux lorsque j'entends une voix masculine m'interpeller.

— Agent AB1, avez-vous obtenu des informations nécessaires pour notre projet ?

Je reste dos à lui, l'écoutant approcher. Cette situation me semble étrange... Est-ce un policier, ou un agent secret d'une autre organisation ? Et si oui, laquelle ? L'homme pose sa main sur mon épaule.

— J'avoue que toute cette histoire est absurde, hein, Mohand ! Croire que le docteur Smith aurait besoin du corps de ce criminel pour mener ses expériences... Espérons que sa prétendue potion ressuscitera ma mère.

Je reste silencieuse, l'écoutant attentivement. De quoi parle-t-il ? Qui est ce docteur Smith ? L'homme continue.

— Si seulement ses expériences réussissaient ! Je volerais sa potion pour ressusciter ma mère, dit-il d'un ton désespéré.

J'ai envie de me retourner et de le gifler pour ses absurdités, mais je sens que ce n'est pas le bon moment. Je reste immobile, le laissant poursuivre.

— Heureusement que tout se termine aujourd'hui. Nous n'aurons plus à nous salir les mains.

"Se salir les mains" ? Que raconte-t-il ? Finalement, il remarque quelque chose d'étrange dans mon comportement.

— D'habitude, tu es toujours bavard, qu'est-ce qu'il se passe ?

Je lui fais signe de regarder à l'intérieur des toilettes. Il ouvre délicatement la porte et découvre le corps...

— Ola ! S'exclame-t-il, reculant d'un pas.

Avant qu'il ne puisse réagir, je lui tranche la gorge avec un petit couteau que je garde toujours sur moi par précaution. L'homme s'effondre, agonisant. Je lui donne le coup de grâce et il s'écroule sur le sol. En levant la tête, je me rends compte que la police devrait normalement être alertée par les caméras de surveillance intelligentes installées partout. À moins qu'elles aient été détournées... Avec quel dispositif ? Ont-ils créé des images illusoires identiques aux pièces du bâtiment ? Peut-être, mais je n'en suis pas certaine. Seul mon grand frère, disparu depuis des années, aurait pu réaliser une telle prouesse. Je ne comprends pas bien ce qui se trame ce soir... Il faut que j'alerte les autres, car nous ne sommes probablement pas les seuls espions ici. Je prends mentalement note de cela. Je fouille le cadavre et récupère des plans et des croquis que je ne comprends pas très bien, mais Jonathan pourra certainement les déchiffrer.