Chapitre 18

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Mal


Comment on est censé dormir sur un canapé comme ça ?

Sérieusement, je m'enfonce dedans. Je ne dis pas que j'aime les trucs durs, mais là, c'est trop, j'ai l'impression d'être sur un matelas à eau ou dans un pouf duquel on ne peut plus sortir.

C'est impossible de trouver une position confortable.

Puis, One n'arrête pas de tourner dans ma tête. Je sais qu'elle ne m'a pas tout dit, qu'elle m'a seulement raconté les grandes lignes. Je sais qu'il manque un nombre incalculable d'informations.

Elle dit avoir volé la fille de David, mais je ne pense pas qu'elle dise la vérité.

Par contre, je la crois pour Allan. Je le connais, je sais comment il fonctionne. Je sais aussi qu'il pourrait demander tout et n'importe quoi. Il serait capable de lui demander de tuer quelqu'un, comme de devoir s'infiltrer dans un réseau criminel ou encore, il serait capable de lui demander de se prostituer. Mais je ne pense pas qu'il ferait ça. Il veut qu'elle tue quelqu'un pour lui. Peut-être même plusieurs personnes.

Il faut aussi que j'arrête de lui faire du rentre-dedans. Je ne peux rien vouloir d'elle.

Elle est belle, il n'y a pas à dire. Et putain, je la désire. Physiquement, j'ai vraiment envie d'elle. Mais je ne peux pas et ne veux pas de plus. Donc il faut que j'arrête de jouer l'égoïste.

Je ne suis qu'un fantôme dans sa vie, de passage pour quelques semaines et après, je disparaîtrai. Quand je la livrerai à Allan. Quand elle apprendra toute la vérité... Non, il vaut mieux que je garde mes distances.

Je peux être le plus gros des enfoirés, mais je ne veux pas l'être avec elle.


════⌘════


J'ai déposé les filles en ville.

Luis à ramener des béquilles pour One. Elle était ridiculement mignonne avec ça. Melya était toute excitée de faire du shopping, comparée à One, qui ne doit pas particulièrement être fan de cette activité.

- Malone.

Je redresse la tête pour voir le docteur Woche. Il a une calvitie et les cheveux qu'il lui reste sont blancs. Il doit avoir une bonne soixantaine d'années et me suit depuis quatre ans, lui et sa blouse blanche qui me fait flipper.

Je n'avais pas envie de venir ici mais, au vu des crises que j'ai eues, je n'avais pas le choix. Alors je rentre dans le bureau du médecin et vais m'asseoir devant son bureau.

- Bonjour, Malone...

- Mal, s'il vous plaît, le coupé-je.

- Très bien, Mal. Que me vaut l'honneur de ta visite ? Je pensais qu'au vu des résultats, je ne te reverrai plus.

Je soupire. Moi aussi, je pensais ne jamais revenir.

- Je fais souvent des crises. Ça part d'une crise d'angoisse à une crise très douloureuse. J'ai des quintes de toux violentes, des montées de fièvre, j'ai aussi des envies de vomir et je suis épuisé.

Il semble réfléchir un instant sans me lâcher des yeux.

- Je vois. C'est tout à fait normal à ce stade.

Je regarde derrière lui. Son bureau est tout ce qu'il y a de plus sobre, tout est blanc et bleu. Des tableaux affichent ses diplômes de médecin mais mon regard reste fixé sur son horrible tableau qu'il a accroché dans son bureau. Ça ne ressemble à rien, juste des couleurs sur d'autres. Il n'y a aucune forme, aucune représentation. Où est l'intérêt ? Le sens ? Ce médecin n'a aucun goût.

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⏰ Dernière mise à jour : 6 days ago ⏰

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