Huit lycéens, des vacances de Noël, ils pensent bien se connaître, mais ils ont tous leurs secrets. Comment trouver son identité dans un monde où la recherche du bonheur est l'objectif suprême, alors que le mal-être et les doutes sont omniprésents...
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Carnet numéro 3, bonsoir !
Déjà 3 carnets remplis de pensées, de dessins, de pleins de petites parties de moi-même, auquel normalement tu n'auras jamais accès. Si tu as ce privilège c'est que je t'estime fortement mais je doute que ce soit le cas, donc fais gaffe à toi car tu lis sans ma permission et je vais te faire regretter cette décision.
Moi, c'est Pôline et non Pauline ! Je suis une artiste, on fait pas dans le commun ici. De toute manière y a pas la place pour la simplicité dans la vie. Si tout était simple, pourquoi on prendrait des années à réussir à se trouver ? On passe son temps à se chercher, à se perdre et à essayer de retrouver quelques parties de soi éclatées dans les différentes « expériences » de la vie. Toute expérience est bonne à prendre, qu'on nous fait croire. Je vous assure qu'il y a beaucoup d' expériences que je n' aurai jamais voulu faire.
Autrement, je ressemble à ça. Quiconque ose critiquer le violet, n' est vraiment pas digne de ce carnet.
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Tu as vu ces couleurs de folie? Si seulement mère me laissait faire cette couleur de cheveux !
Mais j'ai aucune liberté dans cette incroyable famille.
Pour faire simple. J' ai 2 parents, comme tout le monde (sur le principe) : spermatozoïde rapide + ovule = Pôline. Mais ils sont loin d'être simples, rien n'est simple je t'ai dit. Puis, les vieux ont un sacré balai dans le derrière quand même, ça n'aide pas à s'épanouir, à se faire des amis, à sortir de cette horrible solitude. Tout est vu comme terrifiant, interdit, contre nature. Je suis vue comme contre nature. Trop bizarre, trop compliquée, trop discrète, trop dans ma tête....Tout est toujours trop. Mais ils sont qui pour juger de quelle quantité est adoptée, comme si ça allait déborder, comme si tous nos actes étaient mesurés et qu'une seule hauteur était tolérée. Perso je veux juste être acceptée, même avec tous mes trucs en trop. C'est ce qui me définit, qui fait de moi cette jeune fille, cette artiste ? Voila qu'ils arrivent à me mettre le doute sur ma propre personnalité, comme si en douter devait être une fatalité. Un gout amer au fond de la bouche me rappelle que je n'y arrive jamais. Je n'arrive pas à leur dire, je n'arrive pas à leur faire face. Pourquoi suis-je si faible, au point de ne même pas réussir à défendre ma propre personne ?
