Prologue

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Mal



- Aquí para ti ! (Voilà pour vous)

La serveuse dépose ma bière sur la table.

Je la remercie puis regarde autour de moi. Je ne devrais pas boire cette bière, je le sais, mais avec cette chaleur, je n'ai pas pu résister.

Elle est là.

Je la sens, je suis sûre qu'elle est là. Je sens mes poils se dresser sur ma nuque et mon cœur commence à accélérer.

Ça fait des mois qu'il n'a pas accéléré.

Je ne sais pas où elle est, je ne sais pas quand elle va se montrer, mais elle est là.

Je suis partagé. Je suis heureux, mais j'ai également peur, car je sais ce qu'elle va me faire. Mon cœur bat à un rythme impensable. Je sais pourquoi elle est là.

Pour moi.

Mais pas dans le sens que nous espérons tous. Elle n'est pas là par amour, elle est là pour ma peau.

Elle veut ma putain de mort.

Je prends ma bière et savoure la fraîcheur qu'elle me procure sous ce soleil qui me brûle. Je sens le liquide froid parcourir mon corps, telle une rivière s'écoulant sur de la lave.

Mes lunettes de soleil sur la tête, j'essaie de l'apercevoir, mais rien.

Je ne la vois pas.

Même si ma jambe se met à tressauter, rien ne sert de paniquer, elle se montrera bien assez tôt. Autant savourer les délices de la vie avant la fin, avant ma fin.

Alors je ferme les yeux et laisse ma tête retomber en arrière. J'entends le bruit des voitures, les clients qui parlent dans le bar. Le soleil me réchauffe le visage. Je pense même que si je reste comme ça, je vais finir avec un coup de soleil sur le nez.

J'entends des pas approcher de moi, le vent souffle et son parfum de fleur se répand autour de moi.

- Malone...

Cette voix me provoque une vague de frissons, mélangée à une vague de chaleur. Putain, qu'est-ce que j'aime quand elle prononce mon nom. Dommage que ce soit la dernière fois. Un sourire naît sur mon visage sans que je ne puisse le contrôler.

- Mmh. J'aime toujours autant quand tu prononces mon nom... Je peux finir ma bière ?

Je n'ouvre pas les yeux, ça ne sert à rien. Même si je meurs d'envie de la voir. Savoir que je vais mourir de ses mains me réconforte. Je préfère qu'elle soit la dernière personne que je verrai, je préfère que le dernier son que j'entendrai soit le souffle de mon nom sortir de sa bouche. 

MALONEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant